Les migrations de la population française

Près d'un Français sur deux a changé de logement entre le recensement de 1990 et celui de 1999. Environ un sur trois de ces mouvements s'est accompagné d'un changement de département, et plus de un sur cinq, d'un changement de région. Cependant, la baisse de la mobilité se poursuit, et elle est plus marquée sur de courtes distances (mobilité intradépartementale). Les migrations interdépartementales, et surtout interrégionnales, sont plus intenses vers 30 ans (âge au recensement de 1999) qu'aux autres âges : elles coïncident avec l'entrée des jeunes dans la vie active. Le départ plus tardif qu'auparavant du domicile des parents tend à retarder la mobilité des moins de 40 ans.
Depuis le recensement de 1975, des soldes migratoires de plus en plus excédentaires attestent d'une attirance croissante de la population pour les régions de l'Ouest et du Sud-Ouest (régions atlantiques). Un regain d'attraction pour les régions rurales, en négatif de l'aggravation du déficit des régions urbaines, est un trait caractéristique des années 90. Le brassage des populations entre les régions s'est réduit, sauf dans l'Ouest et le Sud-Ouest.
Les migrations de jeunes adultes jouent un rôle clé dans la redistribution de la population entre les régions. Elles expliquent notamment l'excédent (ou le déficit) de jeunes enfants recensés par rapport aux naissances enregistrées dans chaque région au cours de la période intercensitaire. Compte tenu d'une importante rotation (de nouveaux arrivants prenant la place des partants), seuls 15 % des mouvements interrégionaux induisent une redistribution spatiale réelle de la population.
Les Français sont mobiles. Après les grandes migrations du xixe siècle qui ont vidé les campagnes, le mouvement actuel conduit plutôt la population des régions du Nord vers les régions du Sud. Les jeunes adultes et les retraités sont les deux grandes catégories de migrants. Ils sont attirés par le dynamisme et l'ensoleillement des régions PACA ou Midi-Pyrénées (phénomène d'héliotropisme). Toutefois, on note une évolution de ces migrations : les déplacements longue distance se font plus rares (ils représentent 1/5 seulement des mouvements de populations) et l'Ouest attire de plus en plus de monde (thalassotropisme).