Valérie Pécresse, discours de campagne au Zénith de Paris, le 13 février 2022

Acclamée par toute la salle du Zénith pleine à craquer, Valérie Pécresse ouvre les bras en grand. Ce geste marquant l'idée de la réception des applaudissements apparait comme étrange. Pourquoi ?
On a l'impression qu'il ne colle pas du tout à la situation. Si l'intention de la candidate à la présidentielle de 2022 était de remercier en recevant les applaudissements, le geste détone en ce qu'il renvoie à d'autres codes : c'est le geste d'une reine ou d'un acteur à la fin d'un spectacle.
Si, au lieu de cela, elle avait juste amené sa main sur son cœur, on aurait probablement davantage cru à sa sincérité.

Ce caractère surjoué est perceptible ensuite lorsque son regard balaie de façon panoramique l'auditoire et qu'elle arbore un sourire crispé et figé. Elle joue, mais mal. Elle est stressée et ne parvient pas à faire passer un élément essentiel dans la prise de paroles, l'émotion.

En prononçant ses premiers mots, le ton et la gestuelle trahissent également son état intérieur. Le débit est lent, trop posé pour un remerciement à son équipe. Elle ouvre les bras comme si elle prédiquait, là encore à côté du rôle qu'elle est censée incarner.
L'incohérence entre le geste et la parole donne à ce début de prise de paroles des allures de mascarade qui vaudront à Valérie Pécresse nombre de critiques.

Attention, la théâtralisation ne doit pas retirer au discours une impression de sincérité !