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Guillaume Apollinaire est-il un classique ? Sa légende et sa notoriété ne doivent pas faire oublier qu'Alcools, publié en 1913, était et demeure un recueil révolutionnaire. Il a contribué à libérer la poésie de nombreux carcans en interrogeant tout à la fois les formes, l'écriture et le « je » écrivant.
D'un point de vue formel, Alcools peut surprendre. Ainsi, « Zone », le célèbre premier texte du livre, associe des vers accolés et des vers isolés ; « Le pont Mirabeau », lui, alterne qua-trains et distiques ; « La chanson du mal-aimé » est composée de quintils. Cette liberté se retrouve dans l'hétérométrie (usage de vers plus ou moins longs), ainsi que dans la multiplicité des références et des dédicataires. Ainsi Apollinaire secoue-t-il sans ménagement nombre de conventions susceptibles d'engourdir, parfois, la créativité poétique.
Du point de vue de l'écriture, Alcools revendique héritages et innovations. Les héritages sont patents : versification, rimes, référence traditionnelle et récurrente référence à Orphée, image convenue du poète ly-rique. Sur cette musique connue, les dissonances des innovations n'en sont que plus flagrantes. Parmi elles, citons l'absence de ponctuation, le recours à des comparaisons inattendues (« les nuages coulaient comme un flux menstruel »), ainsi que la libération du vers qui joue sur l'ambiguïté entre versification et prose. Le souffle de ce recueil, écrit sur quinze ans, mêle le chaud et le froid, l'élevé et le terre-à-terre, l'onirique (ainsi des fruits « ronds comme des âmes ») et le très-humain (par ex. quand le « pet foi-reux » se termine en « colique »).
À travers ses formes multiples et son écriture contrastée, Alcools interroge le « je » écrivant. Les émotions sont souvent contradictoires. Le rire y cèle provisoirement des sentiments plus sombres. Le je appa-raît fissuré et blessé, à travers la sensation d'avoir raté son destin (« j'ai vécu comme un fou et j'ai perdu mon temps »), la contemplation désolée du paysage (« Le fleuve est pareil à ma peine / Il s'écoule et ne tarit pas »), le caractère éphémère de l'amour et de la joie, etc.
Le sujet écrivant cherche en vain l'impossible unité dans les alcools, humains ou cosmiques ; mais, au-jourd'hui encore, résonne avec force le rêve poétique d'Apollinaire, qui nous offre de « boire encore (…) l'univers » en « écout[[ant]] [[s]]es chants d'universelle ivrognerie ».
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