La préservation de l'environnement implique une diversité d'acteurs à différentes échelles, sujet national prévu en mars 2021 (EC3)

Énoncé

Troisième partie : Raisonnement s'appuyant sur un dossier documentaire (10 points).
À l'aide de vos connaissances et du dossier documentaire, vous montrerez que la préservation de l'environnement implique une diversité d'acteurs à différentes échelles.
Document 1
Les acteurs identifiés comme les plus à même d'agir efficacement pour l'environnement. « Parmi la liste suivante, quels sont les trois acteurs qui vous semblent les plus à même d'agir efficacement pour l'environnement ? En premier ? En deuxième ? En troisième ? »
Les acteurs identifiés comme les plus à même d'agir efficacement pour l'environnement. « Parmi la liste suivante, quels sont les trois acteurs qui vous semblent les plus à même d'agir efficacement pour l'environnement ? En premier ? En deuxième ? En troisième ? »
Champ : Enquête réalisée auprès d'un échantillon de 1002 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, à travers un questionnaire en ligne du 27 au 29 novembre 2019. Source : IFOP, Les Français et l'environnement, décembre 2019.
Document 2
Le développement des énergies renouvelables repose généralement sur des installations de taille plus modeste que les centrales électriques conventionnelles et la réduction de la consommation d'électricité passe par des projets locaux. La transition du secteur électrique a donc pour effet de redonner l'initiative aux territoires et aux acteurs locaux : collectivités, associations, coopératives… […] L'action au niveau des collectivités peut permettre d'expérimenter, de compléter ou au contraire de contourner la politique mise en place au niveau national. En Chine par exemple, des marchés du carbone ont été créés à partir de 2011 par des villes comme Pékin, et Shanghai. Un système national devrait voir le jour prochainement sur la base de ces expériences. En France, l'État a fait le choix de donner aux collectivités un rôle de chef de file dans la mise en œuvre de la transition énergétique : la plupart des groupements de communes doivent ainsi établir avant la fin de l'année 2018 un plan climat-airénergie, territorial comprenant notamment des actions pour maîtriser la demande d'énergie locale et développer la production renouvelable. […] Responsables de l'aménagement du territoire et de la gestion des services publics, les collectivités sont aussi au premier rang pour déployer des technologies innovantes dans le secteur de l'électricité et de la chaleur. Elles peuvent aussi devenir des moteurs pour la transition d'autres secteurs en favorisant l'intégration des véhicules électriques, en modernisant les flottes de transport public et en rendant obligatoire l'utilisation des biocarburants ou du chauffage solaire de l'eau pour répondre aux besoins de chauffage municipal. Par ailleurs, les leçons apprises au niveau local éclairent souvent la construction des politiques nationales.
Source : D'après Climate Chance, « L'action sectorielle », Cahier 1 du rapport annuel de l'observatoire mondial de l'action climatique non-étatique, décembre 2018.
Document 3
Engagements volontaires de réduction des émissions de dioxyde de carbone pris par différents pays à l'occasion de l'organisation de la COP 21 (1)
Engagements volontaires de réduction des émissions de dioxyde de carbone pris par différents pays à l'occasion de l'organisation de la COP 21 (1)
Source : D'après Jean-Paul MARECHAL, « L'accord de Paris : un tournant décisif dans la lutte contre le changement climatique ? », Géoéconomie, 2016. (1) : Une COP (Conférence des Parties) est une conférence internationale sur le climat réunissant les pays signataires de la Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques. La 21e COP s'est tenue à Paris en 2015 et a débouché sur un nouvel accord international pour lutter contre le réchauffement climatique : l'accord de Paris.

Corrigé

Introduction rédigée
Depuis quelques années, de nombreuses actions collectives ont vu le jour pour inciter les gouvernements du monde entier à une action rapide et significative en faveur de la préservation de l'environnement.
Cette question renvoie à toutes les actions menées par différents acteurs dans le but de lutter contre le réchauffement climatique, de défendre la biodiversité, d'agir contre la pollution atmosphérique, etc. Ces actions variées peuvent être menées à différentes échelles : locale, nationale, régionale (européenne) ou mondiale.
Nous verrons qu'aujourd'hui, dans le monde, la préservation de l'environnement implique une diversité d'acteurs à différentes échelles.
Dans un premier temps, nous verrons que la préservation de l'environnement met en scène de nombreux acteurs. Puis nous montrerons que l'action en faveur de la défense de l'environnement se déroule à différentes échelles.
Développement rédigé
La question de la préservation de l'environnement mobilise de nombreux acteurs qui participent à la construction des questions environnementales.
Tout d'abord, les pouvoirs publics (envisagés, ici, au sens large : État central, collectivité locales, Commission européenne, etc.) jouent évidemment un rôle central en matière d'action environnementale. Ils peuvent mettre en place des politiques environnementales plus ou moins volontaristes en actionnant différents leviers comme la réglementation ou la taxation, par exemple.
Ensuite, les Organisations Non Gouvernementales (ONG), comme par exemple Greenpeace, agissent en faveur de la défense de l'environnement en menant notamment des mobilisations visant à sensibiliser l'opinion sur ces questions.
Les citoyens, par leurs actions quotidiennes (tri sélectif, usage de véhicules propres, etc.) ou par leurs mobilisations (marches pour le climat, boycott de certains produits jugés non « écologiquement responsables ») participent à la préservation de l'environnement. D'ailleurs, selon un sondage réalisé par l'IFOP en 2019, les citoyens représentent, pour 38 % des Français, le premier acteur susceptible d'agir efficacement pour l'environnement. 79 % des Français citent le mouvement citoyen parmi les trois acteurs les plus à même d'agir efficacement en faveur de l'environnement (document 1).
Les entreprises privées ont également un rôle majeur à jouer en matière environnementale : si elles contribuent plus ou moins directement aux dégâts environnementaux, une action significative et efficace ne pourra se faire sans elles.
Les experts, c'est-à-dire des scientifiques qualifiés, participent de différentes manières à la préservation de l'environnement. Ils informent l'opinion publique et, parfois, conseillent les décideurs publics.
Enfin, les partis politiques, qu'ils soient « écologiques » ou non, prennent part à ces débats en proposant dans leurs programmes des mesures visant à préserver l'environnement.
Ainsi, de nombreux acteurs participent à l'émergence de la question environnementale. Il est important de préciser que les relations qui les unissent oscillent entre la coopération et le conflit. Cette diversité d'acteurs permet de faire des questions environnementales un problème public et facilite leur mise à l'agenda politique.
Après avoir vu que la préservation de l'environnement implique une diversité d'acteurs, nous allons voir que leurs actions peuvent se faire à différentes échelles.
Cette multiplicité d'acteurs liés aux questions environnementales peut agir à différentes échelles.
Tout d'abord, des acteurs locaux comme des associations ou des mouvements citoyens localisés peuvent agir en faveur de la préservation de l'environnement. De même, en France, ce sont les collectivités territoriales (communes, départements, régions) qui sont les « chefs de file dans la mise en œuvre de la transition écologique ». Ce sont elles, par exemple, qui sont compétentes en matière d'aménagement du territoire et de transports collectifs (document 2).
Les États peuvent mener une politique environnementale plus ou moins ambitieuse et mettre en place des dispositifs variés (réglementations, subventions à l'innovation verte, taxes, marchés des quotas d'émission, etc.) en faveur de l'environnement.
Au niveau régional, l'Union européenne a souvent affirmé sa volonté d'être exemplaire sur le plan environnemental ; cette volonté est précisée dans de nombreux traités. Dès 2005, l'Union européenne a mis en place un « marché des quotas d'émission » (le SEQE : Système Européen de Quotas d'Emission) visant à réduire l'émission de gaz à effet de serre.
Enfin, une action efficace en faveur de la préservation de l'environnement peut (et doit) se faire au niveau mondial. L'organisation par l'ONU de « COP » permet en effet des avancées significatives sur le plan environnemental. Lors de « l'accord de Paris » en 2015, certains pays se sont engagés à réduire leur émission de dioxyde de carbone : par exemple, le gouvernement brésilien s'est engagé à réduire de 37 % ces émissions à l'horizon 2025 (par rapport à 2005).
Ainsi, la préservation de l'environnement peut se faire à différentes échelles. Ces différents « niveaux d'action » sont d'ailleurs complémentaires : en Chine, des marchés du carbone ont été crées dans certaines villes (Pékin et Shanghai) et pourraient être étendus à l'échelle nationale (document 2).
Conclusion
Pour conclure, la préservation de l'environnent implique une diversité d'acteurs : les pouvoirs publics (de la commune à l'ONU), les ONG, les entreprises, les experts, les partis politiques et les mouvements citoyens. Ces différents acteurs participent à la construction des questions environnementales et agissent à différentes échelles complémentaires : locale, nationale, européenne et mondiale.
La crise mondiale liée au Covid 19 a mobilisé l'attention des gouvernements pour endiguer les effets sanitaires, économiques et sociaux de la pandémie. Il semble toutefois important que cet impératif sanitaire ne relègue pas la préservation de l'environnement au second plan sur le moyen ou long terme.