La cité athénienne comprend presque 400 000 habitants au ve siècle. Tous n'ont cependant pas le même statut, et les citoyens, acteurs de la démocratie, ne sont qu'une minorité. Qu'est-ce qui distingue les citoyens des non-citoyens à Athènes ?
1. Les citoyens à Athènes
• Pour être citoyen athénien, plusieurs conditions doivent être remplies : il faut être né de père athénien et même, à partir de 451 av. J.-C., de père et mère athénien ; il faut également avoir plus de 20 ans et avoir accompli, entre 18 et 20 ans, un service militaire de deux ans, l'éphébie, au cours duquel on prête serment à la cité. Ainsi, la citoyenneté ne concerne que les hommes. Les filles deviendront des épouses de citoyens. De telles conditions, plutôt restrictives, font que le nombre de citoyens ne dépasse pas 40 000 au ve siècle, soit environ 10 % des habitants de la cité.
• Les citoyens jouissent d'un certain nombre de droits : droit de propriété, de vote, d'éligibilité. Ce sont ainsi les seuls à pouvoir posséder une terre ou une maison dans l'enceinte de la cité, à participer au débat démocratique à l'Ecclésia, à pouvoir voter aux élections et à y être élus magistrats ou bouleutes (membres de la Boulè), ou encore à rendre la justice au tribunal de l'Héliée.
• Ces droits font également office de devoirs. Les citoyens ont le devoir de participer à la vie de la cité, notamment à son gouvernement, et aux fêtes religieuses qui en marquent l'unité. De même, ils doivent assurer la défense de la cité, comme hoplites ou rameurs, en fonction de leurs revenus. Mais tous sont égaux devant la loi. Enfin, un citoyen pouvait être déchu de sa citoyenneté en cas de faute grave.
2. Les non-citoyens
• Les autres habitants, soit la majorité de la cité, ne bénéficient pas du statut de citoyen, même quand il s'agit des femmes et enfants de citoyens. Leur nombre dépasse probablement 100 000 mais leur âge et/ou leur sexe les prive de la citoyenneté. Seules les femmes participent aux fêtes religieuses. Mais leur rôle est sinon exclusivement domestique. Selon le philosophe athénien Xénophon, « les dieux ont adapté la nature de la femme aux travaux et aux soins de l'intérieur […]. Toi qui es une femme, tu devras rester à la maison […] ». C'est notamment la femme qui gère les esclaves.
• Les citoyens possèdent, comme dans tout le monde antique, des esclaves. Au nombre d'environ 100 000, les esclaves n'ont aucun droit et sont la propriété de leur maître. Ils sont considérés, selon le mot d'Aristote, comme des « instruments vivants ». Leurs conditions de vie dépendent essentiellement de leur maître et du métier qu'ils occupent : conditions difficiles pour les esclaves des mines d'argent ou de plomb, plus aisée pour les esclaves artisans ou domestiques. Les esclaves peuvent être vendus, plus rarement affranchis, c'est-à-dire libérés. Ils deviennent alors des métèques.
• Les métèques (du grec métoikos, « celui qui a changé de résidence ») sont des étrangers libres, installés dans la cité d'Athènes. La plupart d'entre eux sont artisans ou commerçants. Leur statut leur interdit de posséder une terre ou une maison, ou de participer à la vie politique. Ils paient pourtant une taxe de résidence et sont tenus de défendre la cité. Leur nombre important – entre 50 et 100 000 selon les sources – en fait un atout important en cas de guerre.
Exercice n°1
Quelles sont les conditions nécessaires pour être citoyen athénien en 480 av. J.-C. ?
Cochez la (ou les) bonne(s) réponse(s).
Être né de père athénien.
Être né de père et mère athéniens.
Être un homme.
Avoir plus de 20 ans.
Avoir accompli son éphébie.
La question comportait un petit piège : en 480 av. J.-C., il suffit d'avoir un père athénien ; après 451, il faudra avoir ses deux parents athéniens. Toutes les autres conditions sont également requises, ce qui souligne le caractère restrictif de la citoyenneté.
Exercice n°2
Quels sont les droits attachés à la citoyenneté à Athènes ?
Cochez la (ou les) bonne(s) réponse(s).
le droit de propriété
le droit de travailler
le droit de vote
le droit à un revenu minimum
le droit d'éligibilité
Seuls les citoyens peuvent posséder le sol de la cité, et donc y faire construire une maison. De même, eux seuls participent à la vie politique, en votant ou en se proposant au vote pour être élu.
Exercice n°3
Vrai ou faux ?
1. Les femmes jouissent de la citoyenneté athénienne.
Cochez la bonne réponse.
Vrai
Faux
2. Les enfants de citoyens sont citoyens.
Cochez la bonne réponse.
Vrai
Faux
3. Les femmes peuvent participer aux fêtes religieuses de la cité.
Cochez la bonne réponse.
Vrai
Faux
4. Les femmes peuvent participer aux votes.
Cochez la bonne réponse.
Vrai
Faux
Les enfants de citoyens – seulement les garçons – ne deviendront citoyens qu'à 20 ans, après leur éphébie. Quant aux femmes, elles ne sont pas citoyennes, même si elles peuvent participer aux fêtes religieuses, en raison de leur rôle dans la fécondité. Leur vie publique est inexistante : elles restent cantonnées à la maison, dans un rôle domestique.
Exercice n°4
Complète le texte suivant.
Faites glisser les étiquettes dans les zones prévues à cet effet.
métèques
défendre la cité
esclaves
affranchis
taxe de résidence
instruments vivants
Les citoyens athéniens possèdent des
imcAnswer19?
, qui n'ont aucun droit et sont considérés comme des « 
imcAnswer20?
 ». Ceux-ci peuvent êtres vendus ou, beaucoup plus rarement,
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, c'est-à-dire libérés. Les
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sont des étrangers libres, installés dans la cité : ils paient une
imcAnswer23?
et peuvent être mobilisés pour
imcAnswer24?
mais ne participent pas à la vie politique.
Il a y deux catégories de non-citoyens : les esclaves et les métèques. Les esclaves sont présents dans tout le monde antique et sont, la plupart du temps, des captifs de guerre ou des enfants d'esclaves. Leur sort n'est guère enviable et varie selon leur fonction ou le caractère de leur maître. Les métèques (le mot n'a pas le sens péjoratif qu'il prendra plus tard) sont libres, quoique non-citoyens. Souvent commerçants ou artisans, leur nombre – peut-être 100 000 – s'explique par la puissance de l'économie athénienne, à laquelle ils contribuent en retour.