Qu'est-ce que la pauvreté ?

La pauvreté peut être définie comme l'insuffisance de ressources. Ce peuvent être des ressources matérielles (nourriture, vêtement, habitation, ou l'argent nécessaire pour s'en procurer), mais aussi des ressources immatérielles (éducation, respect, par exemple). Mais il n'est pas facile de mesurer le nombre de pauvres.
I. Pauvreté absolue, pauvreté relative
• Un premier moyen de mesurer la pauvreté est de mesurer la pauvreté monétaire (ou pécuniaire), c'est-à-dire le manque d'argent pour faire face aux besoins de base (alimentation, vêtements, logement). Il suffit alors de définir un seuil de pauvreté : en dessous, on est pauvre, au-dessus, on ne l'est pas. Mais les choses ne sont pas si simples.
Les pays du Sud, en développement, utilisent en général un seuil absolu, calculé en parité de pouvoir d'achat (avec 1 $, on n'achète pas la même chose aux États-Unis et au Mali) : en dessous de 2 $ par personne et par jour, on est considéré comme pauvre ; en dessous de 1,25 $ par personne et par jour, on entre dans le domaine de la pauvreté absolue. En 2005, cette mesure absolue donnait 1,4 milliards de pauvres dans le monde.
Dans les pays développés, où la richesse globale de la population n'a rien à voir avec celle des pays du Sud les plus pauvres, on utilise un seuil de pauvreté relatif, souvent une fraction du revenu médian. Prenons par exemple la population française. Le revenu (ce que l'on gagne) médian est celui qui partage la population exactement en deux. Si l'on gagne moins de 60 % de ce revenu médian, on est considéré comme pauvre, même si on ne le serait pas dans un pays du Sud ! Le problème de ce calcul relatif, c'est qu'il y aura ainsi toujours des pauvres ! Imaginons que le revenu de chaque Français soit multiplié par 1 000 : il y aurait toujours la même proportion de pauvres… Selon ce calcul à 60 % du revenu médian, la France compte 13 % de pauvres, soit environ 8 millions de personnes. À ce niveau, la pauvreté relative n'est pas seulement monétaire : le sentiment de pauvreté vient aussi d'une certaine exclusion par rapport au mode de vie standard.
II. La pauvreté humaine : pas seulement une question d'argent
• La pauvreté n'est donc pas qu'une question d'argent. C'est un phénomène qui comporte de multiples dimensions : sanitaire, sociale, culturelle, alimentaire, etc. Seules des études précises peuvent rendre compte de ce phénomène, et non de simples indicateurs statistiques. On notera par ailleurs que ces indicateurs sont calculés le plus souvent par pays, ce qui rend invisible la pauvreté entre les différentes régions, catégories sociales, classes d'âge ou sexes du pays considéré. Il n'en demeure pas moins que des outils statistiques sont nécessaires pour comprendre le monde. L'ONU – en fait son agence spécialisée, le Programme des Nations-Unies pour le Développement (PNUD) – a donc développé des indicateurs plus complexes.
• En fait, le PNUD a élaboré non pas un mais deux indicateurs de pauvreté humaine, baptisés IPH-1 et IPH-2. L'IPH-1 sert essentiellement pour les pays du Sud, en développement : il est calculé à partir de la longévité, de l'instruction et des conditions de vie. L'IPH-2 est plus adapté aux pays du Nord, développés, puisqu'en plus des indicateurs de l'IPH-1, il intègre un indicateur d'exclusion. Les deux IPH sont calculés en pourcentage. Par exemple, l'IPH-1 du Tchad est de 53,1 %, ce qui signifie que le pays compte 53,1 % de pauvres. L'IPH-2 de la France est de 11 %.
• Enfin, l'Indice de Développement Humain (IDH) est sans doute l'instrument de mesure le plus synthétique, même s'il ne mesure pas à lui tout seul ce qu'est le développement. Il varie entre 0 et 1 et comporte 3 décimales. Par exemple, l'IDH le plus élevé en 2007 (les dernières données disponibles) est celui de la Norvège, avec 0,971 ; le plus bas est celui du Niger avec 0,340, soit le 182e et dernier rang. La France se situe en 8e position mondiale, avec 0,961. L'IDH est un indice composite, c'est-à-dire qu'il intègre trois mesures différentes : la mesure de la santé et de la longévité, au moyen de l'espérance de vie ; la mesure du niveau d'éducation, au moyen du taux d'alphabétisation des adultes et du taux de scolarisation des enfants ; la mesure du niveau de vie, au moyen du Produit Intérieur Brut (PIB) en parité de pouvoir d'achat. L'IDH du monde est de 0,753.
Exercice n°1
Quel est le seuil de pauvreté absolue ?
Cochez la bonne réponse.
3 $ par personne et par jour
2,25 $ par personne et par jour
1,25 $ par personne et par jour
1 $ par personne et par jour
Le seuil de pauvreté absolue est de 1,25 $ par personne et par jour. Un seuil de 2 $ peut également être utilisé pour définir la pauvreté relative. Ces deux seuils sont calculés par la Banque Mondiale.
Exercice n°2
Comment définit-on le seuil de pauvreté dans un pays comme la France ?
Cochez la bonne réponse.
moins de 1,25 $ par personne et par jour
moins de 1,25 € par personne et par jour
moins de 60 % du revenu médian
moins de 30 % du revenu médian
La France se situant dans les pays riches, le seuil de pauvreté absolu ne peut y être utilisé, car il n'aurait pas grand sens. On définit donc le seuil de pauvreté par une fraction du revenu médian. Généralement, il est égal à 60 % du revenu médian, du moins selon le mode de calcul adopté par l'Union européenne. En France, on retient souvent la formule de 50 % du revenu médian.
Exercice n°3
Rends à chaque indice sa définition.
Faites glisser les étiquettes dans les zones prévues à cet effet.
IPH-1
IDH
IPH-2
imcAnswer7?
Indicateur de pauvreté humaine utilisé pour les pays pauvres
imcAnswer8?
Indicateur de pauvreté humaine utilisé pour les pays riches
imcAnswer9?
Indicateur composite qui mesure le développement en intégrant la longévité, l'éducation et le niveau de vie
L'IDH est mesuré entre 0 et 1 avec 3 décimales. Les IPH sont mesurés en pourcentage de la population totale.
Exercice n°4
Dans quel domaine peut s'exprimer la pauvreté ?
Cochez la (ou les) bonne(s) réponse(s).
monétaire
sanitaire
alimentaire
culturel
social
Toutes les réponses sont justes : la pauvreté comporte de multiples dimensions et ne peut se résumer à un simple manque d'argent, même si c'est un moyen commode pour la mesurer.