« L'histoire de toute société jusqu'à nos jours n'a été que l'histoire de la lutte de classes. [...] La société se divise de plus en plus en deux vastes camps ennemis, en deux grandes classes diamétralement opposées : la bourgeoisie et le prolétariat. À mesure que grandit la bourgeoisie, se développe aussi le prolétariat, la classe des ouvriers modernes [...]. Le but immédiat des communistes est le même que celui de tous les partis ouvriers : constitution du prolétariat en classe, renversement de la domination bourgeoise, conquête du pouvoir politique par le prolétariat. [...] Le prolétariat se servira de sa suprématie politique pour arracher peu à peu à la bourgeoisie tout capital, pour centraliser tous les instruments de production entre les mains de l'État [...]. Cela ne pourra se faire, naturellement, au début, que par une intervention despotique dans le droit de propriété et les rapports bourgeois de production [...]. À la place de l'ancienne société bourgeoise, avec ses classes et ses antagonismes de classes, surgit une association dans laquelle le libre développement de chacun est la condition du libre développement de tous. »
Karl Marx, Manifeste du parti communiste, 1848

L'âge industriel, avec l'essor du mouvement qui l'accompagne, est également l'âge des mutations sociales et politiques. Le xixe siècle voit ainsi l'émergence de la gauche et des mouvements sociaux. Karl Marx et son gendre Friedrich Engels sont à cet égard les auteurs d'un document fondateur : Le Manifeste du parti communiste (1848). La doctrine marxiste affirme la nécessité pour le prolétariat de prendre le pouvoir afin d'instaurer, au terme d'une révolution, une nouvelle société sans classes.