Luther et les indulgences

« Après de longues recherches, je me suis enfin convaincu : 6. Le pape ne peut pardonner les péchés qu'au nom de Dieu. 27. C'est une invention humaine de prêcher que, sitôt que l'argent résonne dans la caisse, l'âme s'envole du purgatoire. 28. Assurément, sitôt que l'argent résonne dans la caisse, le gain et la cupidité augmentent. Mais le salut que peut accorder l'Église consiste dans la grâce de Dieu. 32. Tous ceux qui pensent gagner le ciel moyennant les lettres de pardon délivrées par les hommes s'en iront en enfer avec ceux qui les endoctrinent ainsi. 43. On doit enseigner aux chrétiens que celui qui fait du bien aux pauvres est à préférer à celui qui achète des indulgences. 62. Le vrai trésor de l'Église, c'est le saint Évangile de la gloire et de la grâce de Dieu. 83. Pourquoi le pape, dans sa très sainte charité, ne vide-t-il pas le purgatoire, où tant d'âmes sont en peine ? Ce serait là exercer plus dignement son pouvoir que de délivrer les âmes à prix d'argent. »
Martin Luther, 95 thèses, 1517

En 1517, le moine Martin Luther affiche, sur la porte de l'église de Wittenberg (Saint Empire romain germanique), 95 thèses dont il est l'auteur. À travers ces articles, il proteste contre l'Église catholique qui, selon lui, abuse de la confiance des fidèles. Il dénonce plus particulièrement la vente d'indulgences en rémission des péchés ; supposées assurer le salut des chrétiens en allégeant leurs peines au purgatoire, ces collectes servent en réalité à financer les travaux de construction de la somptueuse basilique Saint-Pierre de Rome.
Déniant aux gens d'Église le pouvoir d'intercéder auprès de Dieu en faveur du chrétien, les thèses de Luther constituent le premier pas du mouvement de la Réforme et jettent les bases du protestantisme.
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