Les campagnes méditerranéennes

En Europe, certains paysages ruraux sont très caractéristiques : ainsi, autour de la Méditerranée, la nature et l'exploitation qu'en ont faite les hommes présentent un certain nombre de points communs.
Quels sont les paysages de ces campagnes méditerranéennes ? Comment évoluent-ils ?
I. Les pays du soleil
•  Dans le climat méditerranéen, les étés sont secs et chauds. La sécheresse estivale dure trois à quatre mois à Marseille, six à Athènes et presque huit mois sur les côtes tunisiennes. Les rivières, asséchées, ont alors l'apparence de lits caillouteux. Les hivers sont doux, les automnes pluvieux. Les averses, courtes mais violentes, ravinent les pentes mal protégées par la végétation et gonflent brutalement les cours d'eau (provoquant parfois des inondations meurtrières, comme dans le Gard, en décembre 1999).
•  La sécheresse estivale de ce climat explique la présence d'une végétation particulière. La forêt méditerranéenne est une forêt d'arbres à feuillage persistant : chêne vert, chêne-liège. Les feuilles (toujours vertes) sont petites, piquantes et vernissées, ce qui limite leur transpiration ; le système de racines est très développé et l'écorce épaisse. La forêt est extrêmement fragile et se reconstitue difficilement. Lorsqu'elle a été détruite (incendies, déforestation pour les pâturages), elle cède la place aux petits buissons épineux et aux touffes de plantes aromatiques du maquis ou de la garrigue. D'autres arbres résistant à la sécheresse estivale sont également présents  : oliviers, amandiers, figuiers, etc.
II. Un paysage agricole
•  Depuis des millénaires, les hommes ont pratiqué l'agriculture et l'élevage au bord de la Méditerranée. Ils se sont généralement installés dans des villages perchés (moins malsains que certaines plaines et plus faciles à défendre). Sur les pentes, aménagées en terrasses, la polyculture associe blé, vigne et olivier. c'est une agriculture vivrière : le blé est la matière première des galettes, la vigne fournit le vin, l'olivier l'huile. Tous trois furent longtemps la base de l'alimentation méditerranéenne. Les cultures sont souvent superposées : les rangs de vigne alternent avec les céréales et les oliviers. Ce paysage est encore visible en Italie centrale (en Toscane) et en Grèce.
•  L'été, le manque d'herbe oblige les éleveurs de moutons ou de chèvres à conduire leurs troupeaux dans les pâturages de montagne. L'hiver, au contraire, les bergers redescendent dans les plaines. C'est la transhumance (qui se pratique de moins en moins, aujourd'hui).
III. Le problème de l'eau
•  Le problème de l'eau se pose depuis toujours dans les campagnes méditerranéennes. Très tôt ont été développées des techniques d'irrigation perfectionnées (aqueducs romains, canaux et châteaux d'eau perdurent). Aujourd'hui, les canaux sont souvent alimentés grâce à des barrages et à des pompes électriques (dans les plaines de Valence en Espagne, du Roussillon et de la Durance en France). Des canons à eau ou des tubes troués, reliés aux vannes, dispersent l'eau sur toute la surface des champs. Des réseaux de tuyaux enterrés près des racines des plantes distribuent aussi l'eau goutte-à-goutte, pour en limiter l'évaporation et optimiser l'utilisation. On plante des cyprès en rideau autour des champs, pour éviter que le vent ne dessèche les cultures.
•  Grâce à l'irrigation et à la douceur de l'hiver, les vergers d'agrumes (oranges, mandarines, citrons), près de Valence (en Espagne) et en Corse, sont prospères. Les cultures maraîchères (fruits et légumes) sont pratiquées toute l'année, en Espagne et dans la vallée du Rhône, comme les cultures florales sur la Côte d'Azur. Une main d'œuvre nombreuse est nécessaire pour la cueillette des fruits et des légumes. Ceux-ci sont triés, empaquetés et expédiés vers les grandes villes (d'où la création de réseaux de communication). Les densités de population sont donc généralement plus fortes dans les régions irriguées que dans les zones de cultures sèches.
IV. Un paysage en évolution
•  Depuis un siècle, les paysans méditerranéens ont donc abandonné l'association traditionnelle blé, vigne, olivier pour se consacrer à des cultures commerciales. Certaines régions se sont spécialisées dans la production des primeurs (des fruits et des légumes qui arrivent à maturité avant la saison). Le paysage des campagnes a été profondément transformé : les surfaces irriguées sont plus grandes ; pour cultiver les terres, les paysans ont quitté les anciens villages perchés et ont bâti leurs fermes dans la plaine agricole. Les campagnes offrent des paysages soigneusement cultivés : elles sont devenues le jardin de l'Europe.
•  Autre évolution récente, le développement du tourisme dans certaines régions méditerranéennes. La douceur des hivers et l'ensoleillement estival attirent de nombreux vacanciers : cela modifie parfois la répartition des activités, l'agriculture n'apparaissant plus toujours aussi rentable.
Exercice n°1
Quels arbres caractérisent la forêt méditerranéenne ?
Cochez la bonne réponse.
les arbres à feuillage caduc
les arbres à feuillage persistant
La forêt méditerranéenne est une forêt de chênes verts, chênes-liège. Les feuilles (toujours vertes) sont petites, piquantes et vernissées, ce qui limite leur transpiration ; le système de racines est très développé et l'écorce épaisse.
Exercice n°2
Que cultive-t-on principalement au bord de la Méditerranée ?
Cochez la (ou les) bonne(s) réponse(s).
le maïs
le blé
l'avoine
la vigne
l'olivier
Tous trois furent longtemps la base de l'alimentation méditerranéenne. Les cultures sont souvent superposées : les rangs de vigne alternent avec les céréales et les oliviers.