Il est logique que les États-Unis fassent tout ce qui sera en leur pouvoir pour contribuer au retour de conditions économiques normalement saines dans le monde, sans lesquelles il ne peut y avoir de stabilité politique ni de paix assurée. Notre politique n'est dirigée ni contre un pays ni contre une doctrine, mais contre la faim, la pauvreté, le désespoir et le chaos. Son objectif devrait être de remettre l'économie mondiale en état de fonctionner, et d'ainsi permettre l'émergence de conditions politiques et sociales dans lesquelles des institutions libres puissent exister. Pour ce faire, les pays européens devraient d'abord s'entendre sur les exigences de la situation et sur le rôle qu'ils assumeront eux-mêmes pour donner un effet adéquat à toute action qui pourrait être entreprise par ce gouvernement [...]. L'initiative, je le pense, doit venir d'Europe. Le rôle de ce pays devrait consister en une aide amicale dans l'élaboration du programme européen et en un soutien ultérieur de ce programme, dans la mesure où cela nous sera possible dans la pratique. Le programme devra être un programme commun, accepté par un certain nombre, sinon par la totalité des nations européennes.
Georges Marshall, Discours prononcé à Harvard, 1947

À l'issue de la Seconde Guerre mondiale, Georges Marshall, secrétaire d'État américain, propose un plan pour restaurer l'Europe. Les États-Unis estiment en effet qu'il est urgent d'apporter une aide économique à l'Europe afin d'endiguer l'expansion soviétique et et d'éviter que des conditions matérielles désastreuses ne poussent de nouveaux pays dans les bras de l'URSS. Plus de douze millions de dollars sont donc distribués sous forme de dons ou de prêts. De son côté, Staline impose aux pays de l'Est de refuser cette aide. Un pas de plus est franchi dans la guerre froide.