Campagnes du Sud


Fiche

En quoi les campagnes des pays du Sud sont-elles fondamentalement différentes de celles des pays du Nord ? Comment évoluent-elles ?
I. Un monde de paysans
• Les pays du Sud sont les pays en développement. Ils rassemblent 90 % des ruraux de la planète. En Asie et en Afrique, surtout, ils sont encore très nombreux dans les campagnes : la population rurale y représente encore 60 % de la population totale. Beaucoup parmi eux sont des paysans, le plus souvent pauvres, qui pratiquent encore une agriculture traditionnelle. Il s'agit généralement d'une association de cultures vivrières, destinées à nourrir le producteur et sa famille, et de petit élevage. Les techniques sont rudimentaires, l'outillage sommaire, la mécanisation quasi absente. Les rendements – quantités produites à l'hectare – sont donc faibles et les récoltes pas toujours suffisantes.
• Pourtant, les campagnes sont très variées selon les régions. Les régions de savane africaine ou de forêt humide, en Amérique latine, en Afrique, en Asie du sud-est, portent des densités assez faibles : les agricultures y sont extensives, c'est-à-dire que les paysans n'y cherchent pas de forts rendements, se contentant parfois de défricher pour quelques années, par le feu, puis de planter, avant de recommencer plus loin les années suivantes. Les productions sont plutôt faibles, mais le travail n'est pas non plus très exigeant.
• Dans les deltas de l'Asie orientale, en revanche, les paysanneries ont mis en place des systèmes agricoles très intensifs : la riziculture. Les fortes densités de population permettent la culture intensive de tout le territoire disponible. La riziculture exige beaucoup de travail, mais les rendements sont élevés. En cas de riziculture irriguée, par exemple en Chine du sud, on peut atteindre trois récoltes de riz par an !
II. Des évolutions majeures
• Une partie des paysanneries des pays du Sud a également fait le choix de cultures commerciales, c'est-à-dire destinées non à l'alimentation du producteur mais à la vente, soit pour les villes voisines, soit pour l'exportation. Avec l'argent obtenu, les producteurs s'achètent la nourriture qu'ils n'ont pas produite et des biens de consommation. Mais ces petits producteurs ne font pas le poids face aux grands domaines : de grandes plantations commerciales produisent massivement des produits destinés aux marchés du Nord : cacao en Côte d'Ivoire, café au Vietnam, soja au Brésil. D'immenses ranchs se consacrent à l'élevage extensif et en exportent la viande, comme c'est le cas en Argentine.
• Les campagnes du Sud sont en situation de forte croissance démographique. Pour faire face à cet afflux de population, les agricultures doivent augmenter leurs productions. Dans certains cas, on augmente la production en augmentant la superficie cultivée, en défrichant de nouvelles terres, tels les fronts pionniers brésiliens. Dans d'autres, on mise sur l'intensification des pratiques : c'est la Révolution verte. La Révolution verte consiste à augmenter les rendements en utilisant des techniques modernes : mécanisation, irrigation, engrais, semences à fort rendement, pesticides. En Asie, et notamment en Inde, elle a permis de donner à manger à une population en forte croissance.
• Mais même la Révolution verte a ses limites. La croissance démographique ainsi qu'une répartition des terres souvent très inégale conduisent nombre de ruraux à quitter définitivement la campagne pour la ville : c'est l'exode rural. En Chine, ces ruraux qui arrivent en ville sont au nombre de 200 millions : on les appelle les mingong (paysans-ouvriers). Souvent fort mal payés, ils parviennent cependant à envoyer une partie de leur salaire à leur famille restée à la campagne.
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