Texte de Jacques Prévert, analyse de l'image (Inde, juin 2013)

Énoncé

Texte
Arbres
« À Georges Ribermont-Dessaignes.
 


En argot(1) les hommes appellent les oreilles les feuilles
c'est dire comme ils sentent que les arbres connaissent la musique
mais la langue verte des arbres est un argot bien plus ancien
Qui peut savoir ce qu'ils disent lorsqu'ils parlent des humains
 


Les arbres parlent arbre
comme les enfants parlent enfant


Quand un enfant de femme et d'homme
adresse la parole à un arbre
l'arbre répond
l'enfant entend
Plus tard l'enfant
parle arboriculture
avec ses maîtres et ses parents
Il n'entend plus la voix des arbres
il n'entend plus leur chanson dans le vent
 


Pourtant parfois une petite fille
pousse un cri de détresse
dans un square de ciment armé
d'herbe morne et de terre souillée
Est-ce… oh… est-ce
la tristesse d'être abandonnée
qui me fait crier au secours
ou la crainte que vous m'oubliiez
arbres de ma jeunesse
ma jeunesse pour de vrai
Dans l'oasis(2) du souvenir
une source vient de jaillir
est-ce pour me faire pleurer
J'étais si heureuse dans la foule
la foule verte de la forêt
avec la crainte de me perdre
et la crainte de me retrouver
 


N'oubliez pas votre petite amie
arbres de ma forêt.  »
Jacques Prévert, Histoires, 1946.

Travail sur le texte littéraire
Toutes vos réponses devront être rédigées.
Grammaire et compétences linguistiques
1. 
Dans les vers 3 et 4, relevez le champ lexical de la parole. À qui la parole est-elle attribuée ?
Définition de « champ lexical » : ensemble de mots qui se rapportent à la même idée, au même thème.
Procédez à une lecture attentive des vers 3 et 4. Repérez et relevez des mots ou expressions qui renvoient au thème de la parole. Interrogez-vous : à qui ou à quoi la parole est-elle donnée ? Relisez le texte pour répondre. Observez les pronoms personnels et les déterminants possessifs.
2. 
« Arboriculture » (vers 12)
a) Décomposez ce mot pour expliquer son sens.
b) Dans quel contexte utilise-t-on habituellement ce mot ?
a) Définition de « décomposer un mot » : identifier les différents éléments qui composent ce mot : le radical du mot, le préfixe ou le suffixe, ou les deux. La décomposition du mot vous aide à en deviner le sens.
Identifiez le radical du mot en vous appuyant sur son sens. Identifiez le préfixe et/ou le suffixe que vous reconnaissez.
b) Définition de « contexte » : « ensemble des circonstances dans lesquelles se produit un événement ou une action » (Larousse).
Interrogez-vous : à quel domaine appartient l'arboriculture ? À quelle occasion ce mot est-il habituellement employé ? Avec qui l'enfant parle-t-il d'arboriculture ?
3. 
« Est-ce… oh… est-ce » (vers 20) : expliquez le jeu de sonorités et relevez une autre expression qui confirme votre interprétation.
Définition de « le jeu de sonorités » : le jeu sur les sons.
Expliquez ce que vous entendez lorsque vous prononcez cette phrase. Servez-vous par exemple du langage phonétique des SMS. Puis vous devez extraire une expression du texte qui justifie votre interprétation.
4. 
Vers 33 et 34, quel est le mode du verbe conjugué ? Justifiez son emploi.
Définition de « mode du verbe » : le mode est la manière ou la façon dont un fait ou un événement est exprimé par le verbe : est-ce que le verbe exprime une action réelle ? une action éventuelle mais dont la réalisation n'est pas certaine ? un ordre ? un souhait ? Les modes du verbe sont l'indicatif, le subjonctif, l'impératif, le conditionnel, l'infinitif et le participe.
Observez la forme verbale. Interrogez-vous. Est-ce un mode personnel, avec des terminaisons qui varient selon la personne (indicatif, subjonctif, impératif, conditionnel) ou non personnel (infinitif qui est invariable ou participe qui varie parfois seulement en genre et en nombre) ? Quel est le type de cette phrase (déclaratif, interrogatif, exclamatif, impératif) ? Qu'exprime cette forme verbale (action réelle ou éventuelle, souhait, conseil, ordre, etc.) ? Expliquez l'emploi de ce mode dans ces deux vers en observant qui parle et à qui.
5. 
« Quand un enfant de femme et d'homme
adresse la parole à un arbre
l'arbre répond
l'enfant entend
Plus tard l'enfant
parle arboriculture
avec ses maîtres et ses parents »

Réécrivez ces vers en mettant les verbes à l'imparfait et en remplaçant « un enfant » par « des enfants ». Vous effectuerez toutes les modifications nécessaires.
Commencez par souligner les groupes nominaux « un enfant » et « l'enfant » et transformez-les en groupes nominaux « des enfants » et « les enfants ».
Soulignez ensuite les déterminants possessifs qui correspondent à « l'enfant ».
Soulignez les verbes conjugués, et faites une flèche vers leurs sujets.
Pour finir, effectuez les deux modifications suivantes :
  • accordez les verbes avec le sujet pluriel « des enfants » ou « les enfants » et modifiez les déterminants possessifs soulignés ;
  • les verbes conjugués au présent doivent être conjugués à l'imparfait.
Compréhension et compétences d'interprétation
1. 
En quoi ce texte est-il poétique ? Relevez au moins trois indices pour justifier votre réponse.
Définition de « poétique » : qui relève du genre de la poésie.
Pour montrer que ce texte est poétique, interrogez-vous : quel « dessin » le texte forme-t-il sur la page ? Les lignes sont-elles complètes ? Le texte est-il écrit en vers ? Le texte est-il composé de strophes ou de paragraphes ? Le texte contient-il des rimes ? des sonorités évocatrices ? De nombreuses images comme la comparaison, la métaphore, la personnification ou l'allégorie sont-elles employées ?
2. 
« Il n'entend plus la voix des arbres » (vers 14)
a) Quelle est la figure de style ici utilisée ? Relevez un autre passage reprenant la même figure de style.
b) Qu'est-ce qui caractérise cette « voix » ? Développez votre réponse en vous appuyant sur les vers 1 à 15.
a) Définition de « figure de style » : procédé qui consiste à rendre plus expressif et plus convaincant ce qu'on veut dire. La figure de style frappe l'esprit du lecteur. On dit alors qu'elle a un effet sur le lecteur.
Observez la construction de la phrase : sujet – verbe – complément. Pour identifier la figure de style, interrogez-vous. Quels mots du vers 14 sont associés de façon inhabituelle ? À quels domaines appartiennent ces mots ? Comment nomme-t-on la figure qui associe les mots de cette façon ? Relisez votre réponse à la question 1 de la partie grammaire.
Repérez et relevez un passage contenant la même figure de style en observant notamment les champs lexicaux.
b) Définition de « caractérise » : « marque d'un signe qui distingue, qui différencie » (Larousse).
Procédez à une relecture attentive des vers 1 à 15.
Repérez et relevez des mots ou expressions qui soulignent les caractéristiques de cette voix. Par exemple, cette voix est musicale : « leur chanson ».
3. 
Vers 16 à 19, où se trouve la petite fille ? Comment ce lieu est-il caractérisé ? Relevez au moins deux indices du texte pour justifier votre réponse.
Procédez à une relecture attentive des vers 16 à 19. Repérez et relevez les mots qui évoquent un lieu, un espace. Identifiez ce lieu.
Repérez et relevez deux mots ou expressions caractéristiques de ce lieu. Observez notamment les expansions du nom (adjectifs épithètes, compléments du nom).
4. 
À partir du vers 20, qui parle ? À qui ? Relevez deux indices pour justifier votre réponse.
Procédez à une lecture attentive du vers 20 à la fin du texte.
Observez les pronoms personnels, les déterminants possessifs, les marques de genre (masculin, féminin) des adjectifs et participes passés. Repérez et relevez les mots ou expressions qui nous renseignent sur l'identité de la personne qui parle.
5. 
Quels sont les deux lieux qui s'opposent dans cette strophe (vers 16 à 32) ? À quelle époque chacun de ces lieux est-il associé ?
Procédez à une relecture attentive de la strophe.
Identifiez les deux lieux qui s'opposent en observant les champs lexicaux correspondant à ces deux espaces. Relisez votre réponse à la question 3 de cette partie.
Interrogez-vous : à quelle période chacun des lieux opposés fait-il référence ? Observez le champ lexical du temps : dates, saisons, âge, etc.
6. 
« Une petite fille / pousse un cri de détresse » (vers 16-17). Quelles sont les causes de la détresse de la petite fille ?
Procédez à une lecture attentive du vers 16 à la fin du texte.
Observez le champ lexical des sentiments dans ce passage et l'expression de la cause (construction des phrases).
Repérez et relevez des mots ou expressions qui expliquent pourquoi la petite fille pousse un cri de détresse.
Reformulez ces mots ou expressions avec vos propres mots en vous efforçant de trouver des synonymes.
7. 
Quels liens apparaissent dans ce poème entre les arbres et les enfants ? Vous développerez votre réponse en vous appuyant sur l'ensemble du texte.
Définition de « liens » : « ce qui établit entre des choses abstraites un rapport, en particulier logique ou de dépendance » (Larousse).
Procédez à une relecture attentive de l'ensemble du texte.
Appuyez-vous sur vos réponses aux questions 3 et 4 de la partie grammaire, 3, 4, 5 et 6 de cette partie pour développer votre réponse.
Repérez et soulignez des mots ou expressions qui mettent en évidence les relations, les rapports qu'entretiennent les arbres et les enfants.
Dictée
L'autruche
« Lorsque le petit Poucet abandonné dans la forêt sema des cailloux pour retrouver son chemin, il ne se doutait pas qu'une autruche le suivait et dévorait les cailloux un à un. C'est la vraie histoire, celle-là, c'est comme ça que c'est arrivé…
Le petit Poucet se retourne : plus de cailloux !
Il est définitivement perdu : plus de cailloux, plus de retour ; plus de retour, plus de maison ; plus de maison, plus de papa-maman. – C'est désolant, se dit-il entre ses dents.
Soudain il entend rire et puis le bruit des cloches et le bruit d'un torrent, des trompettes, un véritable orchestre, un orage de bruits, une musique brutale, étrange, mais pas du tout désagréable et tout à fait nouvelle pour lui. Il passe alors la tête à travers le feuillage et voit l'autruche qui danse. »
Jacques Prévert, Contes pour enfants pas sages, 1947.

Rédaction
Vous traiterez aux choix l'un des deux sujets de rédaction suivants.
Votre texte fera au moins deux pages (soit une cinquantaine de lignes).
Sujet d'imagination
Comme la petite fille du poème, vous gardez un souvenir d'enfance situé dans un cadre naturel : décrivez ce lieu et racontez cet épisode.
Procéder par étapes
Étape 1. Lisez attentivement le sujet.
Étape 2. Repérez et soulignez d'une couleur les mots-clés qui évoquent le thème du texte à écrire : « un souvenir d'enfance », « un cadre naturel ».
Définition de « cadre naturel » : la nature. Ex. : la forêt, la campagne, le désert, la montagne…
Étape 3. Repérez et soulignez la forme du texte à écrire : « décrivez ce lieu », « racontez cet épisode ».
Étape 4. Reformulez ce que vous devez faire : raconter un souvenir d'enfance, décrire le lieu de ce souvenir, situé obligatoirement dans un cadre naturel.
Étape 5. Trouvez des idées. Quel souvenir sélectionner ou inventer ? Quel cadre naturel choisir (campagne, montagne, mer, forêt, etc.) ? Quelle aventure serait-il intéressant de développer (vacances, partie de pêche, promenade, etc.) ?
Étape 6. Établissez le plan de votre rédaction en l'organisant en paragraphes.
Type et forme du texte
Idées à développer
Temps à utiliser et outils
Récit / Narration / Description
Éventuellement des passages dialogués si vous faites intervenir un autre personnage.
La description du cadre naturel.
Récit d'un souvenir d'enfance.
Épisode vécu dans ce cadre naturel.
Le passé simple, l'imparfait et le présent.
Des adjectifs variés, des compléments du nom, des propositions relatives pour enrichir la description.
Du vocabulaire précis (couleur, aspect).
Le champ lexical de la nature.
Des verbes de perception comme admirer, observer, contempler, entendre.
Des comparaisons pour évoquer la nature.

Étape 7. Relisez attentivement votre devoir et corrigez les éventuelles erreurs de ponctuation et d'orthographe.
Sujet de réflexion
Qu'est-ce qui pousse aujourd'hui les êtres humains à vouloir retrouver la nature ? Vous donnerez votre réponse selon un développement argumenté et organisé.
Procéder par étapes
Étape 1. Lisez attentivement le sujet.
Étape 2. Repérez et soulignez d'une couleur les mots-clés qui évoquent le thème du devoir et les parties : « Qu'est-ce qui pousse aujourd'hui les êtres humains à vouloir retrouver la nature ? ». Le thème est le retour à la nature.
Définition de « pousse » : « pousser quelqu'un à faire quelque chose » : inciter quelqu'un, l'engager à faire quelque chose (Larousse).
La question porte sur les raisons du retour à la nature, les motivations des gens. Le désir de retrouver la nature n'est pas à contester.
Étape 3. Repérez la forme du texte à écrire : « Vous donnerez votre réponse selon un développement argumenté ».
Étape 4. Interrogez-vous pour trouver des arguments et des exemples. Quels sont les raisons ou les événements qui incitent les êtres humains à vouloir retrouver la nature (écologie, refus de la vie urbaine et moderne, besoin d'authenticité et de simplicité) ? Que font-ils pour la retrouver (déménagement, changement de métier, voyage, etc.) ? À quelles occasions y parviennent-ils ? Que leur apporte la nature ? Pourquoi est-il essentiel pour les êtres humains de retrouver parfois la nature ?
Étape 5. Établissez le plan de votre devoir.
L'introduction expose le problème et introduit le thème. Partez par exemple du fait que bon nombre de citadins décident de retrouver la nature en s'installant à la campagne. Rédigez votre introduction au présent. Passez une ligne avant le développement.
Le développement de l'argumentation doit comporter deux ou trois parties articulées autour de l'idée que l'humain aurait intérêt à se rapprocher de la nature. Pour chacune des parties, il faudra trouver au moins un argument et l'expliciter à l'aide d'un exemple. Il faudra veiller à utiliser :
  • le présent ;
  • le retour à la ligne pour matérialiser les paragraphes ;
  • des modalisateurs de la certitude (il est évident, il est certain, assurément, incontestablement…) ;
  • des connecteurs logiques (en premier lieu, de plus, ensuite, enfin, en effet, dès lors, de fait, par conséquent, donc…) ;
  • des phrases de type exclamatif et des questions rhétoriques pour souligner votre désir de convaincre, des hyperboles pour souligner votre détermination ;
  • un saut de ligne avant la conclusion.
La conclusion fait un bilan sur le sujet et ouvre sur un nouveau problème (par exemple, la diminution des terres cultivables et des forêts).
Étape 6. Relisez attentivement votre devoir et corrigez les éventuelles erreurs de ponctuation et d'orthographe.
(1)Argot : vocabulaire particulier à un groupe social, à une profession ; ou langue familière.
(2)Oasis : endroit d'un désert qui présente de la végétation due à la présence d'un point d'eau ; sens figuré : lieu ou moment reposant, chose agréable qui fait figure d'exception dans un milieu hostile ou une situation pénible.

Corrigé

Travail sur le texte littéraire
Grammaire et compétences linguistiques
1. Les mots « langue », « argot », « disent » et « parlent » appartiennent au champ lexical de la parole. La parole est attribuée aux arbres.
2. 
a) Le mot « arboriculture » est composé d'un radical, arbori-, qui fait référence aux arbres, et d'un suffixe, -culture. Ce suffixe fait référence à ce qu'on cultive. Le mot « arboriculture » signifie donc le fait de cultiver les arbres, de les aider à pousser, à grandir.
b) On utilise ce mot dans un contexte paysager, quand on veut évoquer le domaine d'un métier.
3. À l'oral, on entend les lettres S.O.S. Cette interprétation est confirmée par l'expression suivante : « me fait crier au secours ». En effet, un S.O.S. est un signal de détresse que l'on envoie quand on a besoin d'aide ou de secours.
4. Le verbe « N'oubliez pas » est au mode impératif. La petite fille utilise le mode impératif pour s'adresser aux arbres, « arbres de ma forêt ». Elle leur donne un conseil.
5. Quand des enfants de femme et d'homme
adressaient la parole à un arbre
l'arbre répondait
les enfants entendaient
Plus tard les enfants
parlaient arboriculture
avec leurs maîtres et leurs parents
Compréhension et compétences d'interprétation
1. Ce texte est poétique car il est composé de strophes et de vers. Par ailleurs, il contient des rimes comme le montrent les mots « entend » et « enfant ». Enfin, le texte est riche en images : « Les arbres parlent arbre/ comme les enfants parlent enfant ».
2. 
a) La figure de style utilisée ici est la personnification. En effet, on attribue une caractéristique humaine (« la voix ») à un élément naturel, l'arbre. L'expression « lorsqu'ils parlent des humains » est aussi une personnification.
b) Cette voix a pour caractéristique de n'être entendue que par les enfants : « l'arbre répond / l'enfant entend ».
3. La petite fille est dans « un square ». C'est un lieu triste et abandonné : « ciment armé », « herbe morne », « terre souillée ».
4. Les expressions « j'étais si heureuse » et « n'oubliez pas votre petite amie » nous montrent que la petite fille du square est le personnage qui parle.
5. Le square bétonné symbolise l'époque actuelle. Il s'oppose à la forêt d'arbres, témoignage d'une époque révolue, au cours de laquelle la nature avait encore de l'importance.
6. La petite fille pousse un cri de détresse car elle est effrayée à l'idée d'être oubliée par les arbres qui disparaissent au profit du ciment : « la tristesse d'être abandonnée / qui me fait crier au secours / ou la crainte que vous m'oubliiez / arbres de ma jeunesse ». Elle exprime aussi sa détresse car elle a peur de voir disparaître ce lieu qui lui procurait du bonheur : « J'étais si heureuse dans la foule / la foule verte de la forêt ». Ce cri de détresse témoigne aussi de sa nostalgie de l'enfance.
7. Le langage de l'arbre est uniquement compris par les enfants : « l'arbre répond / l'enfant entend ». Par ailleurs, les arbres permettent à la petite fille d'être heureuse lorsqu'elle joue : « J'étais si heureuse dans la foule / la foule verte de la forêt / avec la crainte de me perdre / et la crainte de me retrouver ». L'arbre est aussi un symbole de la jeunesse et de l'enfance (« arbres de ma jeunesse »), ce qui peut expliquer la relation magique que la fillette entretient avec lui.
Dictée
Le texte est un extrait de conte. Les verbes sont au conditionnel, au passé simple, à l'imparfait et au présent. Chaque verbe s'accorde avec son sujet :
  • des verbes à l'imparfait : les terminaisons sont identiques pour tous les verbes (-ais, -ais, -ait,-ions, -iez, -aient) : « il ne se doutait pas », « une autruche le suivait et dévorait les cailloux » ;
  • un verbe au passé simple en -er : « le petit Poucet… sema » ;
  • des verbes conjugués au présent de l'indicatif, à la 3e personne du singulier : les terminaisons varient selon le groupe auquel appartient le verbe. Les verbes du 1er groupe, en -er ont une terminaison en -e : « Le petit Poucet se retourne », « Il passe ». Ceux du 3e groupe ont une terminaison en -d pour les verbes en -dre (« il entend ») ou en -t (« se dit-il », « il… voit »). Au présent de l'indicatif, à la 3e personne du singulier, le verbe être : « C'est la vraie histoire », « c'est », « il est », « C'est ».
Les participes passés s'accordent avec le sujet : « c'est arrivé », « il est perdu ».
Les participes employés comme adjectifs et les adjectifs s'accordent avec le nom qu'ils qualifient : « le petit Poucet abandonné », « la vraie histoire », « une musique brutale ».
Plusieurs mots comportent une consonne redoublée : « torrent », « trompette », « nouvelle », « feuillage ».
« Caillou » s'écrit avec un x au pluriel.
Il ne faut pas confondre les homonymes c'est / s'est / ses / ces / sait, ça/sa, tout/tous.
Attention à l'orthographe de « celle-là ».
Derrière l'expression « plus de », on trouve des noms au singulier ou au pluriel en fonction du sens. Ainsi, « plus de cailloux » s'écrit au pluriel car s'il y en avait, il y en aurait plusieurs ; mais « plus de retour », « plus de maison », « plus de papa-maman » s'écrivent au singulier car s'il y en avait, il n'y en aurait généralement qu'un(e) seul(e).
Plusieurs noms ou groupes nominaux sont au pluriel. Un déterminant pluriel les introduit : « des cloches », « des trompettes ». Le sens indique qu'ils sont au pluriel : « un orage de bruits » (dans un orage, il y a plusieurs bruits).
Rédaction
Sujet d'imagination
Quand j'étais petite, j'habitais une maison à la campagne. Au loin, j'apercevais l'école : je m'y rendais tous les matins à pied. Des champs immenses de fraises juteuses et des arbres regorgeant de pommes s'étendaient à perte de vue. Je me promenais régulièrement à travers les herbes hautes et verdoyantes et je m'abritais du soleil sous les branches des tilleuls majestueux. Les roses et la lavande inondaient le jardin de leur parfum doux et raffiné. Aux alentours, il y avait un vieil arbre dans lequel on avait construit une cabane, des chemins de terre et un champ de pommiers, mon terrain de jeu préféré pour d'interminables parties de cache-cache. C'était un lieu idyllique, propice à la fois aux jeux, au calme et à la sérénité.
Comme tous les ans, on fêtait le 14 juillet à notre manière. Traditionnellement, ma mère m'offrait une pochette de feux d'artifice et tous les voisins et leurs enfants se réunissaient au bout du chemin de terre, qui prolongeait notre rue. Dans la nuit épaisse, nous marchions vers le lieu que nous avions choisi pour tirer nos feux d'artifice. L'atmosphère était particulière car nous ne distinguions pas les visages des uns et des autres. Je humais l'air si particulier de la campagne en été. Nous arrivâmes au bout du chemin. Devant nous s'étendait une immense plaine.
Mon père tira le premier feu d'artifice. Une détonation retentit et le ciel noir s'illumina d'une couleur bleue. Tout à coup, nous entendîmes un bruit étrange et inquiétant : il semblait venir d'un fourré. Personne ne s'inquiéta et ne s'appesantit. Pour nous faire peur, un de mes voisins fit éclater un pétard énorme et tout le monde sursauta. Mais le bruit persista. C'était comme un miaulement. Alors un de nos voisins alluma sa lampe torche et nous aperçûmes un faon, immobile et apeuré. Il semblait blessé à la patte et avait été apparemment abandonné. Il fallut cesser le feu d'artifice car il était urgent de s'occuper de l'animal. J'étais très émue de voir pour la première fois de ma vie un faon de si près. Un des voisins partit chercher sa camionnette tandis que, nous autres, nous observions avec étonnement et fascination cet animal sauvage, effrayé et recroquevillé sur lui-même. Les adultes déplacèrent avec précaution le faon du fourré vers la camionnette. Le voisin conduisit l'animal blessé chez un vétérinaire qu'il connaissait personnellement. J'appris un peu plus tard que le faon avait été sauvé.
Sujet de réflexion
Randonnées dans le désert ou à la montagne, séjours dans un hameau de campagne ou descentes de fleuves sur une péniche, les hommes semblent apprécier de plus en plus le contact avec la nature et certains choisissent même d'abandonner leur appartement parisien pour s'installer dans un décor bucolique de province. Il est alors intéressant de se demander ce qui les incite à vouloir retrouver un environnement naturel.
Tout d'abord, il est évident que les gens souffrent de la pollution de l'air et sont gênés par les bruits multiples qui les agressent au quotidien. L'été, ils choisissent souvent de se rendre à la campagne pour profiter du calme et des promenades au grand air. Par exemple, ma tante habite à Paris et se plaint sans cesse du bruit de la rue, des odeurs et du rythme trépidant des voyageurs dans le métro. Elle est ravie de pouvoir passer quelques jours dans sa maison de campagne entre les cyprès et les vignes. Elle affirme que le fait d'être au calme, loin de l'agitation de la ville, lui permet de se retrouver, de tisser à nouveau le lien d'appartenance qui nous unit à la nature éternelle. Cette idée est corroborée par le film Into the Wild, où le personnage principal, pourtant promis à un brillant avenir professionnel, décide de fuir la ville pour vivre en totale harmonie avec la nature.
Par ailleurs, dans une étude publiée en 2012, la fondation de Dublin a montré que les conditions de travail sont anormalement difficiles, tant sur le plan physique que sur le plan psychique. Dès lors, la pratique de la marche à pied en forêt, sur un chemin fluvial… permet d'apaiser les tensions du corps et de l'esprit ; elle favorise ainsi le retour à une sorte d'harmonie intérieure. En effet, certaines études médicales montrent qu'à l'issue d'une marche en forêt, le taux de cortisol salivaire (hormone du stress) est à un niveau de concentration moins élevé qu'il ne l'est après la marche en zone urbaine.
Enfin, on peut assurément considérer que les gens éprouvent le désir de se rapprocher de la nature authentique lorsqu'ils souhaitent manger davantage de produits bio ou des légumes et des fruits en vente directe de la ferme. Vouloir retrouver le vrai goût des aliments souligne incontestablement un retour à la richesse et à la vertu nourricière de la nature. Par exemple, depuis quelques années, se sont développées des AMAP (association pour le maintien de l'agriculture paysanne). Or, une AMAP naît en général de la rencontre d'un groupe de consommateurs et de producteurs prêts à entrer ensemble dans une démarche commerciale concernant aussi bien les fruits, les légumes que le fromage ou la viande. Cela montre bien le désir des citoyens et des responsables de renouer un lien profond avec la nature.
En définitive, si l'homme moderne est plus que jamais aliéné par sa vie professionnelle et citadine, la nature demeure pour lui un refuge dans lequel il peut puiser du calme et recouvrer une forme de sérénité. Mais, de nos jours, la nature semble aussi l'objet d'une reconquête car le fait de consommer des produits authentiques et savoureux devient un moyen de remettre la nature au centre de son existence pour, selon l'expression de Montaigne, « bien faire l'homme ».