La campagne d'Italie (1796-1797)

« La République française, qui a juré haine aux tyrans, a aussi juré fraternité aux peuples. Une armée républicaine, forcée de faire la guerre à mort aux rois qu'elle combat, voue amitié aux peuples que ses victoires affranchissent de la tyrannie. [...] L'armée a à poursuivre ses victoires. [...] Pour assurer la marche des troupes, des approvisionnements leur sont nécessaires ; elles doivent les trouver dans la Lombardie ; le droit de la guerre les leur assure, l'amitié doit s'empresser de les lui offrir. Vingt millions de francs sont imposés dans les différentes provinces de la Lombardie autrichienne. [...] C'est une bien faible rétribution pour des contrées aussi fertiles, si on réfléchit surtout à l'avantage qui doit en résulter pour elles. »
Proclamation à Milan, 1796

Après la victoire de Valmy, qui, en 1792, arrête enfin l'armée prussienne, les révolutionnaires français se lancent à la conquête de l'Europe. Leur objectif est de porter les idéaux de la Révolution au-delà des frontières et de faire triompher la liberté dans les pays encore opprimés par des « tyrans ».
Bien qu'ils ne respectent pas le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, ils se posent en libérateurs et sont parfois accueillis comme tels (en Belgique, aux Pays-Bas, en Rhénanie en 1794). Pourtant, ces guerres visent principalement à construire pour la France des « frontières naturelles » : les pays vaincus sont donc imposés lourdement pour financer l'armée française. Bonaparte, alors général de brigade, s'exprime ici lors de la campagne d'Italie (1796-1797) au terme de laquelle la Lombardie devient une « République sœur ».