Devant la raréfaction des réserves de pétrole facilement exploitable et les progrès de la consommation, il apparaît de plus en plus nettement que le monde doit repenser son utilisation de l'énergie.
I. Une nouvelle transition énergétique ?
• Au cours de son histoire, l'Humanité a déjà effectué plusieurs transitions énergétiques : de l'énergie humaine à l'énergie animale, avec la domestication des bêtes ; sont venues s'ajouter l'énergie de l'eau et celle du vent. Au xixe siècle, la 1re Révolution industrielle a vu le triomphe du charbon et de la machine à vapeur. La 2e Révolution industrielle fut celle du pétrole et de l'électricité. Puis est apparu le nucléaire. L'Humanité sait donc gérer les transitions énergétiques et celle qui s'opère actuellement n'est pas vraiment différente des autres.
• Le « mix énergétique » mondial (les différentes énergies consommées dans le monde) se diversifie progressivement. Le nucléaire, éclipsé par Tchernobyl, effectue un retour en force et de nombreux pays relancent la construction de centrales (la France avec les réacteurs EPR de 3e génération), prolongent la durée de vie des centrales existantes (Allemagne) ou en font construire de nouvelles (Chine). Les énergies renouvelables, se développent très rapidement, même si, partant de très bas, elles sont encore loin d'assurer une part significative de la consommation mondiale. Mais surtout, les énergies fossiles sont loin d'être épuisées. Les réserves de charbon sont considérables (États-Unis, Chine, Australie, Russie) et sont estimées à près de 150 ans de la consommation actuelle. Le pétrole inquiète davantage, mais ce n'est pas le pétrole qui manque, c'est le pétrole facile à extraire ! Les gisements en offshore profond, dans l'Arctique ou les pétroles extra-lourds promettent encore de nombreuses décennies de consommation, même si le prix en est sensiblement plus élevé. Quant au gaz, les réserves mondiales viennent d'augmenter brusquement avec les nouvelles technologies d'extraction des gaz de schistes, venues des États-Unis. La pénurie n'est donc pas pour demain !
II. Améliorer l'efficacité énergétique
• Il n'en demeure pas moins vrai que l'énergie bon marché appartient probablement au passé et que son coût devrait rester durablement élevé, peut-être au niveau du 3e choc pétrolier, lorsque le baril a atteint près de 145 $ le baril en 2008, avant de redescendre en raison de la crise économique mondiale. Ce coût plus élevé de l'énergie doit amener – a déjà amené – à une prise de conscience que la ressource ne doit pas être gaspillée. D'où le développement de politiques « écoresponsables », devenues largement à la mode (covoiturage, voitures électriques, transports en commun, etc.).
• Surtout, depuis les années 1970, les économies les plus développées font preuve désormais d'une plus grande efficacité énergétique : avec la même quantité d'énergie, on crée aujourd'hui plus de richesses qu'hier ! Ainsi, depuis le premier choc pétrolier, le PIB des pays industrialisés a augmenté de plus de 30 % alors que leur consommation énergétique est restée stable. Les nouvelles normes énergétiques favorisent les appareils ou véhicules les plus sobres.
III. Vers une croissance verte ?
• Les pays du Nord, depuis une vingtaine d'années, ont largement infléchi leurs économies vers ce qu'on appelle « l'économie verte », c'est-à-dire les technologies privilégiant une croissance durable : l'énergie éolienne, le solaire, les nouveaux matériaux ou les conceptions écologiques. Ces nouvelles activités économiques à forte composante de recherche apparaissent comme une nouvelle frontière, pour laquelle les pays les plus avancés technologiquement sont les mieux partis.
• Les pays du Sud, en revanche, poursuivent un développement aussi rapide que possible, encore largement fondé sur une consommation toujours plus élevée d'énergie. Seuls quelques grand pays émergents – qui en ont les moyens – développent des filières « vertes » dont ils sont parfois les champions mondiaux, comme le Brésil avec son biocarburant à l'éthanol ou la Chine et le solaire photovoltaïque.
Exercice n°1
Qu'appelle-t-on le « mix énergétique » mondial ?
Cochez la bonne réponse.
le mélange de diverses sources d'énergie pour en créer une autre
la proportion des différentes sources d'énergie utilisées dans le monde
un mélange à base de protéines destiné à combattre la faim dans le monde
Le « mix énergétique » consiste à analyser quelles sont les énergies utilisées dans le monde et dans quelles proportions respectives. Il peut également être analysé au niveau national.
Exercice n°2
Va-t-on manquer de pétrole dans les 15 ans à venir ?
Cochez la bonne réponse.
Oui, je dois courir m'acheter un vélo.
Non, il y a autant de pétrole facile à extraire qu'avant.
Non, mais il sera plus cher.
Oui, c'est la fin du monde.
Il n'y a pas d'inquiétude particulière à avoir concernant le pétrole. Il faudra sans doute le payer un peu plus cher, voire de plus en plus cher, en attendant que l'Humanité ait achevé une nouvelle transition énergétique.
Exercice n°3
Les réserves mondiales de gaz viennent d'augmenter. Comment cela est-il possible ?
Cochez la bonne réponse.
Cela doit être un canular.
On vient de découvrir un gisement géant en Russie.
De nouvelles technologies permettent d'exploiter des gaz de schistes, particulièrement abondants.
On a colonisé la planète Jupiter, qui est une géante gazeuse.
L'exemple des gaz de schistes, qui viennent de propulser les États-Unis au premier rang mondial en une année, montre à quel point les nouvelles technologies permettront à l'Humanité de gérer au mieux la transition énergétique qui s'annonce. Il n'y a donc pas à paniquer, juste à réfléchir.
Exercice n°4
Qu'est-ce que la « croissance verte » ?
Cochez la bonne réponse.
la croissance de l'agriculture
la croissance économique fondée sur l'espérance en des jours meilleurs
la croissance économique fondée sur le développement de technologies propres
la croissance des plantes
Le secteur de l'économie « verte » est en plein essor, dans les pays industriels, mais aussi dans de nombreux pays émergents. Les pays les plus pauvres, en revanche, n'ont pas les moyens financiers ni technologiques de développer de telles activités et devront compter sur l'aide financière et les transferts technologiques des pays du Nord.