La construction européenne : une volonté de paix en Europe

L'Europe est sortie ruinée de la Seconde Guerre mondiale. Comment a-t-elle retrouvé sa place dans le monde ? En quoi l'union a-t-elle fait sa force ?
I.  Les besoins de l'Europe
• Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, l'Europe doit être reconstruite : de très nombreuses villes, comme Berlin, Coventry ou Caen, sont en ruines ; les infrastructures de communications sont désorganisées : les ponts coupés, les voies de chemin de fer détruites. L'endettement favorise l'inflation. La pénurie de produits alimentaires se prolonge : en France comme en Allemagne, les tickets de rationnement restent en place jusqu'à la fin des années 40.
L'Europe n'est déjà plus le centre du monde : pour se reconstruire, elle a besoin de l'aide des États-Unis. En 1946, Winston Churchill relance l'idée, proposée dans les années 20 par Richard Coudenhove-Kalergi, homme politique français, de construire les « États-Unis d'Europe ». Dans le contexte de la guerre froide naissante, les Américains soutiennent le projet, qui ne peut que renforcer leurs alliés européens face au bloc soviétique.
II. L'aide américaine
• En 1947, le plan Marshall accorde une aide matérielle et financière aux États qui en font la demande. Pour répartir l'argent entre les pays européens est fondée l'OECE (Organisation économique de coopération européenne). En 1949, le Conseil de l'Europe est créé avec pour mission de travailler au rapprochement politique, social et culturel des pays d'Europe de l'Ouest.
• En France, Jean Monnet et Robert Schuman, les « pères de l'Europe », proposent une union économique avec l'Allemagne. Le couple franco-allemand devient le moteur de la construction européenne.
III. Le traité de Rome (1957)
• La construction européenne concerne d'abord l'économie, domaine dans lequel les obstacles sont moins nombreux, les réticences moins puissantes. En 1951, la CECA (Communauté européenne du charbon et de l'acier) permet de coordonner les productions de six pays (France, Allemagne, Italie, Belgique, Pays-Bas et Luxembourg). Le succès de cette expérience conduit les Six à étendre leur coopération à l'énergie nucléaire civile (Euratom).
• Un traité plus général est signé le 25 mars 1957 : le traité de Rome. Il fonde la Communauté économique européenne (CEE), avec pour objectif l'établissement d'un marché commun (libre circulation des marchandises, des capitaux et des hommes) et l'instauration de politiques communes, notamment en matière agricole. Une Cour de justice européenne doit trancher les différends entre les États membres.
• En revanche, le projet d'une Communauté européenne de défense (1954) avorte, rejeté par les Parlements français (opposition des gaullistes et des communistes) et italien.
Exercice n°1
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la France et l'Allemagne sont les plus ardents promoteurs de la construction européenne. Quelle est leur motivation première ?
Cochez la bonne réponse.
faciliter la reconstruction économique
consolider la paix entre deux pays ennemis
se partager l'Europe
faire de l'Europe une grande puissance
Le personnel politique des deux pays a conscience que trois guerres les ont opposés en moins d'un siècle (guerre de 1870-1871, Première Guerre mondiale, Seconde Guerre mondiale), et que cela ne mène qu'à la ruine. De fait, après 1945, le projet de puissance des pays européens semble définitivement enterré, au profit d'une coopérative entre nations.
Exercice n°2
Complète la phrase suivante.
Écrivez les réponses dans les zones colorées.
En 1951, six pays européens (France, Allemagne, Italie, Luxembourg, , Pays-Bas) se regroupent pour créer la CECA (Communauté européenne du et de l') : c'est le début de la coopération européenne.
La CECA concerne des produits stratégiques pour l'époque : le charbon représentait encore la principale source d'énergie et l'acier était vital pour les industries d'armement. Le choix de ces deux produits pour initier la coopération européenne n'est donc pas innocent.