L'offre et la demande de travail

La montée du chômage depuis trois décennies dans les pays occidentaux et la persistance d'un chômage de masse témoignent du dérèglement du marché du travail. Si l'analyse des causes de cette situation renvoie aux traditionnels clivages idéologiques de l'analyse économique, les politiques mises en œuvre pour tenter de réduire le chômage ou de le rendre supportable ont exploré une variété de solutions dont aucune n'a vraiment fait la preuve de son efficacité. Quelles sont, dans ce domaine, les marges de manœuvre des pouvoirs publics ?
1. Quelles sont les causes du chômage ?
La question de l'origine du chômage engendre de nombreuses explications selon le point de vue idéologique de l'analyste. On peut synthétiser ce débat autour de 2 grands axes.
• Les théoriciens « néoclassiques », d'inspiration libérale, considèrent que le chômage est le symptôme d'un fonctionnement défectueux du marché du travail : selon eux, celui-ci est insuffisamment fluide en raison des rigidités qui se sont accumulées dans son mode de régulation. La fixation d'un salaire minimum interdisant l'équilibrage de l'offre et de la demande de travail par la baisse des salaires leur semble, en particulier, le point le plus problématique. Plus généralement, ils mettent en cause les excès de réglementation (fixation d'une durée légale du travail, protection contre les licenciements, etc.) qui s'opposent à l'ajustement rapide des effectifs aux besoins de l'entreprise. En résumé, le marché du travail devrait, selon eux, fonctionner librement comme n'importe quel marché concurrentiel.
• À l'opposé de cette vision, l'analyse keynésienne (du nom de l'économiste J.M. Keynes, 1883-1946) conteste la notion même de « marché » du travail. Les 2 entités face à face (les besoins en main d'œuvre des entreprises et le volume de la population active) sont indépendantes et n'ont aucune raison a priori de s'ajuster l'une à l'autre. S'il y a chômage, c'est en raison de l'insuffisance de la demande de biens et services qui limite les débouchés des entreprises et donc leurs embauches. Le seul moyen de réduire ce déséquilibre est de soutenir la demande, notamment la demande de consommation des ménages, par des politiques salariales plus généreuses et par la redistribution des revenus (par l'État) au profit des catégories sociales pauvres au moyen des prestations sociales. L'État peut aussi, par ses propres dépenses (grands travaux d'infrastructures) participer à la relance de l'activité économique, en acceptant un déficit budgétaire momentané.
1. Quelles sont les causes du chômage ?
Le chômage peut par ailleurs, prendre des formes diverses. On distingue ainsi :
  • le chômage structurel touchant une activité économique en déclin (textile, charbon…) et le chômage conjoncturel, lié à la baisse de l'activité sur une courte période (récession…) ;
  • le chômage frictionnel qui concerne le temps passé à rechercher un emploi entre deux contrats successifs ;
  • le chômage saisonnier qui se rencontre dans certains secteurs (hôtellerie, tourisme, agriculture…) ;
  • le chômage technologique, dû à la modernisation qui provoque la substitution du capital au travail (informatique, robotique) ;
  • le chômage technique qui consiste en un arrêt momentané du travail pour différentes raisons (intempéries, grèves des fournisseurs…).
Exercice n°1Exercice n°2
Exercice n°1
Pour les économistes néoclassiques, la fixation d'un salaire minimum par l'État :
Cochez la bonne réponse.
est une nécessité sociale et économique.
n'a pas d'effet particulier sur le marché du travail.
est largement responsable de la persistance du chômage.
Les néoclassiques dénoncent l'existence du salaire minimum comme une rigidité du marché du travail empêchant la baisse des salaires qui inciterait les entreprises à embaucher plus de main-d'œuvre.
Exercice n°2
Le chômage technique a pour cause :
Cochez la bonne réponse.
une baisse de la quantité de travail dans une entreprise.
le progrès technique.
la mobilité technique.
Le chômage technique est lié à la réduction de la quantité de travail dans l'entreprise. Le progrès technique provoque le chômage technologique. La mobilité technique ou plutôt professionnelle (changement de poste dans une entreprise) n'est pas une cause de chômage.