La conscience est un état et une activité de l'esprit. Un être conscient se représente son propre état, mais aussi les objets qui l'entourent. On distingue la conscience de trois autres états. L'inconscience, d'abord, qui est l'état dans lequel on ne pense plus. La non-conscience qui caractérise un objet inanimé. Et l'inconscient, au sens psychanalytique du terme. Dans quelle mesure possède-t-on cette capacité à se connaître soi-même ?
Premièrement, la conscience est-elle la première certitude que nous avons ? Descartes, dans les Méditations métaphysiques, doute de l'existence de tout ce qui existe. Les sens peuvent me tromper, comme dans le cas des mirages. La raison peut faire des erreurs. Je ne peux donc être certain d'aucune de mes idées. Pourtant, n'y a-t-il pas quelque chose qui résiste au doute ? Descartes montre que si : le « je pense » résiste au doute. C'est le cogito. Car si je pense, même si c'est à quelque chose faux, il faut bien que j'existe. Cette capacité à se rendre compte qu'on pense, c'est la conscience. Elle est ce regard qui fait retour sur nous-même. Et ce regard confère la certitude d'exister et d'être soi.
L'idée de conscience est donc une première certitude. Que nous permet-elle de découvrir ? Comment la conscience garantit l'identité ? Dans son Essai sur l'entendement humain, Locke s'interroge sur l'identité personnelle. Qu'est-ce qui me permet de parler de « moi » à 5 ans comme à 55 ans ? Selon Locke, c'est ce qu'il appelle consciousness (que l'on traduit par « conscience »). Ce terme articule deux dimensions. D'abord le fait d'avoir le souvenir de nos différents états. Ensuite, le fait de les lier dans un même soi. On peut établir que c'est le même je qui a été conscient des différents états. J'ai donc conscience d'avoir été l'acteur de chacun des états que j'ai traversés. C'est la mémoire consciente qui crée l'identité.
Il y a donc bien une connaissance propre liée à la conscience. Mais la conscience est-elle une connaissance comme les autres ? Il y a une grande différence entre agir et voir quelqu'un d'autre le faire. On ne se regarde pas soi-même comme on regarderait un autre. De moi, je peux tout connaître, car je suis présent à chaque pensée. De l'autre, je n'ai accès qu'à l'apparence extérieure. La conscience dresse un mur entre moi et autrui. La conscience est donc cette connaissance particulière de soi-même par soi-même.