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Fin du mois de juin (épreuve terminale)
4 h
Coefficient : 8
Présentation de l'épreuve
L'épreuve de philosophie se compose de trois sujets parmi lesquels un seul doit être choisi : deux sujets de dissertation, un sujet d'explication de texte.
La dissertation
Le sujet se présente sous la forme d'une question qui fait le plus souvent apparaître la ou les notions du programme explicitement. Cependant, il arrive que ces notions soient à identifier au travers de notions secondaires ou d'enjeux induits par la question. La dissertation consiste en l'étude méthodique d'un problème. L'exercice exige de développer un raisonnement fondé sur des analyses conceptuelles, des références et des exemples pertinents.
Au brouillon
Il convient d'abord d'analyser le sujet. Il ne faut pas oublier qu'une dissertation philosophique ne consiste pas à parler d'un thème, mais à répondre à une question. Vous devez toujours vous demander pourquoi et dans quelle(s) situation(s) elle vaut d'être posée. C'est là le seul moyen pour en faire un véritable problème philosophique qui justifie une argumentation. L'analyse des termes doit être réalisée en fonction de ce problème : vous pouvez faire appel aux différents sens du mot, à des synonymes, des antonymes ou des expressions. Reliez également cette analyse à vos connaissances philosophiques. Ce travail peut ouvrir des perspectives et ainsi dégager la partie de votre plan qui parfois vous manque.
Le travail au brouillon est l'occasion d'établir ce plan. Veillez à ce que chaque partie propose une réponse à la question de départ, sans traiter les termes du sujet de manière séparée. Il vaut mieux privilégier les plans en trois parties, le plan dialectique (« thèse, antithèse, synthèse ») étant le plan classique :
• vous exposez d'abord une affirmation qui constitue la réponse la plus spontanée à la question posée (c'est la thèse) ;
• puis vous montrez en quoi cette réponse peut être critiquée (c'est l'antithèse) ;
• enfin, vous tirez des conclusions des deux premières parties (c'est la synthèse).
L'introduction
L'introduction doit amener le problème que vous avez dégagé. Pour ce faire, plutôt que d'utiliser une formule creuse du type « de tout temps, l'Homme », introduisez le problème à travers un exemple. Votre introduction doit toujours présenter une tension, qui peut se présenter sous la forme d'un contre-exemple qui viendra justifier qu'un problème se pose. Cette étape vous amène à annoncer votre problématique. Reformulez le sujet en explicitant ses termes pour montrer que vous l'avez compris. Il ne reste alors qu'à annoncer le plan en mettant en valeur les articulations du raisonnement, à l'aide de connecteurs logiques.
Le développement
La dissertation se présente sous la forme de cinq blocs : introduction, trois parties, conclusion. Évitez les sauts de ligne excessifs qui perdent le correcteur. Pour chaque grande partie, vous vérifierez que vous avez au minimum :
un argument suffisamment détaillé (pensez aux reformulations « autrement dit », « en d'autres termes ») ;
un concept défini, analysé et exploité ;
une référence philosophique, qui ne prend pas nécessairement la forme d'une citation ; ne multipliez pas les références (cinq auteurs au maximum pour une dissertation) et ne tombez pas dans la récitation de votre cours ;
un exemple, qui n'est pas trivial si possible, faisant partie de la culture commune (événements historiques, œuvres artistiques, etc.), suffisamment précis et concis ; un seul exemple doit suffire s'il est bien choisi.
Il ne reste qu'à rédiger vos transitions en rappelant la question de départ pour éviter les hors-sujets.
La conclusion
La conclusion doit répondre de manière explicite à la question. Toute position relativiste du type « dans certains cas », « cela dépend », « il faut un juste milieu » doit être proscrite, car elle souligne la faiblesse de votre argumentation - ce qui ne veut pas dire que votre réponse ne peut être nuancée. Les étapes de l'argumentation doivent être rappelées de manière synthétique pour montrer que la réflexion a progressé. L'ouverture en fin de devoir n'est pas obligatoire ; elle peut prolonger votre dernière partie par un problème transversal.
L'explication de texte
L'exercice consiste à expliciter le problème posé par un texte d'une vingtaine de lignes. Il faut rendre compte des arguments que l'auteur donne pour y répondre et de l'organisation raisonnée des concepts qu'il utilise. La connaissance de l'auteur n'est pas requise - et peut même parfois vous nuire si vous plaquez sur le texte toutes vos connaissances. Néanmoins, l'explication de texte demande un bagage théorique solide pour comprendre ses enjeux et engager une critique éclairante. Attention à l'apparente simplicité du texte qui peut vous conduire à des contresens ou à en faire une simple paraphrase.
Au brouillon
D'abord, prenez connaissance de tout le texte puis relisez-le au moins deux fois crayon à la main. Il faut repérer l'idée directrice, qui n'est pas nécessairement la première phrase du texte ; les dernières phrases contiennent fréquemment une idée nouvelle, qui permet de déduire la problématique à laquelle l'auteur tente de répondre. Agissez comme si vous deviez retrouver le sujet de dissertation auquel l'auteur répond, puis dégagez les trois étapes de son argumentation (les connecteurs logiques peuvent être une indication). Repérez ensuite les concepts fondamentaux, et reliez-les à vos connaissances théoriques.
L'introduction
Votre introduction doit amener le problème que vous avez repéré. Après avoir formulé votre problématique, vous présentez en une phrase ou deux la thèse que l'auteur défend. Terminez ce paragraphe en présentant les étapes de son argumentation, en explicitant le découpage du texte et en insistant sur ses articulations.
Le développement
L'explication de texte doit être linéaire, ce qui signifie que votre commentaire doit suivre l'ordre du texte, sans manquer aucun passage. N'anticipez jamais sur le texte, au risque de contrefaire la logique argumentative ; en revanche, vous pouvez mentionner une idée que vous avez déjà expliquée précédemment.
Lorsque vous citez le texte, la formule « l'auteur dit que » est à proscrire pour éviter toute paraphrase malencontreuse. De même, ne citez pas des phases entières ; préférez des expressions ou même des concepts que vous ne manquerez pas d'analyser : les mots de l'auteur font bien souvent la spécificité de sa pensée.
Il faut enfin mettre le texte en regard avec vos connaissances afin de l'éclairer. Confrontez la pensée de l'auteur, une fois que vous l'avez expliquée, avec celle d'un autre qui le corrobore ou s'y oppose. La critique se fait de préférence au fur et à mesure, intégrée à l'explication.
La conclusion
Rappelez le problème posé par le texte, la réponse donnée par l'auteur, et la progression argumentative. La conclusion doit mettre en avant l'intérêt philosophique du texte.
Tout au long de l'année
Les fiches de révisions doivent être produites au fur et à mesure de vos cours car plus ils sont anciens, plus il est difficile de réintégrer leur mouvement réflexif. Vous retracerez ainsi, notion par notion, les grandes étapes du cours afin d'en retenir la trame argumentative. Sur vos fiches doivent apparaître les axes problématiques possibles, les réponses qu'on peut y apporter en mettant en valeur le vocabulaire conceptuel (notamment les repères dont vous rappelez la définition) et les citations. Il est inutile de dresser un catalogue de citations interminables : comptez-en trois bien maîtrisées par notion. Il n'est pas nécessaire non plus d'apprendre par cœur les dates de vie et de mort des principaux auteurs (une chronologie suffit).
Reprenez vos copies en prêtant attention aux annotations du professeur pour ne pas refaire les mêmes erreurs. Vous pouvez en profiter pour améliorer une partie du devoir en fonction des remarques qui vous ont été faites.
Au mois d'avril
C'est le moment de commencer à relire vos fiches, particulièrement les plus anciennes. Vous devez être capable de reproduire aisément un raisonnement, de connaître le vocabulaire associé et de pouvoir mobiliser deux auteurs.
Complétez-les avec des exemples culturels bien maîtrisés qui vous serviront à illustrer vos arguments. Ils vous éviteront de tomber dans la banalité du quotidien ou dans l'autobiographie (les exemples tirés du lycée ou de la relation élève/professeur sont à proscrire). Vous devez vous constituer un stock d'exemples suffisamment connus issus de la littérature, du cinéma, de l'histoire et de l'actualité. Ces derniers sont souvent appréciés, car ils manifestent votre regard critique sur le monde qui vous entoure.
Utilisez les sujets inédits corrigés, et ceux proposés sur la carte mentale ci-après pour vous entraîner à produire un plan rapidement. Vous pouvez également reprendre les sujets des devoirs que vous avez faits et leur correction.
Deux semaines avant l'épreuve
Reprenez toutes les citations que vous avez sélectionnées et tentez d'en produire une explication en une dizaine de lignes : c'est un bon exercice qui vous permet, d'une part, de vous en imprégner et, d'autre part, de mobiliser le contenu de votre cours.
Il est inutile de connaître tous les auteurs que vous avez vus pendant l'année. Vous pouvez en choisir trois ou quatre avec lesquels vous êtes le plus à l'aise, de périodes différentes si possible, et qui, pris ensemble, couvrent l'ensemble des notions. Ne cherchez pas nécessairement à maîtriser des auteurs avec lesquels vous n'avez aucune affinité philosophique - et nous en avons tous ! Vous pouvez alors produire de nouvelles fiches sur lesquelles, notion par notion, vous rappelez en quelques mots la position de l'auteur, son vocabulaire, ses citations.
Enfin, donnez-vous quatre heures pour faire seul(e) une épreuve type bac : vous serez beaucoup plus à l'aise après avoir évalué votre gestion du temps. Reprenez votre devoir quelques jours plus tard et essayez, par vous-même, de l'améliorer.
Une semaine avant l'épreuve
Il faudra bien entendu reprendre l'ensemble de vos fiches. À nouveau, faites des sujets corrigés. Vous pouvez envisager un entraînement à plusieurs : il est parfois utile d'avoir non seulement un regard extérieur, mais aussi une autre manière de penser et d'argumenter afin d'enrichir sa propre réflexion.
Reprenez les repères en apprenant par cœur leur définition, en ayant surtout en tête un argument pour chacun d'eux et auquel vous pourriez faire appel. Beaucoup des problèmes rencontrés tiennent en fait à des imprécisions de vocabulaire. 
Enfin, ne passez pas des journées entières à réviser vos fiches ! Vous pouvez également écouter des émissions de radio, regarder les films et séries que votre professeur vous a conseillés, ou rejoindre vos amis qui sont probablement tout aussi stressés que vous, mais avec qui vous pouvez philosopher sans avoir à bachoter.
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