La combinaison des facteurs de production

Produire, c'est combiner différents facteurs de production. Mais cette alchimie demeure contrainte par la quantité de facteurs disponibles et les coûts qu'ils génèrent. Cette combinaison demeure évolutive et doit s'adapter aux innovations technologiques et aux nouvelles formes d'organisation du travail. Les facteurs de production ont, de fait, un rôle plus ou moins prépondérant dans le processus productif. La productivité recherchée par les entreprises résultera davantage des choix opérés par les décisionnaires que de la valeur intrinsèque des facteurs de production.
I. Quels sont les facteurs de production de l'entreprise ?
• L'analyse économique retient deux grands facteurs de production : le capital et le travail, plus communément dénommés « les machines et les hommes (main-d'œuvre) ». La combinaison de ces deux facteurs est utilisée par les agents économiques, parmi lesquels les entreprises, afin de produire et de créer de la richesse.
• Le facteur travail regroupe l'ensemble des activités humaines, intellectuelles ou manuelles, dont l'objectif est de produire un bien ou un service à valeur ajoutée. Il donne lieu à la perception d'une rémunération en contrepartie de la prestation fournie. Il doit être analysé selon deux aspects : quantitatif et qualitatif.
  • La dimension quantitative retient l'effectif des salariés et la population disponible pour travailler. Elle dépend des données démographiques du pays (âge de la population active, taux de natalité ou encore solde migratoire de la population).
  • L'aspect qualitatif prend en considération le « capital humain », c'est-à-dire les capacités professionnelles des hommes et des femmes constituant la population active. À cet effet, on examine leur niveau d'étude, mais aussi leur expérience, tout comme leur capacité à mobiliser leurs moyens au profit de la production. Le capital humain s'intéresse tout particulièrement à la formation initiale, c'est-à-dire la formation reçue avant d'entrer dans la vie active. La formation continue, c'est-à-dire la formation reçue tout au long de la vie professionnelle, est également importante.
Exercice n°1Exercice n°2
• Le facteur capital regroupe l'ensemble des biens réels utilisés pour produire. C'est donc un facteur qui a lui-même été produit à des fins économiques (ex. : un robot sur une chaîne de production). C'est pourquoi on distingue deux « niveaux » de capital :
  • le capital technique circulant, utilisable à court terme (durée inférieure à un an). C'est celui qui sera détruit ou transformé dans le cadre de la production de richesse (ex. : une matière première) ;
  • le capital technique fixe, qui s'utilise à long terme (durée supérieure à un an). Ce capital consiste en biens réels utilisés pour la production de richesse (ex. : une machine). Notons toutefois qu'ils deviennent obsolètes avec l'usage et qu'ils doivent être remplacés pour maintenir une certaine compétitivité des agents économiques concernés.
• Par ailleurs, deux autres facteurs de production doivent être cités également :
  • le capital naturel (généralement connu comme le « capital terre »). Il regroupe l'ensemble des ressources naturelles constituant des moyens de production de biens et services écologiques (ex. : la filtration naturelle de l'eau). Les ressources naturelles représentent dans cette optique des opportunités de création de richesse « propre » ;
  • le facteur immatériel, c'est-à-dire l'information, le savoir-faire des entreprises. Difficilement quantifiable, il s'appréhende dans une dimension qualitative. Cependant, il est déterminé par le progrès technique et est donc lié également au facteur capital, qui se quantifie.
Exercice n°3
II. Comment s'établit le choix de la combinaison productive ?
• La combinaison productive représente les choix arrêtés par les entreprises, en ce qui concerne l'utilisation de leurs facteurs de production, afin d'obtenir une production optimale. Il s'agit donc pour ces dernières de doser au mieux le capital et le travail, tout en tenant compte de l'opportunité des autres facteurs pouvant intervenir dans leur production. Il s'agit donc de combiner les facteurs de production soit par complémentarité, soit par substitution. Dans le premier cas, il y a une utilisation liée du facteur travail et capital : si l'un est augmenté, l'autre aussi. Dans le second cas, on remplace l'un des facteurs de production par l'autre. Il en est ainsi quand, sur le cycle d'une production, on introduit des machines au détriment des hommes. On parlera de substitution du travail au capital quand c'est le facteur capital qui est en baisse et le facteur travail en hausse. L'inverse est nommé substitution du capital au travail.
• Par ailleurs, l'entreprise sait que les facteurs ne sont pas intégralement substituables les uns aux autres. Au-delà de ce dosage, elle doit également savoir prendre en considération son environnement économique et juridique.
• L'environnement économique représente le niveau de la concurrence, le pays, mais aussi les forces et les faiblesses de l'entreprise elle-même.
• L'environnement juridique, quant à lui, est le cadre réglementaire dans lequel l'entreprise évolue. Généralement ressenti en termes de contraintes, il impose les lois et les règlements auxquels l'entreprise doit se plier pour produire. Ainsi, toute entreprise doit produire dans le respect des lois du travail.
• Ces différentes analyses sont réalisées dans une logique de réduction de coûts et de maximisation du profit. Une production efficace doit donc optimiser la productivité (rapport entre une production et les facteurs de production mis en œuvre pour la réaliser) et se traduire par une augmentation de la marge commerciale et une hausse des quantités de biens ou services produits et vendus.
Exercice n°4
III. Comment agir sur la combinaison productive ?
• La compétitivité de l'entreprise représente sa capacité à faire face à la concurrence. Plus elle est compétitive et plus elle est en mesure de se positionner en tant que leader sur un marché. Il n'existe cependant pas une compétitivité, mais des compétitivités. Traditionnellement, on retiendra la compétitivité prix, par laquelle l'entreprise leader peut garantir les meilleurs prix aux consommateurs, et la compétitivité hors prix, qui s'appuie sur la valeur de la production, comme la garantie de la qualité des produits ou services vendus. Dans ce cas, on parle également de compétitivité structurelle.
• Les facteurs de compétitivité sont nombreux (coût du travail, dialogue social, capacité du capital…) et trouver la bonne alchimie n'est pas aisé. Cependant, l'augmentation de la productivité de l'entreprise se traduit la plupart du temps par l'utilisation d'un capital plus performant. Le progrès technique n'est d'ailleurs pas étranger à l'amélioration de ce facteur. Les progrès dans l'organisation et la rationalisation du poste de travail sont également des gages de succès. Enfin, une dimension plus qualitative, la formation du personnel, ne doit pas être négligée. Pour autant, il ne faut pas oublier la part consacrée à l'investissement qui permet à l'entreprise d'acquérir les meilleurs moyens de production et de maintenir ou accroître ses capacités productives.
• Au niveau du pays, la compétitivité de l'entreprise est un gage de création de richesse. Elle doit avoir un effet positif sur le niveau de l'emploi. En effet, afin de faire face à un surplus de production, l'entreprise doit valoriser son facteur travail. Toutefois, les emplois générés ne sont pas obligatoirement pérennes. Les entreprises ayant de plus en plus souvent recours aux contrats précaires (CDD, intérim), les effets positifs de la compétitivité peuvent être éphémères.
Exercice n°5
IV. Zoom sur… la compétitivité coût et hors coût
• La France souffre d'un déficit chronique de compétitivité. Or, pour sortir les entreprises de ce marasme, différentes optiques s'opposent. Les partisans de la compétitivité coût considèrent qu'il convient de baisser la fiscalité afin de permettre aux entreprises de se relancer par une baisse de leurs prix. Les autres, les partisans de la compétitivité hors coût, considèrent que seuls l'innovation et le progrès technique rendront les entreprises françaises plus performantes en leur offrant la possibilité de proposer des produits et services plus qualitatifs.
• Cependant, se limiter à l'une ou l'autre de ces théories est un principe réducteur. En effet, partant du constat que les produits français n'offrent pas un bon rapport qualité/prix, il apparaît indispensable d'agir sur ces deux points. Par conséquent, les efforts des entreprises doivent porter sur toutes les dimensions de la compétitivité.
Exercice n°1
Que regroupe le facteur travail ?
Cochez la bonne réponse.
l'ensemble de la formation, initiale et continue
le capital circulant
le capital fixe
l'ensemble des activités humaines
C'est l'ensemble des activités humaines, intellectuelles ou manuelles, dont l'objectif est de produire un bien ou un service à valeur ajoutée.
Exercice n°2
Quelle est la contrepartie de la production du facteur travail ?
Cochez la bonne réponse.
la rémunération
l'encadrement juridique
le facteur capital
Dans une dimension économique, toute production de l'humain doit donner lieu à un salaire.
Exercice n°3
Les facteurs travail et capital représentent-ils les seuls moyens de production ?
Cochez la bonne réponse.
oui
non
Il faut aussi prendre en considération d'autres facteurs, tels le facteur immatériel et le capital naturel.
Exercice n°4
Quelle est la définition de la productivité de l'entreprise ?
Cochez la bonne réponse.
la production de l'entreprise
le rapport entre la production et les facteurs de production
la richesse créée par l'entreprise
le chiffre d'affaires
L'analyse économique présente la productivité comme étant le rapport entre la production et les facteurs de production, parmi lesquels le travail et le capital, utilisés pour produire les biens ou services.
Exercice n°5
La compétitivité :
Cochez la bonne réponse.
ne peut exister qu'au prix d'une réglementation stricte
crée de la richesse pour la nation
répartit la richesse
La compétitivité crée de la richesse pour la nation. Cette dernière doit avoir un effet positif sur le niveau quantitatif et qualitatif de l'emploi.