« Tous les hommes recherchent d'être heureux », disait Pascal, et il paraît en effet improbable de concevoir un individu qui ne soit pas en quête du bonheur ou qui, volontairement, contribue à son propre malheur. Être heureux est un désir universel, bien qu'il s'exprime individuellement de manière singulière. Ainsi, toute tentative pour définir cet état paraît vouée à l'échec du fait de cette diversité subjective. Étymologiquement, le bon-heur renvoie à ce qui arrive par chance. Mais laissé au destin ou au hasard des événements, le bonheur échappe à notre maîtrise alors qu'il constitue l'accomplissement d'une vie. De nombreuses conceptions philosophiques du bonheur se sont succédé, et il est nécessaire d'en examiner certaines pour essayer de déterminer s'il est possible d'atteindre cet idéal.
I. Une certaine définition du bonheur
L'opinion confond régulièrement plaisir et bonheur, pensant que plus les satisfactions sont nombreuses, plus on est heureux. Or, si l'hédoniste fait du plaisir le but de son existence, cette recherche d'accumulation révèle précisément son insuffisance : le plaisir est un sentiment de satisfaction partiel et éphémère.
Bien sûr, certaines satisfactions n'ont rien de superficiel : c'est le cas de la joie, fondamentalement existentielle en ce qu'elle nous affecte au plus profond de notre être. Alors que Descartes n'en fait qu'une « agréable émotion de l'âme » liée à la perception du bien, Spinoza, à la même époque, donne à la joie toute son ampleur. Pour l'auteur de l'Éthique, la joie et la tristesse sont les deux affects fondamentaux de l'existence en ce qu'elles désignent les deux variations possibles du conatus, l'effort que fait chaque individu pour « persévérer dans son être ». La joie traduit ainsi une augmentation de la puissance individuelle, c'est-à-dire une plus grande perfection dans sa capacité à vivre et à réaliser son désir. La tristesse serait son pendant.
La joie est donc un sentiment de satisfaction liée à l'impression d'un accomplissement de soi. Cette dernière survient souvent à la suite d'une création, comme le souligne Bergson : telle est la joie de l'entrepreneur qui observe la réussite de son entreprise, ou celle de la femme qui devient mère en donnant naissance à un enfant. Le plaisir n'est qu'une ruse de la nature pour que les individus désirent rester en vie alors que la joie, comprise comme le vrai signe d'une autoréalisation, constitue la condition même du bonheur.
En effet, lorsque les hommes pensent au bonheur, ils se représentent un état durable et complet, une forme de perfection. Combler chacun de nos désirs ne suffit pas pour être heureux, puisqu'un désir satisfait laisse toujours place à un autre. Ce désir qui tend naturellement à la démesure, Platon le représente dans le Gorgias par un tonneau percé, aussitôt rempli, aussitôt vide. Dès lors, seule la tempérance (sôphrosunê), c'est-à-dire la modération, conditionne l'heureuse tranquillité de l'âme que les Grecs nomment ataraxie.
Exercice n°1Exercice n°2
Un film à voir
– Michel Gondry, Eternal Sunshine of the Spotless Mind — Il faut apprendre à être heureux
La bande-annonce
Eternal Sunshine of the Spotless Mind est un film de Michel Gondry sorti en 2004. On y suit Joel qui a vécu une histoire d'amour avec Clémentine. Un jour, cependant, elle ne le reconnaît plus, elle ignore littéralement qui il est. Un de ses amis lui annonce qu'elle a utilisé une procédure médicale pour effacer les souvenirs d'une relation de sa mémoire pour passer à autre chose. De dépit, de colère, Joel décide d'utiliser la même procédure. Le film va alors suivre le déroulement de leur relation de la fin vers le début, au fil des souvenirs qui s'effacent, tandis que Joel, regrettant sa décision, va essayer de sauver un souvenir de sa relation.
Les personnages de Joel et de Clémentine semblent extrêmement différents. Joel est présenté dès l'ouverture du film comme un personnage qui agit rarement par impulsion, qui se laisse aller. Seul, il songe à rappeler une ex-petite amie, non par amour, mais par ennui, il dit : « Elle était gentille, c'est bien, gentille. » De son côté, Clémentine est plus spontanée, elle ne prévoit rien, aime sortir, changer, faire la fête. On la rencontre les cheveux teints, elle explique qu'elle change de couleur régulièrement pour éviter de s'enfermer dans une routine.
La relation repose sur le fait qu'ils se sont tous les deux apporté ce dont ils manquaient pour être heureux : Clémentine a gagné en sérénité avec Joel ; Joel a gagné en joie de vie avec Clémentine.
Mais leurs défauts ont fini par les empêcher d'être heureux. Joel manque d'impulsion. Il est passif. Il ne dit pas ce qu'il pense. Il ne communique pas. Les événements arrivent et il en est le spectateur. Ce qui finit par ennuyer Clémentine qui supporte de moins en moins cette fermeture.
Elle est impulsive et manque de confiance en elle. C'est la raison pour laquelle elle cherche à contrôler sa vie, ses pans, et ne supportent ni un état fixe, ni qu'on lui dise ou refuse quelque chose. Quand Joel lui dit qu'elle est trop impulsive pour avoir un enfant, qu'il pense qu'elle changera d'avis si rapidement que l'enfant lui pèsera, elle le prend mal. Parce que ce sont des mots blessants, parce qu'elle sent qu'il n'a pas confiance en elle, parce qu'elle pense pouvoir être une bonne mère, et parce que ce qu'il dit est en partie vrai. C'est la raison pour laquelle elle a fini par effacer Joel de sa mémoire.
Plus le film défile, plus on comprend que Joel regrette sa décision d'effacer Clémentine de sa mémoire. D'abord parce que, même s'ils sont maintenant douloureux, les souvenirs du début de la relation sont heureux. Ensuite, parce qu'il comprend, en même temps que le spectateur, toutes les erreurs qu'il a faites. Le film finit sur cette note douce-amère.
Le film thématise les conditions du bonheur : il faut à la fois de la joie, des plaisirs, dans leurs aléas et leur spontanéité, mais aussi de la sérénité, de la confiance.
Ces deux états se présentent comme opposés, c'est pourquoi les concilier est si difficile.
Mais les attitudes tant de Joel que de Clémentine constituent aussi deux marques d'incompréhension du bonheur, de la manière dont un individu peut faire obstacle à celui-ci.
Quelle référence philosophique ?
Les stoïciens avaient déjà analysé ces deux attitudes.
La première erreur est de penser qu'il est possible de tout contrôler. Le monde, le hasard, ce qui arrive à la réputation, à la richesse… Cette volonté de tout contrôler sera nécessairement déçue : seul l'état d'esprit est contrôlable par l'individu, pas ce qui lui arrive.
Mais il ne faut pas non plus penser qu'il est impossible de contrôler quoique ce soit, que le bonheur arrive ou n'arrive pas, par hasard ou par destin. Être heureux, ce n'est pas se contenter d'être passif.
Clémentine fait la première erreur ; Joel la seconde. Pour être heureux, il faut accepter connaître des événements malheureux, des peines et des joies. Si, souvent, on ne les choisit pas, ce que l'on peut contrôler est la façon de les vivre, de les surmonter et de s'en enrichir.
Le film se conclut dans un certain sens ainsi : Joel ne veut plus oublier la relation, il y a quelque chose, une expérience à en tirer, pour apprendre à être heureux.
II. La recherche d'un état parfait
Pour Épicure, l'absence de troubles dans l'âme commence en éradiquant la peur du manque. Pour ce faire, l'homme doit apprendre à se contenter du minimum, de plaisirs simples, au cas où les circonstances l'exigeraient. La condition de l'ataraxie repose sur une hiérarchie des désirs, un tri entre ceux qui sont naturels et nécessaires (les besoins) et ceux qui ne le sont pas (la richesse, l'abondance).
D'après les stoïciens (Épictète, Sénèque ou Marc Aurèle), l'homme peut éviter d'être affecté négativement par les accidents de la vie en distinguant ce qui dépend de lui de ce qui lui échappe. C'est ainsi que l'homme peut accepter son destin. Pour ces philosophes, le bonheur se trouve dans l'apathie, état qui incarne le triomphe de la raison sur les passions.
Être heureux ne se conçoit pas en dehors de la maîtrise de soi. C'est pourquoi il existe un lien fondamental entre le bonheur et l'exigence de moralité. Si le plaisir est agréable, il n'a pas la valeur de la vertu. Rechercher le bonheur, c'est viser le « souverain bien », comme l'affirme Aristote. C'est donc en menant une vie réglée par la pensée rationnelle (theoria), qui constitue aussi la fonction propre de l'homme, que l'on se rend digne d'être heureux.
Le bonheur est une satisfaction que nous tirons de nous-mêmes, en cultivant notre jardin, comme le veut l'adage de Voltaire. Cette jouissance égotiste n'est pas pour autant égoïste car le partage ne saurait en être exclu. Dans son Éthique à Nicomaque, Aristote met un point d'honneur à ce que l'amitié participe toujours au bonheur réciproque des individus, qu'elle soit motivée par l'utilité, le plaisir ou l'altruisme. Ainsi affirme-t-il que « personne ne choisirait de posséder tous les biens de ce monde pour en jouir seul ». C'est en Cité que les hommes s'épanouissent et tissent ces liens qui les enrichissent ; c'est pourquoi la politique a un rôle à jouer dans le bonheur des individus.
Georges Seurat, Un dimanche après-midi à l'île de la Grande Jatte
Georges Seurat, Un dimanche après-midi à l'île de la Grande Jatte
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III. Un idéal difficile à atteindre
Le bonheur n'est pas à rechercher pour lui-même ; il n'est peut-être même pas de ce monde, et certains trouvent dans la foi l'espoir d'une félicité après la mort. Face à la fadeur des plaisirs terrestres, Kant conclut, dans les Fondements de la métaphysique des mœurs, que le bonheur est « un idéal de l'imagination ». Par cette formule, il entend d'une part que le bonheur peut difficilement faire l'objet d'une définition universelle dans la mesure où il est subjectif ; d'autre part que le bonheur dépend de conditions qui échappent clairement à notre volonté. En outre, le bonheur ne dépend pas de la moralité pour Kant, puisqu'on peut tout à fait être vertueux sans être heureux, et inversement. Néanmoins, conformément au rigorisme moral du philosophe allemand, c'est la vertu qui nous rend dignes d'être heureux (de manière posthume ou non).
Il n'en reste pas moins que la vie semble marquée du sceau de la souffrance, une douleur à laquelle on ne peut échapper car elle est naturelle, inhérente au désir qui anime tout être vivant. Cette sensation de manque se renouvelle aussitôt comblée, sans quoi on risquerait de tomber dans l'ennui. D'après Schopenhauer, la vie est comme un pendule qui oscille : elle balance constamment entre les deux pôles de la souffrance que sont la douleur du manque et l'ennui. Croire que l'on peut éviter la douleur alors qu'elle est nécessaire nous fait d'autant plus souffrir. Vivre, c'est souffrir. Certes, l'apathie stoïcienne pourrait s'avérer salvatrice face à cette fatalité de l'existence, mais Schopenhauer considère qu'elle est utopique, car si la raison peut modérer la douleur, elle ne peut certainement pas la supprimer. Pour cette philosophie pessimiste, il ne reste que la possibilité d'atténuer cette souffrance existentielle en évitant de s'efforcer vainement d'y échapper et en renonçant au « vouloir-vivre », c'est-à-dire en abandonnant le désir, particulièrement celui d'être heureux.
Exercice n°4
Zoom sur…
Le bonheur en société
Certains théoriciens de la justice, à l'instar de John Rawls au xxe siècle, supposent l'existence de besoins communs indépendamment des désirs individuels ou du statut social. En vue du bonheur collectif, l'État ne doit pas prendre en charge le bonheur de chacun, mais seulement offrir les conditions nécessaires à l'épanouissement de tous. Des « biens sociaux de base » doivent être assurés par le pouvoir politique sans céder pour autant aux exigences individuelles et individualistes.
En effet, la société et la vie en communauté peuvent nous empêcher d'être heureux. Dès le xviiie siècle, Rousseau dénonce l'illusion et l'idéologie du progrès en considérant que les hommes se sont perdus eux-mêmes dans les désirs superficiels d'une société du paraître : « C'est en vain qu'on cherche au loin son bonheur quand on néglige de le cultiver en soi-même. » Cette réflexion n'est pas sans rappeler des critiques ultérieures d'une société de consommation que Baudrillard accuse de faire du bonheur un bien prétendument accessible à tous en masquant les inégalités économiques.
Toute civilisation se fonde sur la répression des pulsions en vue du vivre-ensemble. Toute culture, avec son éducation, sa morale, ses règles, etc., conduit les désirs de l'individu à être refoulés dans l'inconscient, engendrant névroses et souffrances. C'est ni plus ni moins le constat que fait Freud qui, par la psychanalyse, se propose de sortir ses patients du malheur auquel la société les a condamnés en les empêchant d'être eux-mêmes.
Exercice n°3
Happycratie : quand le bonheur devient une norme
Titre du livre d'Eva Illouz et d'Edgar Cabanas, la happycratie est un nouveau concept qui cherche à rendre compte d'une réalité sociologique contemporaine. Obsession de nos sociétés modernes, la mode du bien-être s'étend de la sphère privée jusqu'au monde du travail dans lequel le bonheur des employés constitue un enjeu stratégique. Le bonheur est désormais un objet de consommation, de telle sorte que l'on voit fleurir une multiplicité de « marchandises émotionnelles » : offres de coaching, applications de méditation, manuels de développement personnel… Une véritable industrie s'est créée.
Le bonheur n'est plus un objectif, c'est une obligation. Preuve de cette injonction : être heureux ne suffit pas, il faut surtout avoir l'air de l'être. Les réseaux sociaux fondent l'espace privilégié de cette vie artificiellement idéale qui se donne en spectacle et qui nous influence. La happycratie a tout du « despotisme doux » dont parlait Tocqueville, un système dans lequel chacun croit s'épanouir mais perd sa liberté. L'individu néolibéral est renvoyé à la responsabilité de ses efforts. Il ne tient qu'à lui de suivre les règles de cette science du bonheur qui s'est progressivement érigée en un perfectionnisme malsain.
Le bonheur est donc devenu une norme. Mais peut-on contraindre un individu à être heureux sans prendre le risque de tomber dans le paternalisme ? Kant a déjà fait cette critique trois siècles plus tôt. Il définit la liberté d'être heureux en ces mots pour le moins explicites : « Personne ne peut me contraindre à être heureux d'une certaine manière, mais il est permis à chacun de chercher le bonheur dans la voie qui lui semble, à lui, être la bonne. »
Un tableau à regarder
Jérôme Bosch, Le Jugement dernier — Peindre l'Enfer et le Paradis
Jérôme Bosch, Le Jugement dernier - Peindre l'Enfer et le Paradis
Le Jugement dernier est une œuvre du peintre néerlandais Jérôme Bosch datant de 1482. La peinture se divise en trois parties.
Dans la partie de gauche, le jardin d'Éden est représenté : Dieu y siège dans le Ciel, des étendues verdoyantes et calmes se déploient. Adam et Ève sont au centre. Ève, semblant attirée par le Serpent, introduit le péché qui sera jugé au centre de la composition.
Au centre, Dieu et les anges jugent les âmes des hommes et des femmes. Le monde est chaos et souffrance, comme les flammes, le sang, les cadavres le laissent entendre.
Enfin, à droite, l'Enfer est représenté avec ses monstres animaux, ses pics, ses flammes, ses corps en souffrance.
Pourquoi ce tableau ?
En analysant le tableau, une surprise peut saisir le spectateur : la partie du Paradis est moins détaillée, moins fournie, moins imaginative que les deux autres. Le Paradis est vide, alors que les parties du Chaos et de l'Enfer foisonnent d'éléments et d'inventivité. Peindre la souffrance et le malheur semble alors chose plus aisée que peindre le bonheur. Comment le comprendre ?
Quelle référence philosophique ?
Schopenhauer en fournit une analyse dans Le Monde comme volonté et comme représentation, quand il examine l'œuvre de Dante, et ses réflexions peuvent s'appliquer aussi à celle de Bosch :
« Et d'ailleurs, d'où est-ce que Dante a tiré les éléments de son Enfer, sinon de ce monde réel lui-même ? Pourtant il en a fait un Enfer fort présentable. Mais quand il s'est agi de faire un Ciel, d'en dépeindre les joies, alors la difficulté a été insurmontable : notre monde ne lui fournissait point de matériaux. »
L'Enfer est aisé à représenter : il suffit de regarder le monde tel qu'il est et s'appuyer sur les souffrances et le malheur. Il n'y a pas de débat sur ce qui est malheureux et douloureux. C'est pourquoi il est facile d'imaginer comment souffrir et faire souffrir. Tandis que le Paradis, le bonheur, semble inaccessible. Il peut paraître ennuyeux, comme dans Le Jugement dernier de Bosch, où la joie est continue, mais semble bien peu intéressante. Ou alors c'est que nul ne sait ce qu'est le bonheur et, par conséquent, comment donc l'atteindre et le peindre ? Au-delà des tableaux, un constat terrible peut être fait : l'humanité est inventive quand il s'agit d'instruments de torture et des façons de faire souffrir, beaucoup moins quand il s'agit de rendre heureux.
La conclusion que Schopenhauer en tire est que le bonheur est inaccessible, le malheur étant l'état que l'humanité connaît.
Exercice n°1
Quel concept renvoie-t-il à la tranquillité d'âme ?
Cochez la bonne réponse.
A. L'apathie.
B. La sôphrosunê.
C. L'ataraxie.
D. La theoria.
E. La mania.
L'ataraxie signifie littéralement « absence de troubles ». C'est ainsi que les Grecs conçoivent le bonheur : une existence tranquille dans laquelle nos désirs sont suffisamment modérés pour ne plus causer souci.
Exercice n°2
Qu'est-ce qui est représenté chez Platon par un tonneau percé ?
Cochez la (ou les) bonne(s) réponse(s).
A. L'inutilité des choses matérielles.
B. Le caractère éphémère des plaisirs.
C. L'état dépressif.
D. Le risque d'être trahi par les autres.
E. L'insatiabilité du désir.
L'homme est un éternel insatisfait qui, une fois son désir satisfait, se tourne immédiatement vers d'autres objets. Tout comme un tonneau percé qui se vide à mesure qu'on le remplit, l'homme est toujours dans le manque.
Exercice n°3
Selon Freud, pourquoi les hommes ne sont-ils pas heureux ?
Cochez la bonne réponse.
A. Ils veulent toujours plus à cause de la société de consommation.
B. Ils sont tourmentés par la peur de mourir.
C. Ils se comparent sans cesse aux autres.
D. Ils sont malheureux par nature.
E. Ils refoulent leurs désirs à cause des normes culturelles.
La société, dont les normes sont relayées par l'éducation, constitue le premier obstacle au bonheur selon Freud. Les désirs de l'individu, ne pouvant être satisfaits, sont refoulés dans l'inconscient et se manifestent alors sous des formes névrotiques et pathologiques.
Exercice n°4
Comment le pessimisme permet-il de moins souffrir selon Schopenhauer ?
Cochez la (ou les) bonne(s) réponse(s).
A. En préférant le suicide pour échapper au malheur.
B. En cessant de vouloir être heureux.
C. En échappant aux souffrances du désir : le manque et l'ennui.
D. En s'attendant toujours au pire pour ne pas être déçu.
E. En s'enfermant dans la solitude pour éviter d'être confronté aux autres.
Le désir constitue tout le malheur des hommes pour Schopenhauer : s'il n'est pas satisfait, le manque nous fait souffrir ; s'il est satisfait, c'est l'ennui qui prend place. Le cercle vicieux du désir nous condamne ainsi à une vie de souffrance.