Les grandes métropoles mondiales, centres décisionnels majeurs

Les villes ont toujours été les lieux du pouvoir, là où se réalise le progrès. Au xxie siècle, plus encore qu'aux siècles précédents, les villes dominent la campagne. Elles dominent aussi la planète, qu'elles structurent et dont elles impulsent les activités. Certaines forment le cercle très fermé des villes mondiales.
I. Des lieux de commandement
• Depuis les années 1980, la troisième mondialisation a eu un impact considérable sur la localisation des centres de décision : le pouvoir économique et financier tend en effet à se concentrer dans un nombre assez restreint de lieux, les grandes métropoles mondiales. Ce mouvement s'appelle la métropolisation.
Ces grandes métropoles concentrent les fonctions de décision et de direction de l'économie mondiale. Ce sont des nœuds d'échange : entre elles circulent des flux humains, financiers et d'informations à une cadence inégalée sur le reste de la planète. Très bien reliées entre elles, par des réseaux matériels ou immatériels, ces villes interconnectées forment l'archipel mégalopolitain mondial (AMM).
• Parmi ces métropoles, une vingtaine exerce une influence de niveau mondial : on parle de villes mondiales. Toutes ne sont pas équivalentes mais, quels que soient les classements, on retrouve toujours les mêmes : New York, Londres, Tokyo et Paris forment le quarté de tête. Suivent Hong Kong, Los Angeles, Singapour, Chicago, Séoul, Toronto. Puis San Francisco, Boston, Mexico ; Saõ Paulo, Buenos Aires ; Bruxelles, Francfort, Milan, Madrid, Moscou et Osaka, Beijing, Shanghai, Kuala Lumpur, Mumbai.
La plupart d'entre elles sont localisées dans les pays de la Triade (Amérique du Nord, Europe occidentale, Japon), et forment même parfois d'immenses régions urbaines : les mégalopoles. On distingue actuellement trois mégalopoles : la Mégalopolis américaine (de Boston à Washington), la mégalopole centre-européenne (de Londres à Milan) et la mégalopole japonaise (de Tokyo à Fukuoka). D'autres sont en voie de formation : une mégalopole californienne entre San Francisco et Los Angeles, une sud-américaine entre Saõ Paulo et Buenos Aires, une est-asiatique entre Séoul et Hong Kong via Beijing et Shanghai.
Les grandes métropoles mondiales du Sud s'affirment depuis peu, notamment celles des pays émergents (Chine, Inde, Brésil entre autres) ; elles connaissent une croissance extrêmement rapide.
II. Des villes mondiales, des villes globales
Les villes mondiales, ou globales, constituent les premiers moteurs de l'économie mondialisée. Selon quels critères une ville est-elle mondiale ?
• Premier critère nécessaire mais non suffisant : la taille. Ces villes comptent plusieurs millions d'habitants. Certaines sont de vrais monstres : Tokyo avec 27 millions d'habitants, ou Mumbai, qui dépasse les 20 millions et qui deviendra probablement la plus grande ville du monde vers 2050-2060.
• Deuxième critère : la richesse et, donc, la puissance financière. Le produit urbain brut (PUB) de ces métropoles est considérable : la richesse produite par Tokyo est presque équivalente à celle produite par la France tout entière ; le PUB du Grand New York est plus du double de celui de l'Inde. Dans ces villes mondiales sont localisés tous les grands centres financiers et les bourses de valeurs : la City de Londres, Wall Street à New York, Tokyo, Singapour.
• Troisième critère : l'omniprésence des centres de commandement, de savoir et de création. Les villes mondiales concentrent les sièges sociaux des firmes transnationales, les universités et centres de recherche, les grandes agences de médias ou de conseil, les grandes firmes de design et de mode. Les villes mondiales sont des centres producteurs de flux d'information et de décision.
• Quatrième critère : la connexion mondiale. Ces villes sont d'abord très bien reliées entre elles, tant par réseaux aériens ou maritimes que par réseaux d'information (câbles, satellites). Souvent, elles constituent le point d'entrée, la synapse, qui connecte leur région, voire leur pays, au reste du monde. C'est ainsi le cas de Moscou, principal point d'entrée en Russie, ou Mumbai pour l'Inde.
• Cinquième critère : l'attractivité à toutes les échelles. Les villes mondiales drainent les hommes et les activités, ce qui renforce sans cesse leur puissance. Ainsi, la région parisienne ou le Grand Tokyo ont-ils aspiré la substance des régions environnantes.
III. Des villes plus complémentaires que concurrentes
Ces villes mondiales rivalisent entre elles pour promouvoir leur image et attirer les investissements, ce qui passe, par exemple, par l'organisation de manifestations mondiales (jeux Olympiques de Séoul ou de Beijing, Exposition universelle de Shanghai, mondial de l'automobile de Paris, ouverture du Louvre d'Abu Dhabi) ou la construction de « skylines » (paysages de gratte-ciel) audacieuses.
• Les villes mondiales rivalisent ainsi en hauteur de construction, notamment les villes mondiales des pays émergents, qui doivent faire leurs preuves : Burj Dubaï (828 m), Willis Tower à Chicago (527 m), Taipei 101 à Taïwan (508 m), Shanghai World Financial Center (492 m), International Commerce center de Hong Kong (484 m), etc.
Et c'est le cinéma qui utilise ces constructions géantes, démontrant ainsi la montée en puissance des pays émergents : si le King Kong de 1933 grimpe au sommet de l'Empire State Building de New York, Sean Connery escalade les Tours Petronas de Kuala Lumpur en 1999 et Tom Cruise fait l'acrobate sur le Burj Dubaï en 2011 !
• Mais ces villes sont, en réalité, plus complémentaires que réellement concurrentes. C'est leur connexion qui fait leur puissance. Ainsi, il existe des spécialisations qui mettent en lumière de réelles complémentarités : Londres est spécialisée dans les services financiers, Paris dans la création et la publicité, Mumbai est la capitale de Bollywood, Moscou le centre pétrolier et gazier du monde, etc.
Exercice n°1
Qu'est-ce que la métropolisation ?
Cochez la bonne réponse.
la dispersion des hommes et des activités économiques décisionnelles dans les grandes métropoles
la concentration des hommes et des activités économiques décisionnelles dans les petites métropoles
la dispersion des hommes et des activités économiques décisionnelles dans les petites métropoles
la concentration des hommes et des activités économiques décisionnelles dans les grandes métropoles
Depuis les années 1980, la troisième mondialisation a des conséquences importantes dans la localisation des centres de décision. Les grandes métropoles mondiales tendent à concentrer le pouvoir économique et financier. Ce mouvement s'appelle la métropolisation.
Exercice n°2
Quelles sont les quatre premières villes mondiales ?
Cochez la bonne réponse.
Paris, Lyon, Marseille, Lille
Londres, Tokyo, Paris, Los Angeles
New York, Londres, Moscou, Tokyo
New York, Londres, Tokyo, Paris
Les villes mondiales ne sont des métropoles qui exercent une influence réellement mondiale. Quels que soient les classements, on retrouve toujours les mêmes, même si toutes ne sont pas équivalentes : New York, Londres, Tokyo, Paris puis Hong Kong, Los Angeles, Singapour, Chicago, Séoul, Toronto ; San Francisco, Boston, Mexico ; São Paulo, Buenos Aires ; Bruxelles, Francfort, Milan, Madrid, Moscou et, enfin, Osaka, Beijing, Shanghai, Kuala Lumpur, Mumbai.
Exercice n°3
Qu'est-ce qui fait une ville mondiale ?
Cochez la (ou les) bonne(s) réponse(s).
sa taille
sa richesse
la connexion mondiale
la présence de centres de commandement
Toutes les réponses sont bonnes. La taille est le premier critère, nécessaire mais non suffisant. Viennent ensuite la richesse et donc la puissance financière, puis l'omniprésence des centres de commandement, de savoir, de création. La connexion mondiale est le quatrième critère. Et le dernier est l'attractivité à toutes les échelles.