Si les sujets sur la religion sont assez rares, ceux sur le besoin de croire et la recherche de vérité sont plus courants. Or ces deux notions sont à la base de la religion. Comment la définir ? Il s'agit d'un système de dogmes consolidés par des pratiques ritualisées dans le cadre d'un culte. Il existe divers degrés de croyance selon que le croyant a une opinion incertaine ou une conviction inébranlable que l'on appelle aussi la « foi ».
La foi n'est pas une croyance ordinaire car elle implique un engagement qui abandonne le doute. Kierkegaard, l'écrivain philosophe danois du xixe siècle, parle d'un véritable « saut dans la foi ». L'homme choisit d'accorder son entière confiance à Dieu pour donner sens à sa vie car il ne parvient pas à répondre à l'imprévisibilité des événements, ce qui l'angoisse.
Dans un ouvrage publié en 1843, Marx utilise une image restée célèbre : « La religion est l'opium du peuple ». Selon lui, le peuple est opprimé par le système économique capitaliste. Pour échapper à la misère, le prolétariat exploité se réfugie dans la promesse d'un meilleur au-delà au lieu de se battre pour cet idéal.
Ainsi, la religion peut être source de consolation mais aussi d'aliénation pour l'homme, et donc constituer un instrument politique redoutable. Mais n'est-elle pas aussi un instrument de recherche de la vérité ?
Étymologiquement, le sacré, contrairement au profane, est ce qui est « séparé » du monde naturel. Il ne peut être expliqué ou rationalisé. La religion s'oppose alors à la science. Les théories évolutionnistes de Darwin ou celle du big bang s'opposent au créationnisme, selon lequel le monde aurait été créé par une puissance divine transcendante. Selon Spinoza, la religion est « un asile de l'ignorance » pour celui qui veut des réponses sans chercher les véritables causes de la Nature. Mais la science ne se préoccupe que du « comment » et non du « pourquoi » des phénomènes, d'où le fait que raison et foi se complètent.
Religion et philosophie ont ainsi une histoire commune dans la recherche des vérités métaphysiques. Au quatrième siècle avant notre ère, Aristote est le premier à argumenter de manière logique en faveur de l'existence d'un dieu défini comme « le premier moteur immobile », celui qui est nécessaire pour comprendre l'origine des mouvements dans la nature.
Plus tard, au seizième siècle, Descartes défend la nécessité du doute dans la recherche de la vérité. Mais il reprend aussi l'argument ontologique de saint Anselme pour démontrer la nécessité de l'existence de Dieu. Dieu doit exister, sinon il ne serait pas parfait et ne serait pas Dieu.
Au dix-huitième siècle apparaît la religion naturelle, une croyance en une puissance transcendante dont la présence se manifeste davantage dans l'harmonie des lois de la nature que dans les textes.