La pauvreté dans le monde


Fiche

La pauvreté dans le monde peut être analysée à toutes les échelles, planétaire comme locale. C'est un phénomène structurel de l'Histoire de l'Humanité, qui est à la fois cause et conséquence des blocages du développement.
I. La pauvreté dans le monde aux différentes échelles
À l'échelle mondiale, les pays du Nord s'opposent bien évidemment aux pays du Sud. L'Indice de Développement Humain (IDH – voir fiche précédente) de la planète est de 0,753. Mais il est de 0,932 pour les pays industrialisés. L'Amérique latine est assez loin derrière, à 0,821 et l'Asie orientale-Pacifique à 0,770. L'Asie du sud tombe à 0,612 et l'Afrique subsaharienne à 0,514. Les différences sont donc considérables et justifient l'existence d'un Nord et d'un Sud.
À l'échelle nationale, cependant, les choses sont plus complexes. Il existe d'abord un groupe au développement humain très élevé (au-dessus de 0,900) : ce sont les pays d'Europe occidentale, les États-Unis, l'Australie, la Nouvelle-Zélande et le Japon, auxquels sont venus s'ajouter des pays devenus riches dans les trente dernières années, telle la Corée du sud, Hong Kong ou Singapour. L'Europe orientale et les pays ex-soviétiques sont déjà en retrait.
• Parmi les pays les moins développés, les PMA (Pays les Moins Avancés) constituent une catégorie à part. Leur IDH tombe en dessous de 0,500, parfois même à des valeurs dramatiques : sur les 24 derniers, 22 sont localisés en Afrique subsaharienne (Niger 0,340). Leur situation est donc bien différente des pays en développement, voire émergents, tels la Chine à 0,772 ou le Brésil, à 0,813. Les disparités de développement sont donc encore considérables.
II. Pauvreté et développement durable
La pauvreté est évidemment une manifestation du faible développement. Mais elle est également un facteur de blocage de celui-ci. Il existe un lien très fort entre les indicateurs de pauvreté et l'IDH. L'existence de masses humaines sans réels moyens financiers, à l'état sanitaire souvent déplorable, à l'instruction quasi nulle constitue un blocage fondamental au développement. Dans une perspective de développement durable, le pilier économique (produire des richesses) et le pilier social (réduire les inégalités) sont menacés par les phénomènes de pauvreté. Réduire la pauvreté dans le monde, et d'abord au Sud, constitue donc un objectif majeur du développement durable de la planète.
• D'autant que la pauvreté contribue également à dégrader le 3e pilier environnemental. Les pauvres sont les personnes les plus touchées, partout dans le monde, par les nuisances écologiques (habitats pollués et souvent dangereux) ou les catastrophes, naturelles ou technologiques : on meurt parce qu'on s'est installé sur un terrain insalubre mais gratuit, à proximité d'une usine dangereuse ; on meurt parce qu'on s'est installé sur un terrain en pente mais gratuit, que les premières pluies torrentielles emporteront. De même, les populations les plus pauvres contribuent à dégrader l'environnement : quand il n'y a pas de système d'égout, où jeter les déchets ailleurs que dans la rue ou la rivière ? Quand les enfants ont faim, qu'importe la déforestation si l'arbre vendu permettra de les nourrir ?
• Mais une évolution positive existe. Depuis trente ans, 500 millions de personnes, essentiellement en Asie orientale, sont sorties de la pauvreté. L'évolution des IDH de quelques pays émergents montre bien qu'une intégration réussie au capitalisme mondialisé est la meilleure solution pour accéder au développement. Ainsi, le Brésil est passé d'un IDH de 0,685 en 1980 à 0,813 en 2007 et la Chine de 0,533 à 0,772.
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