Campagnes du Nord


Fiche

Les campagnes des pays du Nord n'ont pas connu moins de mutations que celles du Sud. Les problèmes sont cependant très différents.
I. Des agricultures modernes
• Les pays développés du Nord présentent tous les traits d'agricultures modernes. Le nombre d'agriculteurs est aujourd'hui faible : 1 % de la population active en Belgique, 2 % au Royaume-Uni ou aux États-Unis, 3 % en France ou au Japon, etc. Les exploitations sont devenues partout moins nombreuses, mais ont beaucoup gagné en superficie : en France, la superficie moyenne était de 15 ha en 1958, elle est à présent de 57 ha. Et surtout, avec moins d'agriculteurs, les productions se sont envolées. En France, par exemple, en trente ans, les rendements laitiers ont triplés, les rendements céréaliers quadruplés !
• Les agricultures du Nord se sont, en effet, fortement modernisées depuis 1945. La formation des agriculteurs, la mécanisation généralisée, la chimisation massive des terres (engrais, pesticides, insecticides, etc.), l'utilisation de semences sélectionnées, voire d'OGM dans certains pays, tout cela a permis une hausse exceptionnelle des rendements et des productions. Les agricultures du Nord sont intégrées dans un complexe agro-industriel qu'elles alimentent en produits, qui sont ensuite transformés par de puissantes industries agro-alimentaires.
• Certaines agricultures ont fait le choix de l'intensification : c'est le cas de la plupart des agricultures d'Europe de l'Ouest, au premier rang desquelles la France ou les Pays-Bas. Les systèmes agricoles sont ainsi très productifs : zones de grande culture spécialisée, élevages hors-sol industriels, cultures délicates, etc. D'autres ont fait le choix inverse : la modernisation a été mise au service d'une agriculture extensive, aux rendements moins élevés mais très rentables car moins consommatrices de travail. C'est le cas des pays neufs, États-Unis en tête.
II. De nouvelles campagnes
• Les campagnes du Nord ont été profondément modifiées par le recul de la population agricole. Si les populations rurales ont beaucoup reculé, elles sont cependant nettement supérieures aux populations agricoles. Les campagnes du Nord sont à présent majoritairement peuplées de ruraux non-agricoles. Mieux, depuis une trentaine d'années, les populations rurales, du moins dans les espaces les plus proches des agglomérations urbaines, se sont mises à augmenter de nouveau.
• En raison des prix du foncier en ville, ainsi que des aspirations à un style de vie plus consommateur d'espace (maison individuelle et jardin), les espaces péri-urbains (autour des villes) se sont beaucoup développés. C'est la périurbanisation (autour des villes) ou la rurbanisation (urbanisation de la campagne un peu plus loin des villes). Les campagnes du Nord se modifient donc sous l'effet de ces changements démographiques. Les espaces ruraux perdent une partie de leurs fonctions agricoles : rurbanisation des villages proches, développement des zones d'activités proches d'une autoroute, succès du tourisme vert.
• Ces mutations concernent principalement les zones rurales les plus proches des agglomérations urbaines et rendent plus difficile à saisir la limite entre rural et urbain. En revanche, dans les campagnes plus éloignées, ce qu'on appelle parfois le « rural profond », le dépeuplement se poursuit : la population diminue, les terres agricoles retournent peu à peu aux friches ou à la forêt. Certaines zones du Massif Central, en France, sont dans ce cas, posant le problème de la continuité du territoire.
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