L'inconscient

Le terme « inconscient » désigne en philosophie une partie de l'esprit hors de la conscience. Celle-ci contiendrait des désirs que nous ne voulons pas voir. Et pourtant ces désirs continuent à agir sur nous. Peut-on connaître cette autre part de l'esprit qui échappe à la conscience ?
Quelle est l'origine de l'inconscient ? Peut-on tout percevoir ? Leibniz pose les bases d'une part de l'esprit qui échappe à la conscience. Il parle de « petites perceptions » confuses. Elles consistent en des perceptions trop faibles pour être conscientes. Ce n'est que lorsqu'elles sont en grand nombre que nous pouvons en prendre conscience. À ce moment-là, la conscience les additionne. Ainsi, toute perception consciente est en réalité constituée d'une myriade de perceptions inconscientes. Par exemple, si j'entends le bruit de la mer, chaque goutte d'eau est une petite perception inconsciente ; mais l'ensemble donne le bruit de la vague. Dont j'ai conscience.
Si des perceptions échappent à la conscience, on peut élaborer une idée plus radicale de l'inconscient. Qu'est-ce que l'inconscient au sens de la psychanalyse ?
Freud remet en cause l'idée que l'on peut tout connaître de soi. Il avance l'hypothèse d'un inconscient dynamique et omniprésent. Cet inconscient détermine l'ensemble de ce que l'on est et de nos actions. Freud expose son fonctionnement dans la seconde topique. Il y distingue trois éléments : le ça, le moi et le surmoi.
D'abord, le « ça ». Il regroupe l'ensemble des désirs inconscients refoulés. C'est le pôle pulsionnel. On y trouve de simples désirs, des instincts, sans interdits. Le ça est régi par le principe du plaisir. Il recherche un plaisir maximal en toute chose. Mais les désirs du ça rencontrent de nombreuses contraintes dans le monde extérieur. Ces règles sont intériorisées dans le psychisme sous la forme du surmoi. Ce deuxième élément de l'esprit porte les interdits moraux et sociaux. Le dernier élément est le moi. Il assure la cohésion du sujet et doit répondre à la fois aux demandes du ça et du surmoi. Il est en partie conscient, même s'il est en partie déterminé par l'inconscient.
Si des parties de moi échappe à ma conscience, l'inconscient est-il une justification de tous nos comportements ? Sartre s'est fortement opposé à l'hypothèse de l'inconscient. Selon lui, croire à la réalité de l'inconscient, c'est rejeter la liberté. Il considère que l'hypothèse de l'inconscient n'est pas nécessaire et que les aspects ambigus et complexes du comportement humain ne s'expliquent pas ainsi. Pour lui, il s'agit la notion d'inconscient est plutôt immorale, car en niant notre liberté de choix, elle met en question la responsabilité de nos actions.
L'inconscient est donc une notion débattue. Il est une manière d'expliquer le comportement. Mais il est aussi rejeté comme justification de celui-ci.
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