Analyse de document : les îles Kiribati

Énoncé

Analyse de document : après avoir analysé le document, relevez les facteurs et les aspects de la faible intégration dans la mondialisation des îles Kiribati. Montrez qu'ils sont caractéristiques des territoires en marge de la mondialisation.
Document : indicateurs de l'archipel des Kiribati
Document : indicateurs de l'archipel des Kiribati

Îles Kiribati
Rang mondial
(sur 245 États)
Population en 2018
114 698
205
IDH en 2015
0,588
182
PIB en 2018
0,188 milliard $USD
227
Zone économique exclusive, en millions de km2
3,5
12
Nombre d'internautes en 2011
en milliers
10 109
176 (sur 195)
en % de la population
10 %
137 (sur 195)
Nombre d'abonnés de téléphonie mobile, en 2014
17 410
190
Importations de marchandises, en millions de dollars, en 2014
95
185 (sur 210)
Exportations de marchandises, en millions de dollars, en 2014
10
199 (sur 210)

La bonne méthode
\bullet Questionner les nombreuses informations du tableau : quel renseignement apporte chaque donnée ? Quel est le lien avec les échanges planétaires ? En quoi est-ce révélateur de la faible intégration des îles Kiribati ?
\bullet Porter un regard critique sur le document, c'est-à-dire souligner les faiblesses du tableau. Un tableau ne peut tout dire, les informations ont été sélectionnées. Il donne une vision partielle de la situation des îles Kiribati. Mentionner d'autres indicateurs qui manquent dans le tableau sera donc valorisé.
Ce qu'il ne faut pas faire
Évoquer les territoires les mieux intégrés ou ceux en cours d'intégration. Il s'agit de caractériser les territoires en marge des échanges planétaires.

Corrigé

Les îles Kiribati forment un archipel qui se situe dans l'océan Pacifique. Ce territoire est très étendu. Le tableau étudié recense plusieurs indicateurs de développement à la fois économique et social permettant de saisir la place de cet archipel dans la mondialisation. Les données proviennent d'organismes internationaux comme l'ONU et le FMI.
En quoi les îles Kiribati reflètent-elles la situation des territoires en marge de la mondialisation ? Nous étudierons dans un premier temps les caractéristiques de la faible intégration des îles Kiribati dans la mondialisation, illustrant la situation des pays en marge des échanges planétaires. Puis nous verrons que cette situation des territoires n'est pas immuable, en portant un regard critique sur le document.
I. Les îles Kiribati, un territoire en marge de la mondialisation
1. Un territoire faiblement développé
Les îles Kiribati comptent peu d'habitants car de nombreux îlots sont inhabités, ce qui peut constituer un frein pour le développement économique car la main-d'œuvre est limitée. L'IDH est faible, le pays est classé 182e au niveau mondial. C'est une caractéristique des pays les moins intégrés dans la mondialisation. Les îles Kiribati font partie des PMA qui sont les pays les plus pauvres de la planète. Ces pays cumulent des obstacles économiques et sociaux pour s'insérer dans les échanges : conditions de vie difficiles, faiblesse de l'économie, peu diversifiée, faible scolarisation des jeunes.
Autre exemple : la situation des PMA comme le Niger ou Haïti.
2. Un territoire à l'écart des réseaux de communication
Les informations sur le nombre d'internautes (très faible) illustrent l'isolement des îles Kiribati. L'État est très mal connecté aux réseaux de communication et en particulier aux nouvelles technologies (NTIC). Ces réseaux sont essentiels dans le cadre de la mondialisation, puisqu'un territoire est bien intégré dans la mesure où il peut générer et capter des flux divers, notamment les flux immatériels tels que les IDE. Les îles Kiribati sont dans une situation d'enclavement, le territoire n'est pas bien relié au reste du monde. L'archipel est en effet difficile d'accès car il est mal desservi par les moyens de communication. Les autres données concernant les importations et les exportations renforcent cette idée. Le pays, à l'image des PMA, ne participe que peu au commerce mondial. Il est en marge des échanges commerciaux.
II. Les atouts des îles Kiribati pour s'intégrer dans les échanges
1. Les ressources naturelles
Un autre indicateur est mentionné, la ZEE, c'est-à-dire l'espace maritime sur lequel l'État côtier exerce sa souveraineté. Cet espace est un atout pour les îles Kiribati en raison des ressources naturelles qui s'y trouvent, notamment les ressources halieutiques ou les potentiels gisements d'hydrocarbures. Cet indicateur permet de nuancer la situation des PMA, puisqu'un État est libre de céder une partie de sa ZEE à d'autres États contre des indemnités financières. Dans le cas des îles Kiribati, des droits de pêche sont octroyés.
Autre exemple : le Niger et son uranium.
Cependant, ces ressources sont le plus souvent exploitées par des FTN étrangères car les PMA ne disposent pas des moyens et des techniques pour les exploiter.
2. Les limites du document
Certes, le document permet de saisir les principales caractéristiques et facteurs de la faible intégration des PMA, mais il met de côté d'autres aspects, en insistant sur les freins et les faiblesses des îles Kiribati. Or, l'activité touristique de l'archipel peut être un levier économique. Un changement d'échelle permet également de montrer que certains territoires locaux sont mieux insérés dans les échanges. En effet, la capitale de l'archipel est moins enclavée car elle dispose d'infrastructures de transports et concentre davantage d'activités.
Autre exemple : la ville de Dakar, plaque tournante de flux alors que le Sénégal est en marge de la mondialisation.
Les îles Kiribati sont un territoire en marge de la mondialisation. À l'image des PMA, elles sont caractérisées par un faible développement et la faiblesse des infrastructures de transports. Son enclavement freine son insertion. Cependant, la situation de ces territoires en marge n'est pas immuable.
Zoom sur…
L'indice de pauvreté humaine (IPH)
L'indice de pauvreté humaine, introduit en 1997 dans le Rapport sur le développement humain, se veut plus complet que l'IDH car il doit permettre une mesure plus fine des inégalités. Il utilise les indicateurs concernant les dimensions les plus fondamentales de la privation : l'espérance de vie faible, la carence d'instruction de base et le manque d'accès aux ressources publiques et privées. L'IPH est calculé séparément pour les pays en voie de développement et en transition (IPH-1) et pour un groupe choisi de pays à hauts revenus de l'OCDE (IPH-2), afin de mieux refléter les différences socioéconomiques ainsi que les mesures très différentes de la privation dans les deux groupes. Par exemple, la première privation porte sur la survie, c'est-à-dire le risque de décéder à un âge relativement précoce, exprimé par la probabilité à la naissance de ne pas atteindre respectivement 40 et 60 ans pour l'IPH-1 et l'IPH-2. Outre les trois indicateurs mentionnés ci-dessus, l'IPH-2 comprend également l'exclusion sociale, qui est sa quatrième dimension. Il est exprimé par le pourcentage de personnes en chômage de longue durée.
Chiffres clés
• Il existe 48 PMA dans le monde dont 34 sont situés en Afrique, neuf en Asie, quatre en Océanie et un en Amérique. Ils étaient 25 lors de la création de la catégorie en 1971.
• Cinq pays ont quitté le groupe des PMA en raison de leur croissance économique : le Botswana en 1994, le Cap-Vert en 2007, les Maldives en 2011, les Samoa en 2014 et la Guinée équatoriale en 2017.