Les cités-États de Mésopotamie


Fiche

Vers le viiie millénaire avant notre ère, en Mésopotamie, les hommes inventent l'agriculture, la ville, l'État, la religion. Qu'est-ce que la Mésopotamie ? Comment les premières sociétés humaines s'y sont-elles développées ?
1. Naissance des villes, naissance des États
• La Mésopotamie correspond à la zone de plaine située entre les fleuves Tigre et Euphrate. En grec, son nom signifie d'ailleurs « la région entre les fleuves ». Elle fait partie de la zone du « croissant fertile », qui s'étend du Nil au golfe Persique. Les terres y sont humides et les fleuves permettent l'irrigation en cas de besoin. De plus, la région est l'habitat naturel de plantes ou d'animaux alors sauvages : blé, orge, vaches, chèvres, moutons, porcs.
• Entre le xe et le viiie millénaires avant notre ère, les groupes humains inventent l'agriculture et l'élevage, domestiquant plantes et animaux. Ils se fixent alors en habitats permanents, les villages. Dans certains d'entre eux, mieux situés, se développent l'artisanat puis le commerce : tous les habitants n'y sont plus paysans. Ces gros villages deviennent progressivement, au ive millénaire, des villes.
• Dans ces villes se développe alors un État, qui administre et gouverne, dominant les villages voisins. La ville centrale et les campagnes environnantes forment une cité, qui commerce avec les autres cités-États.
2. Des cités-États aux empires
• Au iiie millénaire, la Mésopotamie compte ainsi de nombreuses cités-États, telles Uruk, qui compte alors plus de 50 000 habitants, Akkad, Ur ou Lagash. Chacune est indépendante, et dirigée par un roi héréditaire. Ce roi prétend régner au nom des dieux : il édicte les lois, fait régner la justice et commande l'armée.
• Une armée est en effet de plus en plus nécessaire car les cités se font fréquemment la guerre : chaque dynastie royale cherche à étendre son influence aux dépens des autres. Au xxive siècle avant notre ère, Sargon, roi d'Akkad, met fin aux cités-États en créant le premier empire territorial, qui s'étend sur l'ensemble de la Mésopotamie.
• L'écriture, inventée au ive millénaire, permet notamment, grâce aux scribes, une administration plus rigoureuse de l'État (inventaires, impôts, lois, traités), mais sert aussi dans les temples, car les sociétés sont profondément religieuses.
3. Des sociétés religieuses
• Les populations sont polythéistes : on croit en de nombreux dieux et déesses (plus d'un millier en Mésopotamie). Les dieux ont le plus souvent une apparence humaine. Par exemple An, le dieu du ciel, ou Enlil, celui du vent ; Ishtar, déesse de l'amour et de la guerre, ou encore Nana, le dieu du soleil.
• Les croyances religieuses rendent compte de la création du monde par les dieux. Le dieu Enki a ainsi créé le Tigre et l'Euphrate. Il a également donné un roi aux hommes. La crainte de la colère des dieux est grande : tous les phénomènes naturels (sécheresses, inondations) leur sont attribués, ce qui nécessite un culte pour attirer leur bienveillance.
Le culte des dieux est rendu par les prêtres dans les temples, souvent en présence du roi. Le plus souvent, chaque cité possède une divinité qu'elle adore plus spécialement, ainsi Nanna à Ur. La ziggurat, haute tour à étages, marque la présence du dieu dans la cité.
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