I. La liberté : un droit fondamental aux contours précis
1. Une limite : le respect d'autrui
La Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 définit la liberté comme « le pouvoir de faire tout ce qui ne nuit pas à autrui ». Ce principe pose les bases d'un équilibre : la liberté est un droit, mais elle n'est pas sans limites. En France, les libertés se divisent en deux catégories : individuelles (expression, croyance, vie privée) et collectives (réunion, association, manifestation). Ces libertés sont protégées par la Constitution, mais leur exercice est encadré pour préserver l'ordre public et les droits de chacun.
Les limites à la liberté visent à protéger l'ordre public, qui comprend la sécurité, la tranquillité et le respect de la dignité humaine. Sans ces règles, certaines libertés pourraient menacer la société ou les droits d'autrui.
2. La liberté de croyance et ses limites
La liberté de conscience permet à chacun de choisir sa religion ou de n'en avoir aucune. La laïcité garantit cette liberté, tout en protégeant les citoyens contre les abus. Certains groupes, qualifiés de sectes, exploitent cette liberté pour manipuler leurs membres, par exemple en exigeant des dons financiers ou en les isolant de leur famille. La loi ne juge pas les croyances, mais elle sanctionne les dérives : abus de faiblesse, escroquerie ou atteinte à la dignité. En 2021, des membres d'un mouvement sectaire ont ainsi été condamnés pour avoir exploité des adeptes en promettant des guérisons miraculeuses contre rémunération.
II. Liberté et égalité : des valeurs complémentaires mais parfois contradictoires
La devise « Liberté, Égalité, Fraternité » résume les idéaux de la République. Pourtant, parmi ces valeurs, les deux premières peuvent entrer en tension.
1. Différentes formes d'égalité
L'égalité juridique assure que tous les citoyens sont égaux devant la loi. Par exemple, les discriminations sont interdites, qu'elles concernent l'origine, la religion ou le sexe.
L'égalité économique cherche à réduire les écarts de revenus. Des outils comme l'impôt progressif ou les aides sociales permettent de financer des services publics accessibles à tous.
L'égalité sociale vise à offrir les mêmes opportunités à chacun, en luttant contre les obstacles liés à la pauvreté ou au handicap.
2. Assurer l'égalité et la liberté
Assurer l'égalité et les mêmes chances pour tous oblige à limiter les libertés de chacun.
L'un des principaux leviers pour concilier liberté et égalité est l'impôt, notamment l'impôt progressif sur le revenu. Plus les revenus sont élevés, plus le taux d'imposition augmente, ce qui permet de financer des services publics accessibles à tous (écoles, hôpitaux, transports). Ce système repose sur une logique simple : ceux qui ont plus contribuent davantage, pour que ceux qui ont moins puissent accéder aux mêmes opportunités.
Pourtant, cette redistribution suscite des débats :
• Pour les défenseurs de l'égalité, l'impôt est un instrument de justice sociale. Il permet de réduire les inégalités et de garantir à chacun les moyens de vivre dignement, sans remettre en cause la liberté d'entreprendre ou de disposer de ses revenus.
• Pour les libéraux, un niveau d'imposition trop élevé peut décourager le travail, l'investissement et l'innovation. Ils estiment que la liberté économique doit primer.
Le défi consiste donc à trouver le bon curseur : assez de redistribution pour assurer l'égalité des chances, mais sans nuire à la liberté individuelle. Ce compromis est au cœur des choix politiques et sociaux, et il évolue selon les époques et les priorités de la société.
III. La loi comme outil de conciliation des libertés
1. La loi et l'ordre public comme garants des libertés
La loi fixe les règles qui permettent à chacun d'exercer ses libertés sans nuire aux autres ou à la société.
La loi protège des droits essentiels, comme la propriété, la sécurité ou la dignité.
• Un propriétaire ne peut pas expulser un locataire sans motif valable.
• Un chef d'entreprise n'est pas libre d'exclure un employé en fonction de ses idées, origines, etc. Les discriminations à l'embauche ou dans l'accès aux services sont interdites.
En France, l'État de droit soumet l'action publique au respect des libertés. Le Conseil constitutionnel vérifie la conformité des lois à la Constitution, tandis que le Défenseur des droits peut intervenir en cas d'atteinte aux droits des citoyens.
2. Des libertés limitées au quotidien pour vivre ensemble
La laïcité à l'école
La loi interdit les signes religieux ostentatoires dans les établissements publics pour préserver la neutralité de l'école. Cette mesure protège les élèves contre les pressions religieuses, tout en garantissant la liberté de culte en dehors de l'école.
Les manifestations
Le droit de manifester est protégé, mais la loi encadre son exercice pour éviter les violences. Les forces de l'ordre peuvent intervenir si des manifestants commettent des dégradations.
Les lieux de privation de liberté
Dans les prisons, les droits des détenus (accès aux soins, respect de la dignité) sont garantis. Les détenus se voient privés de la liberté d'aller et venir en étant enfermés dans les prisons, afin de protéger les autres membres de la société.
À retenir
1. La liberté est un droit fondamental, mais elle est limitée par le respect d'autrui et l'ordre public.
2. Liberté et égalité sont protégées par la loi, qui cherche un équilibre entre droits individuels et justice sociale, notamment grâce à l'impôt progressif.
3. La loi encadre les libertés au quotidien (laïcité, manifestations, prisons) pour garantir une vie commune respectueuse des droits de tous.
Définitions importantes
Liberté collective : droit exercé en groupe, comme le droit de réunion, d'association ou de manifestation. Ces libertés permettent aux citoyens de s'organiser et d'agir ensemble, dans le respect des règles démocratiques.
Liberté individuelle : droit exercé par une personne seule, comme la liberté d'expression, de conscience (choix religieux) ou de vie privée. Ces libertés sont protégées par la loi, mais leur exercice ne doit pas nuire à autrui ou à l'ordre public.
Égalité juridique : principe selon lequel tous les citoyens sont soumis aux mêmes lois et bénéficient des mêmes droits, sans distinction d'origine, de religion, de sexe ou de situation sociale.
Ordre public : ensemble des règles garantissant la sécurité, la santé et le respect des valeurs communes dans une société.
Impôt : prélèvement obligatoire effectué sur les revenus, les biens ou les dépenses des citoyens et des entreprises. Il sert à financer les dépenses publiques (éducation, santé, sécurité, infrastructures, etc.) et à assurer la solidarité nationale.
Exercice n°1
Selon la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789, la liberté est limitée par :
Cochez la bonne réponse.
a) L'action du gouvernement
b) Le respect dû à autrui
c) Les libertés collectives
Exercice n°2
L'impôt progressif sert principalement à :
Cochez la bonne réponse.
a) Réduire les libertés économiques et des entreprises
b) Financer des services publics et réduire les inégalités
c) Réduire les inégalités économiques
Exercice n°3
La laïcité à l'école interdit :
Cochez la bonne réponse.
a) Les signes religieux ostentatoires
b) Toutes les religions
c) L'expression de certaines religions ou croyances
Exercice n°4
Les dérives sectaires sont sanctionnées parce qu'elles :
Cochez la bonne réponse.
a) Proposent des croyances différentes de celles reconnues par l'État
b) Organisent des réunions privées
c) Exploitent ou manipulent des personnes
Exercice n°5
Le Conseil constitutionnel vérifie que :
Cochez la bonne réponse.
a) Les lois respectent la Constitution
b) Les citoyens votent correctement
c) Les prisons sont bien gérées