La conquête coloniale de l'Algérie


Fiche

Après la perte de son premier empire colonial au xviiie siècle (1713 et 1763), la France n'a conservé que quelques territoires, essentiellement dans les Antilles. Bien qu'initiée un peu par hasard, la conquête de l'Algérie ouvre la deuxième période de l'impérialisme colonial français.
I. Une conquête par hasard ?
• L'Algérie du début du xixe siècle appartient à l'Empire ottoman. Le dey d'Alger commande alors aux trois beys d'Oran, de Médéa et de Constantine. La quasi-totalité de la population est musulmane et se partage entre Berbères et Arabes. Une minorité juive est également présente. À partir de 1815, les flottes britanniques et françaises contrôlent la Méditerranée jusque-là infestée de pirates.
• L'anecdote raconte un épisode célèbre et non encore entièrement élucidé… en 1827, le dey d'Alger, en discussion avec le consul de France à propos d'une dette française impayée, se serait emporté jusqu'à frapper l'ambassadeur du manche de son chasse-mouches. La France évacue alors son personnel diplomatique et envoie un navire demander des excuses : le dey fait donner le canon.
• Le gouvernement français de l'époque (le gouvernement Polignac) pense trouver là l'occasion de renforcer son autorité par un succès militaire. Il fait occuper Alger en juillet 1830, juste quelques semaines avant l'abdication de Charles X. Que va-t-il être fait de cette conquête ?
II. L'échec de la solution Abd-el-Kader
• Louis-Philippe se lance alors, contre l'avis de l'opinion publique, dans une occupation restreinte : l'armée française occupe Oran, Bougie, Bône et Mostaganem. Hors des villes, ce sont toujours les tribus arabes qui règnent en maître sur le territoire. La France signe un traité d'amitié, en 1834, avec l'émir Abd-el-Kader, qui dirige la région de Mascara : il étend son autorité sur les provinces d'Alger et d'Oran, contre la reconnaissance de la suzeraineté du roi de France.
• L'armée française se lance alors dans la conquête de la partie orientale de l'Algérie, prend Constantine en 1837, crée le port de Philippeville (en honneur à Louis-Philippe) puis occupe le terrain, installant des postes militaires, établissant des colons, aménageant des routes et bonifiant les marais littoraux. L'installation de la France en Algérie se précise.
• En 1839, sous un prétexte futile, l'émir Abd-el-Kader se lance dans le pillage de la riche plaine de la Mitidja, dans les environs d'Alger. Forcée de réagir, la France se trouve de plus en plus impliquée en Algérie. Le général Bugeaud est nommé gouverneur de l'Algérie en décembre 1840 et chargé de combattre Abd-el-Kader et de conquérir l'ensemble de l'Algérie.
La conquête de l'Algérie
La conquête de l'Algérie
III. Naissance d'une Algérie française
• Avec plus de 100 000 hommes au total, les colonnes mobiles de Bugeaud mènent une guerre impitoyable contre un ennemi qui ne l'est pas moins. En 1843, le camp de l'émir (la Smala) est pris et les troupes du Sultan du Maroc, son allié, sont battues sur les rives de l'Isly. Abd-el-Kader se soumet en 1847.
• La France se retrouve alors à la tête d'une colonie entière, qu'elle divise en trois provinces : Alger, Oran et Constantine. Les Européens débarquent en masse, attirés par des terres fertiles. Dès 1847, on dénombre 110 000 colons : 48 000 Français, 31 000 Espagnols, 16 000 Italiens. Face à eux, environ deux millions d'indigènes. L'histoire de l'Algérie française commence.
© 2000-2024, rue des écoles