La domination d'Athènes au Ve siècle


Fiche

 Du haut de l'Acropole, l'imposant ensemble de temples et de vestiges archéologiques qui dominent la ville d'Athènes a encore de quoi impressionner le visiteur. Ces marques de la puissance athénienne remontent au Ve siècle av. J.-C. Athènes est alors la première des cités grecques. Comment tente-elle de dominer la Grèce ?
I. Athènes, champion des Grecs contre les Perses
1. Une première victoire : la bataille de Marathon
•  L'Empire perse s'étend de la mer Égée à l'ouest jusqu'à la vallée de l'Indus à l'est et englobe l'Égypte, au sud. Après avoir conquis les îles de la mer Égée, le Grand Roi, Darius Ier, dirige son armée vers Athènes en 490 av. J.-C.
•  Le combat a lieu dans la plaine de Marathon, à un jour de marche de la cité. À l'aube, les Athéniens déclenchent l'assaut et remportent une victoire éclatante (appelée en renfort, Sparte arrive après la bataille). Ils se replient ensuite sur Athènes où ils arrivent avant les navires perses, qui doivent faire demi-tour. La bataille de Marathon n'est pas une grave défaite pour l'armée perse. En revanche, c'est une grande victoire pour les Athéniens : ils ont protégé leur cité et ont le sentiment de sauver la Grèce en faisant barrage aux Perses.
2. La seconde guerre médique
•  En 480 av. J.-C., l'empereur perse Xerxès prépare une nouvelle invasion : il rassemble des réserves de grains pour nourrir ses troupes, fait installer un pont de bateaux sur le Bosphore et réunit une immense armée (qui aurait, selon des sources grecques, défilé devant lui durant sept jours). Le roi de Sparte, Léonidas, tente, en vain, de défendre le défilé des Thermopyles.
•  La supériorité numérique des Perses est manifeste. Ils se dirigent alors vers Athènes. Sous l'impulsion de Thémistocle, le chef du parti démocrate, les Athéniens se sont munis d'une importante flotte de guerre. Les Perses prennent la ville mais les Athéniens se réfugient sur l'île de Salamine et infligent de très lourdes pertes à la flotte perse : c'est la victoire de Salamine, qui a lieu en présence du Grand Roi.
•  Les Athéniens refusent toute négociation avec les Perses, arguant qu'ils ne défendent pas simplement leur cité mais toute la Grèce, dont les habitants parlent la même langue qu'eux. Une dernière bataille, à Platées (en 479 av. J.-C.), tourne à l'avantage des Grecs : c'est la fin des guerres médiques.
•  Face à la menace perse, Athènes s'est révélée être la cité la plus déterminée et la plus efficace. Les villes d'Ionie et les îles de la mer Égée lui doivent leur liberté. Elle s'impose donc naturellement à la Grèce comme une cité protectrice.
II. À la tête de la ligue de Délos
1. Une alliance défensive…
•  Après la victoire de Platées, Athènes et les cités grecques de la mer Égée et de la côte ionienne concluent une alliance militaire défensive : la ligue de Délos. Un trésor est constitué grâce au tribut acquitté chaque année par les cités.
•  Athènes affirme bientôt sa suprématie : elle exerce le commandement militaire, dispose des finances communes et construit des vaisseaux pour ses « alliés ». La mer Égée devient un « lac athénien ».
2. …qui fait bientôt place à un empire
•  Le pouvoir d'Athènes s'étend rapidement : celle-ci impose systématiquement son arbitrage, notamment dans les querelles qui opposent Milet et Samos. Mais cette dernière refuse l'arbitrage de la cité athénienne. Une violente guerre éclate alors qui tourne à l'avantage d'Athènes. Protectrice à l'origine, Athènes est devenue une cité dominatrice.
•  À partir de 443 av. J.-C., Périclès dirige Athènes. Comme Thémistocle, il oriente la puissance d'Athènes vers la mer. Il puise dans le trésor de la ligue de Délos pour embellir sa cité et construire le Parthénon. Les révoltes des cités alliées sont réprimées aussitôt qu'elles se manifestent.
Enfin, Périclès prépare l'affrontement, qu'il juge inévitable, entre Athènes et Sparte.
III. Athènes contre Sparte, la guerre du Péloponnèse
Sparte est l'autre grande cité grecque du Ve siècle. Elle aussi est à la tête d'une alliance de cités, la ligue du Péloponnèse. La puissance de Sparte repose sur son armée de terre, celle d'Athènes sur sa flotte. L'extension de cette dernière menace Sparte.
La guerre éclate en 431 av. J.-C.
1. La guerre entre les Grecs
•  Cette guerre entre Grecs fut sans merci (aux massacres de population s'ajoutèrent par ailleurs des fléaux dévastateurs, comme la peste). Les Athéniens utilisent leur supériorité maritime. Sur les ordres de Périclès, ils transforment Athènes en île. Plutôt que d'affronter l'armée spartiate sur terre, ils s'enferment derrière les murs de la ville et abandonnent le territoire de la cité. Ils se ravitaillent par la mer et organisent des expéditions éclairs sur Sparte.
•  Ils semblent alors imbattables, mais une épidémie de peste les affaiblit et Périclès meurt. Après dix ans de guerre, un traité est conclu entre les deux cités.
2. La chute d'Athènes
•  La guerre reprend lorsqu'Athènes intervient dans les affaires des riches colonies de Sicile. La cité subit de lourdes défaites face aux Spartiates. Sparte apparaît alors comme le défenseur de l'autonomie des différentes cités grecques, par opposition à l'impérialisme athénien. Athènes est affaiblie militairement, mais aussi dans l'estime de ses alliés ; elle finit par se rendre, en 404 av. J.-C. La glorieuse cité perd sa flotte, ses murs et son influence en Grèce.
•  Paradoxalement, c'est pendant cette crise que l'art grec connaît son apogée, notamment grâce à l'afflux des richesses de l'empire. Le « siècle de Périclès » est aussi celui du sculpteur Phidias, des dramaturges Eschyle, Sophocle et Euripide, des historiens Hérodote et Thucydide, et celui de Socrate, le fameux philosophe.
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