La Seconde Guerre mondiale


Fiche

La Seconde Guerre mondiale est le conflit le plus meurtrier de l'histoire de l'humanité. 60 millions de morts, tant civils que militaires, sont à déplorer. La guerre implique l'ensemble des continents et mobilise les économies. Elle est marquée par des innovations technologiques majeures mises au service de l'armement. C'est une guerre totale qui touche tous les aspects de la vie des combattants et des civils. La Seconde Guerre mondiale est également une guerre d'extermination : les nazis et leurs alliés mettent en œuvre une politique visant à supprimer les juifs, les Tziganes, les homosexuels et les handicapés dans les territoires occupés. Après sa défaite en 1940, la France connaît à la fois la collaboration menée par le régime de Vichy et la Résistance.
I. Un conflit mondial
En raison du système d'alliances mis en place par l'Allemagne de 1936 à 1939, la France et la Grande-Bretagne sont seules face aux puissances de l'Axe et à leur allié soviétique. Le 1er septembre 1939, Hitler attaque la Pologne. Le 3 septembre, la France et la Grande-Bretagne déclarent la guerre à l'Allemagne. La Pologne est rapidement écrasée et partagée entre les Allemands et les Soviétiques. À l'ouest, ni les Alliés ni les Allemands ne passent à l'offensive. C'est la « drôle de guerre ».
Le 10 mai 1940, l'Allemagne attaque la Belgique et la France. La tactique de la guerre éclair (Blitzkrieg) provoque la défaite de la France en quelques semaines. Le 22 juin, un armistice est signé. La Grande-Bretagne se retrouve seule face à l'Allemagne, qui lance contre elle des bombardements massifs (le Blitz).
En 1941, plusieurs événements conduisent à l'ouverture de nouveaux fronts. Le 22 juin, l'Allemagne trahit son allié soviétique et attaque l'URSS : c'est l'opération Barbarossa. Le 7 décembre, le Japon attaque la flotte américaine à Pearl Harbor, sans déclaration de guerre préalable. Un nouveau front s'ouvre alors dans le Pacifique.
En 1942 et 1943, l'Axe connaît plusieurs revers qui mettent un coup d'arrêt à son avance. Dans le Pacifique, le Japon est défait lors des batailles de Midway et de Guadalcanal. En Europe, les Alliés débarquent en Sicile, provoquant la chute de Mussolini et l'entrée en guerre de l'Italie du côté des Alliés. Les Allemands occupent alors le nord du pays. En URSS, l'avancée allemande est arrêtée lors de la bataille de Stalingrad.
Dès 1943, les Alliés organisent des conférences qui ont pour but d'organiser la riposte militaire contre le Reich et de préparer les suites de la Libération. Elles réunissent les « Trois Grands » (Roosevelt, Churchill et Staline) à Téhéran (28 novembre – 1er décembre 1943) et à Yalta (4-11 février 1945).
À partir de 1944, la défaite de l'Axe se profile. Le 6 juin 1944, l'opération Overlord permet le débarquement des Alliés occidentaux en Normandie. Sur le front de l'Est, l'opération Bagration met en marche le « rouleau compresseur » de l'Armée rouge le 22 juin 1944.
En avril 1945, les Soviétiques sont à Berlin. Le 23 avril, Hitler se suicide. Le 8 mai, l'Allemagne capitule. En Asie, il faut attendre les bombardements atomiques sur Hiroshima le 6 août, puis Nagasaki le 9 août pour que le Japon capitule le 2 septembre 1945.
Exercice n°1Exercice n°2
II. Violences et crimes de guerre
Comme toutes les guerres, la Seconde Guerre mondiale a été marquée par un nombre important de violences, de crimes de guerre et de crimes liés à la politique d'extermination conduite par le régime nazi.
Pendant la guerre, l'Allemagne nazie met en œuvre une politique d'extermination à grande échelle. Dès 1941 sur le front de l'Est, des unités spéciales de la SS, les Einsatzgruppen, exterminent les populations juives. C'est la « Shoah par balles ». Le 20 janvier 1942, lors de la conférence de Wannsee, les autorités nazies décident de mettre en œuvre la « solution finale ». Les populations juives sont groupées, en Pologne, dans des ghettos. Depuis toute l'Europe, les populations juives sont déportées vers des camps de travail et d'extermination comme Auschwitz-Birkenau ou des camps d'extermination comme Treblinka. Six millions de juifs d'Europe périssent alors. Les Tziganes sont également déportés et exterminés, tout comme les homosexuels, les personnes handicapées et les opposants politiques.
Les civils sont particulièrement frappés par les violences. Sur le front de l'Est, la guerre que mènent les Allemands contre les Soviétiques est une guerre d'anéantissement. Le but des Allemands est d'établir un « espace vital » destiné à la colonisation allemande et à la soumission des populations slaves. Partout en Europe, les bombardements de terreur frappent la plupart des grandes villes, tant en Grande-Bretagne qu'en Allemagne et au Japon. Les civils sont massacrés par les Allemands dans les régions où la résistance est active. Les Japonais commettent également des atrocités dans les pays qu'ils occupent, comme ils l'avaient déjà fait en Chine en 1937 lors des massacres de Nankin. Les Soviétiques ne sont pas en reste, exécutant des officiers polonais à Katyn de mars à mai 1940.
Les bombardements atomiques d'Hiroshima et de Nagasaki posent la question de l'horreur de l'arme atomique, même s'ils ont été mis en œuvre par les États-Unis dans le but de terminer la guerre plus rapidement, en évitant le coût humain d'une conquête du Japon.
Exercice n°3
Zoom sur…
Le bombardement atomique d'Hiroshima et de Nagasaki
Le 16 juillet 1945, les États-Unis procèdent au premier test d'arme nucléaire, une « bombe A », à Alamogordo au Nouveau-Mexique. Fruit du projet Manhattan, cette explosion permet au président Truman de poursuivre deux objectifs : mettre un terme à la guerre contre le Japon sans débarquer sur l'archipel et y perdre des centaines de milliers de soldats, et mettre un terme à la guerre avant que les Soviétiques n'avancent trop en Asie. Après que les États-Unis ont envoyé un ultimatum au Japon, le bombardier américain B29 Enola Gay largue la bombe « Little Boy » sur la ville d'Hiroshima le 6 août 1945, causant la mort, sur le coup et durant les années qui suivent, de près de 200 000 personnes. Pour la première fois, les trois effets d'une bombe nucléaire (la chaleur, le souffle et les radiations) frappent des civils. Le 9 août, c'est la ville de Nagasaki qui est frappée par une bombe au plutonium, provoquant la mort de près de 100 000 personnes. Le 15 août, l'empereur Hirohito annonce que le pays met fin à la guerre. La capitulation intervient le 2 septembre.
III. La France dans la guerre
À la suite de l'attaque allemande du 10 mai 1940, la France connaît une défaite militaire très rapide. De nombreux civils fuient vers le sud : c'est l'exode. Les députés nomment le maréchal Pétain chef du gouvernement et lui donnent les pleins pouvoirs. Le maréchal engage des négociations avec l'Allemagne en vue d'un arrêt des combats. Le 22 juin, l'armistice est signé. Ses conditions sont très dures : le pays est divisé entre une zone libre et une zone occupée, il doit payer une somme importante à l'Allemagne et lui livrer une partie de sa production.
Le fonctionnement normal de la République cesse. Le régime de l'État français installe son siège en zone libre, à Vichy. Le régime adopte une rhétorique nationaliste. Le maréchal Pétain engage le pays dans la voie de la collaboration avec l'Allemagne. Il rencontre Hitler à Montoire, le 24 octobre 1940. Dès cette date, le régime instaure un « statut des juifs » discriminatoire. À partir de 1942, le régime collabore à la déportation et à l'extermination des juifs d'Europe : il organise à Paris la rafle du Vél' d'hiv'. Le régime accepte par ailleurs, par le Service du travail obligatoire (STO), l'envoi de travailleurs français en Allemagne.
Une partie des Français refuse la collaboration et choisit la voie de la Résistance. Le 18 juin 1940, le général de Gaulle lance depuis Londres un appel aux Français les exhortant à continuer le combat et les invitant à le rejoindre. Il organise ainsi les Forces françaises libres. Les territoires de l'Empire colonial se rallient à lui à partir de l'été 1940. En France, des réseaux de résistance s'organisent dans toutes les familles politiques. Le parti communiste, d'abord « neutre » à cause du pacte germano-soviétique, entre en résistance lorsque Hitler attaque l'URSS en 1941. Les résistants s'organisent en maquis, comme dans le Limousin ou dans le Vercors, avec de terribles opérations de représailles de la part des Allemands, comme à Oradour-sur-Glane le 10 juin 1944.
Le 27 mai 1943, les mouvements de Résistance sont unifiés par Jean Moulin, envoyé par le général de Gaulle, dans le cadre du Conseil national de la Résistance (CNR). Les Forces françaises de l'intérieur sont intégrées aux Forces françaises libres au fur et à mesure de la libération du pays, après le débarquement du 6 juin 1944. Le 25 août 1944, Paris est libéré par les troupes du général de Gaulle. Lors de la Libération a lieu une « épuration », dans certains cas hors de tout cadre juridique. De Gaulle envoie alors des commissaires de la République pour restaurer l'autorité de l'État et mettre en place un cadre pour juger les responsables du régime de Vichy et les acteurs de la collaboration.
Exercice n°4Exercice n°5
Zoom sur…
Le débarquement de Normandie et l'opération Bagration
L'opération Overlord commence le 6 juin 1944 : elle a pour but de libérer la France au moyen d'un débarquement massif de forces depuis l'Angleterre. Le choix est fait de débarquer sur les côtes de la Manche et du Calvados, entre Carentan et Caen, et d'installer un port artificiel. Le matin, dans des conditions météorologiques déplorables, 6 939 navires se mettent en route, pour débarquer sur cinq plages qui reçoivent un nom de code comme Utah Beach ou Omaha Beach. Les premières barges de débarquement affrontent des unités allemandes défendues par le « mur de l'Atlantique », série de bunkers réalisés depuis 1940 le long du littoral atlantique. Les premiers hommes sont décimés par les tirs allemands. L'ennemi est toutefois dépassé et la tête de pont établie, avec 156 000 hommes qui parviennent à débarquer, grâce à l'action des hommes parachutés à l'arrière et à l'emploi de l'aviation. La bataille de Normandie prolonge l'opération, entamant la libération de la France.
Dans le même temps, à l'est, les Soviétiques engagent le 22 juin une opération militaire de grande ampleur : l'opération Bagration. Jusqu'au 19 août, l'Armée rouge avance de plus de 600 km sur un front long de 1 000 km, ce qui permet de regagner une bonne partie du territoire soviétique perdu lors de l'attaque allemande de 1941. Au cours de l'opération, les Allemands perdent plus de 500 000 hommes, dont près de 300 000 morts, les autres étant blessés ou faits prisonniers.
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