Sujet national, seconde partie, exercice 1, juin 2019


Énoncé

Document 1
Taux d'abstention aux premier et second tours des élections présidentielles depuis 1965, en % des inscrits
L'élection présidentielle, un enjeu majeur de la vie politique française - illustration 1
Source : Ministère de l'Intérieur et Le Monde.
Document 2
L'abstention au premier tour des présidentielles de 2002.
« S'il est un chiffre qui n'aura pas surpris, dimanche 21 avril, c'est bien celui de l'abstention. Avec un taux de 27,5 % en métropole (sur 99,5 % des suffrages décomptés), le phénomène a pourtant atteint des pics rarement égalés depuis la première élection du président de la République au suffrage universel, en 1965.
Au premier tour de la présidentielle de 1995, 21,6 % des électeurs inscrits s'étaient abstenus. Cette fois, sur 40 millions d'inscrits, plus de 11 millions d'entre eux ne se sont pas rendus aux urnes, et plus de 984 000 ont voté blanc ou nul. Le seul record qui reste désormais à battre est celui du second tour de la présidentielle de 1969 avec 31,1 % (22,4 % au premier). Deux candidats de la droite modérée étaient alors restés en lice : le gaulliste Georges Pompidou et le centriste Alain Poher — en l'absence de tout prétendant de gauche et alors que le PCF(1) frôlait les 21,5 %.
L'abstention touche la plupart des démocraties occidentales, et le chiffre élevé de dimanche révèle une amplification du phénomène. […]
Faut-il en conclure que la présidentielle a perdu son statut de scrutin favori des Français et qu'elle a fini par se « normaliser » par rapport aux autres consultations nationales ? Le taux d'abstention y devient comparable à celui des deux tours des précédentes législatives de 1997 (respectivement 31,4 % et 28,4 % en métropole). Sans doute les congés scolaires de la zone A et C expliquent-ils en partie ce phénomène, de même que le nombre exceptionnellement élevé d'indécis relevés par les divers sondages (Le Monde du 14 avril).
Depuis 1974, la mobilisation s'est révélée toujours plus forte au second tour qu'au premier. Reste à savoir si l'affrontement entre M. Chirac et M. Le Pen permettra d'inverser une tendance où se lit aussi bien la fameuse « asthénie(2) démocratique » qu'une expression nouvelle de la protestation. »
Source : Nicolas Weill, « Un record d'abstention pour le premier tour d'une présidentielle », Le Monde, 22 avril 2002

Questions
1. Montrez l'évolution générale de l'abstention à l'élection présidentielle de 1965 à 2002. (Documents 1 et 2)
2. Donnez deux particularités de l'élection de 2002 dans l'histoire des élections présidentielles sous la Ve République. (Documents 1 et 2)
3. Quels sont les différents facteurs de l'abstention record aux élections présidentielles de 1969 et 2002 selon le journaliste ? (Document 2)
4. Expliquez ce que l'abstention révèle des rapports des citoyens au politique. (Document 2)
5. Pourquoi l'élection présidentielle est-elle un moment majeur dans la vie politique française sous la Ve République ?
(1)Parti communiste français.
(2)Asthénie : forte fatigue générale.

Annexes

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