La côte languedocienne, un littoral aménagé pour les touristes


Fiche

Au début du xxe siècle, les côtes marécageuses du Languedoc étaient encore quasiment désertes. Aujourd'hui, le littoral est densément occupé par l'homme.
Comment s'est faite cette transformation ? Quels ont été les différents aménagements nécessaires à la fréquentation touristique ?
I. Un paysage aménagé
1. L'intervention de l'État
•  À l'ouest du Rhône, le littoral languedocien est plutôt rectiligne, sans relief, constitué par un cordon littoral sablonneux. Derrière celui-ci, des étangs d'eau de mer, des lagunes, se sont fréquemment maintenus.
•  Jusque dans les années soixante, cette côte était encore infestée de moustiques et très peu fréquentée. Pour répondre à la très forte demande des Français (et des touristes des pays du Nord) voulant prendre leurs vacances au soleil, l'État a entrepris son aménagement en 1963. Il a pris en charge la démoustication, la construction de routes d'accès et de réseaux d'eau potable. Sur 200 kilomètres de côtes, ont été construits douze ports de plaisance et sept nouvelles stations balnéaires : Port-Camargue, La Grande-Motte, Cap d'Agde, Gruissan- Plage, Port-Leucate, Port-Barcarès, Canet-Saint-Cyprien. Ces centres de tourisme construits à grands frais devaient retenir une partie des vacanciers qui se dirigeaient vers l'Espagne. Le pari a été tenu.
2. Un littoral adapté au tourisme de masse
•  La hausse du niveau de vie, l'allongement des congés payés (cinq semaines) et la publicité pour les rivages ensoleillés ont favorisé un tourisme de masse. En juillet et en août, plus de dix millions de touristes français et étrangers passent leurs vacances sur les plages françaises de la Méditerranée : ce littoral est la première région touristique du monde. Le Languedoc accueille à lui seul plus de quatre millions de touristes (dont 25 % viennent des pays du Nord de l'Europe).
3. L'exemple de Port-Camargue
•  Port-Camargue est une station entièrement créée pour les touristes, auprès d'un port plus ancien, Le-Grau-du-Roi, à l'ouest du Rhône. On a creusé un port artificiel à l'intérieur des terres, ce qui permet d'étendre le littoral : chaque appartement a « les pieds dans l'eau ». C'est ce que l'on appelle une marina : les logements sont reliés au port de plaisance et chacun accède facilement à son bateau. De grands immeubles, des campings parmi les plus étendus d'Europe complètent les possibilités d'accueil touristique. Ces constructions sont denses (le terrain coûte cher) et sans charme (elles se ressemblent toutes). Surtout, Port-Camargue, assaillie par les touristes l'été, est une ville morte pendant l'hiver.
II. Une menace pour l'environnement ?
•  Les constructions ont certes envahi le littoral et détruit le paysage naturel : à La Grande- Motte, les pyramides alvéolées « bétonnent » le front de mer. Pour éviter certaines erreurs d'aménagement commises sur la Côte d'Azur, l'État a cependant prévu la constitution de réserves naturelles (le parc régional de Camargue, créé en 1970).
•  Restent les risques inhérents à une relative surpopulation saisonnière : dans un climat chaud et sec en été, l'eau est un bien précieux réservé aux touristes (entretien des jardins et des golfs, piscines, etc.). Le vent violent, la sécheresse de l'été et les imprudences des touristes aggravent les risques d'incendies. Enfin, la Méditerranée est globalement polluée. Le littoral languedocien semble encore épargné par cette pollution : pour combien de temps ?
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