L'inégale croissance des populations


Fiche

 Les hommes sont de plus en plus nombreux sur la planète Terre mais la croissance de la population reste très inégale selon les pays. Comment la mesure-t-on ? Quelles sont les régions où la population augmente le plus ? Pourquoi la croissance est-elle plus faible ailleurs ?
I. Comment mesurer la croissance de la population ?
1. Dénombrer les habitants d'un pays
•  Depuis l'Antiquité, les États tentent de connaître le nombre de leurs habitants. Les premiers recensements datent de l'époque romaine : le plus célèbre est celui qui a contraint Joseph à retourner dans son village de naissance, Bethléem, pour s'y faire dénombrer, emmenant sa femme, Marie, enceinte d'un certain Jésus. En France, les recensements se font désormais annuellement, par enquêtes. Mais tous les pays ne peuvent pas mettre en place ces opérations coûteuses de dénombrement : les chiffres avancés sont donc souvent très approximatifs. Quand ils existent, les registres de l'état civil permettent, eux aussi, de connaître la population d'un pays.
2. Compter les naissances et les décès
Pour évaluer une population, on dispose de plusieurs données.
•  Le taux de natalité indique le nombre de naissances pour mille habitants. Le plus élevé est celui du Niger (en Afrique) : 51 naissances pour 1 000 habitants (symbole : ‰). Le plus bas est celui du Japon, avec 7,4 naissances pour 1 000 habitants.
•  Le taux de mortalité indique le nombre de décès pour mille habitants en un an. Le plus élevé est celui de l'Angola (en Afrique) : 23,7 décès pour 1 000 habitants. Le plus bas est celui des Émirats Arabes Unis (pays de la péninsule arabique), avec seulement 2,1 décès pour 1 000 habitants.
•  Ces chiffres varient considérablement d'un État à l'autre et dépendent de la composition de la population. Un pays industrialisé, comme la France, a un taux de mortalité de 8,65 pour 1 000. Ce taux ne peut diminuer davantage en raison du nombre important de personnes âgées. À l'inverse, un pays pauvre, comme l'Égypte, a un faible taux de mortalité (4,85 ‰), car sa population est très jeune.
3. D'autres indicateurs
•  L'espérance de vie représente la durée moyenne de la vie des habitants d'un pays. En général, les hommes vivent moins longtemps que les femmes : 84,4 ans pour une femme et 78 ans pour un homme, en France. Cette différence s'explique en grande partie par les accidents de la route et par les effets nocifs du tabac et de l'alcool qui touchent (aujourd'hui) davantage les hommes. Dans les pays pauvres, l'écart est moindre.
•  Pour savoir si une population augmente ou non, on calcule la différence entre les taux de natalité et de mortalité. D'autres facteurs interviennent cependant : il faut également prendre en compte le nombre de personnes qui entrent (immigration) sur le territoire et celles qui le quittent (émigration).
II. Une croissance inégale
1. L'essor démographique
•  Pendant des millénaires, l'augmentation de la population a été lente et irrégulière en raison des maladies, des famines et des guerres. Dès le XVIIIe siècle, les progrès de la médecine, de l'hygiène et de l'alimentation ont fait reculer la mortalité, d'abord dans les pays développés et, plus tard, dans ceux du tiers monde : on appelle ce phénomène la transition démographique. Depuis lors, la croissance de la population s'est rapidement accélérée. La population mondiale a plus que triplé en soixante-dix ans : elle est passée de 2,5 milliards de personnes en 1950 à plus de 7,7 milliards aujourd'hui.
2. Le vieillissement de la population
•  Au XIXe siècle, la population des pays riches augmentait plus rapidement qu'ailleurs. En effet, la natalité restait élevée tandis que, grâce aux progrès de la médecine et de l'hygiène, la mortalité ne cessait de diminuer. Aujourd'hui, la faiblesse de la natalité freine nettement la croissance de la population. Dans certains pays (en Europe de l'Est, en Russie), le taux de mortalité est même supérieur à la natalité : la population diminue. Elle tend par ailleurs à vieillir car elle compte de plus en plus de personnes âgées (et de moins en moins d'enfants). Enfin, comme l'espérance de vie moyenne augmente les dépenses de santé sont élevées.
3. Des pays jeunes
•  Depuis 1950, l'augmentation de la population du tiers monde est en grande partie responsable de la croissance démographique mondiale. Cette augmentation est particulièrement forte en Afrique et au Moyen-Orient. La natalité y reste élevée alors que la mortalité a baissé fortement. Dans ces régions, les jeunes représentent souvent la moitié des habitants. De plus, l'espérance de vie augmente sensiblement : elle avoisine désormais les 60 ans (elle n'était que de 40 ans en 1960).
4. Pour ou contre la natalité ?
•  De nombreux pays du tiers-monde pratiquent une politique de limitation des naissances plus ou moins rigoureuse. Jusqu'en 2016, en Chine, la loi imposait aux couples de n'avoir qu'un seul enfant. Malgré tout, plus de 16 millions de Chinois naissaient chaque année ! Dans les pays les plus pauvres, la forte croissance démographique accentue le manque d'équipements sociaux (à commencer par les hôpitaux et les écoles) et le manque d'emplois disponibles.
•  Dans les pays industrialisés, au contraire, certains États prennent des mesures afin d'encourager la natalité. Le gouvernement français accorde par exemple des allocations proportionnelles au nombre d'enfants. Dans certains pays très développés, le vieillissement de la population (de plus en plus de personnes âgées et de moins en moins de jeunes) menace en effet les équilibres démographiques et économiques : la future génération de jeunes travailleurs sera-t-elle suffisamment nombreuse pour payer les retraites de leurs parents ?
•  Vers 2050, la Terre devrait compter environ 9 milliards d'habitants (selon la baisse du taux de natalité dans les pays pauvres et l'évolution du taux de mortalité).
III. Les migrations internationales
•  Les migrations expliquent aussi, pour une part, l'inégale répartition de la population sur la Terre. De 1945 à 1970, les États riches, qui manquaient de main-d'œuvre, ont fait appel aux travailleurs étrangers des pays pauvres. Ces migrations ont néanmoins beaucoup ralenti avec l'apparition du chômage dans les pays développés. Elles concernent cependant encore environ 200 millions de personnes dans le monde.
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