Des villes inégalement connectées à la mondialisation

I. Les « villes-monde », des villes très insérées dans la mondialisation
• Les « villes-monde » disposent d'un fort pouvoir d'attraction et d'un commandement d'abord sur le territoire national sur lequel elles sont installées. Elles abritent sur leur territoire les lieux de décisions du pays :
  • les quartiers d'affaires avec les bourses, les sièges sociaux des grandes entreprises (pouvoir économique) ;
  • les centres de décisions politiques : siège des institutions (pour les villes étant la capitale de leur État) ;
  • les musées, les universités, centres de recherches, les grandes institutions culturelles ;
Sans être forcément la capitale politique d'un État, ces villes cumulent donc les aménagements et les centres de décision qui sont vitaux pour l'État.
• Mais ces grandes métropoles ont un pouvoir d'influence qui dépasse largement le territoire national auquel ils appartiennent. Leur réputation, leur pouvoir d'attraction s'étend à l'ensemble de la planète. Plusieurs traits permettent de mesurer leur place au sein du monde et de la mondialisation.
Les » villes-monde » ont la capacité d'accueillir et d'organiser de grands événements internationaux, qu'ils soient sportifs (Jeux olympiques, coupes du monde…), culturels (organisation d'une grande exposition d'art) ou politiques (sièges d'institutions internationales, organisation de conférences internationales…).
Ces villes constituent aussi une référence ou un repère dans des domaines bien précis. Ainsi New York, Tokyo, Francfort… sont scrutées chaque jour par les milieux économiques, car elles abritent les premières bourses mondiales, qui fixent notamment les valeurs du dollar, yen, et de l'euro.
Des villes inégalement connectées à la mondialisation - illustration 1
• La mondialisation et les « villes-monde » entretiennent de nombreux liens.
Pourtant, les firmes transnationales délocalisent beaucoup moins qu'elles n'investissent dans les pays du Sud. Les délocalisations sont visibles, mais les emplois créés (y compris au Nord), le sont beaucoup moins. Pourtant, le solde des emplois gagnés ou perdus en raison des délocalisations est nul.
Les « villes-monde » se situent sur les principales routes aériennes et maritimes mondiales. De nombreux aménagements illustrent ces connexions entre ces villes et le reste du monde : aéroports internationaux, plus grands ports mondiaux, point d'arrivée et de départs des principaux câbles internet.
Les « villes-monde » constituent des hubs : des portes d'entrée ou de sortie pour les hommes, les marchandises, les informations à partir desquelles ces éléments sont redistribués vers d'autres métropoles.
II. La mise en concurrence des villes
• L'accueil d'événements internationaux, comme les Jeux olympiques, illustre la compétition à laquelle peuvent se livrer les villes à travers le monde. Chacune rivalise d'investissements, de projets, de promesses afin d'obtenir l'organisation de ces événements. Elles en espèrent des retombées financières mais aussi une exposition médiatique qui contribuera un peu plus à la croissance de leur influence ou de leur prestige à travers le monde.
La compétition est aussi financière. Les villes de Londres et de Paris se livrent à une concurrence afin de devenir la première place financière européenne et celle qui accueillera le plus de sièges de firmes transnationales s'installant dans leurs quartiers de La Défense (Paris) ou de la City (Londres).
• Certaines métropoles accusent un retard, voire connaissent un déclin.
Les grandes villes du Sud ont du mal à s'insérer dans la mondialisation. Certaines d'entre elles jouissent d'une influence et d'une attraction régionale mais cette dernière a du mal à dépasser les limites du continent auquel la ville appartient (ex : Rio de Janeiro, Lagos au Nigeria…).
Dans les pays du Nord, certaines villes sont vues comme déclinantes. Ces villes perdent des habitants, à l'image de la ville de Detroit aux États-Unis. Plusieurs causes se conjuguent pour expliquer le phénomène des « villes qui rétrécissent ». Elles peuvent être victimes de la mondialisation (délocalisation de l'industrie principale de la ville…) et de phénomènes internes (départ d'une population aisée partie s'installer loin de la ville, paupérisation…).
• Le forum social mondial se tient tous les ans depuis 2001, souvent à Porto Alegre, au Brésil, mais aussi à Mumbai (2004), Nairobi (2007), Belem (2009), Dakar (2011), et rassemble autour de 100 000 participants, qui débattent librement des questions touchant à leur projet général altermondialiste.