Des littoraux toujours plus attractifs


Fiche

Les littoraux sont de loin les zones de peuplement privilégiées par les hommes. Comment les occupent-ils et pourquoi ?
I. Des littoraux sans cesse plus peuplés
• Les littoraux – zone de contact entre la terre et la mer – sont globalement des zones très peuplées. Tous ne le sont pas, mais beaucoup le sont : en 2010, 80 % de la population mondiale vit sur une frange littorale de 100 km ! Et cela ne fera que s'accroître : en 2025, plus de 75 % des hommes seront à moins de 60 km de la mer ! Les marées sont à présent surtout des marées humaines. Et ces marées sont d'abord des marées urbaines : 14 des 16 premières zones urbaines mondiales sont sur le littoral.
• Cette littoralisation du peuplement est surtout manifeste depuis le milieu du xxe siècle. C'est à partir de 1945 que les populations littorales augmentent très fortement, et le phénomène s'est encore accéléré dans les trente dernières années. Les groupes humains s'y installent pour travailler ou pour profiter d'un environnement perçu comme plus agréable.
• Le peuplement littoral n'est cependant pas uniforme. Les littoraux ne sont souvent densément peuplés que s'ils sont proches des grands foyers de peuplement de la planète : par exemple, Chine orientale ou Inde littorale… mais les vallées du Gange ou du Huang He sont pareillement occupées ; l'Extrême-Orient russe, en revanche, pourtant à quelques dizaines de kilomètres des densités chinoises ou coréennes, est quasi désert, bien que littoral.
II. Des espaces aux activités multiples
• Les littoraux ont toujours été le siège d'activités multiples, ce qui explique leur peuplement préférentiel. Depuis la plus haute Antiquité, la pêche permet de nourrir les populations : c'est encore le cas sur les côtes du Sénégal comme de la Bretagne, en bordure des côtes ou en plus haute mer. Les pays les plus développés, comme le Japon, s'adonnent même à la pêche hauturière, employant des bateaux-usines pour des campagnes de plusieurs mois. Plus récemment encore, l'aquaculture – c'est-à-dire l'élevage de poissons, de coquillages ou de crustacés – s'est développée à tel point que plus de la moitié du poisson consommé dans le monde est en fait du poisson d'élevage. La Thaïlande, quant à elle, s'est fait une spécialité de l'élevage de crevettes, dont elle est le premier exportateur mondial.
• Le commerce maritime remonte également très loin dans l'Histoire. Au départ simple cabotage, le commerce maritime est aujourd'hui d'échelle mondiale. Les navires spécialisés permettent d'acheminer n'importe quelle marchandise : supertankers pour le pétrole, minéraliers pour le minerai, ou encore porte-conteneurs, véritable révolution du transport maritime ; les générations les plus récentes peuvent porter jusqu'à 12 000 conteneurs, ces boîtes à tout transporter ! Le transport maritime a atteint une telle efficacité (faible coût, grandes quantités, régularité, fréquence) que les activités économiques modernes se concentrent de plus en plus sur les littoraux, pour être au plus près des ports. Dans les ports, en effet, arrivent au meilleur prix les matières premières ou l'énergie du monde entier : en France, par exemple, les activités sidérurgiques se sont localisées à Dunkerque ou à Fos, dans les ports : c'est la « sidérurgie sur l'eau ».
• Avec le développement du tourisme, au xxe siècle, les littoraux font figure d'espaces privilégiés car le tourisme balnéaire est un type très recherché. Avec l'élévation du niveau de vie et la réduction du temps de travail, donc le développement des loisirs, les espaces littoraux accueillent des touristes toujours plus nombreux, qui obligent à des aménagements de grande ampleur, telles les stations balnéaires intégrées du Languedoc (La Grande Motte), de Tunisie (Djerba) ou du Mexique (Cancun).
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