La Révolution et les femmes


Fiche

Pendant la Révolution française, les femmes jouent un rôle spécifique, expriment leurs aspirations et réclament des droits. La période est pourtant loin d'être une étape marquante de la « libération de la femme ».
I. Les femmes, actrices de la Révolution
• De nombreuses femmes ont été actrices de la Révolution. Les plus connues sont des Parisiennes, membres de l'élite mais aussi des classes populaires. Parmi les femmes de l'élite, citons Marie-Antoinette, dont l'impopularité a eu des conséquences dramatiques ; d'autres femmes ont joué un rôle important auprès de leur mari.
• Cependant, la plupart de ces femmes ont joué un rôle — privé comme public — davantage en tant que femme qu'en tant que féministe, à l'exception notable d'Olympe de Gouges.
II. Les femmes du 5 octobre 1789
• Le 5 octobre 1789, des femmes issues du petit peuple parisien profitent du pillage de l'Hôtel de ville et de la distribution d'armes qui a eu lieu pour marcher sur Versailles, y rencontrer le roi et demander du pain.
• Finalement, après deux jours et une nuit de négociations et de manifestations, le roi, la reine et le dauphin quittent Versailles pour Paris : les femmes ont ramené « le boulanger, la boulangère et le petit mitron ».
III. Madame Roland, égérie du parti girondin
Madame Roland ouvre son salon en 1792. Grâce à ses relations, elle fait nommer son mari au ministère de l'Intérieur. Très influente, elle participe activement aux décisions ministérielles : elle rédige ainsi elle-même la fameuse « lettre au roi » signée par son mari, qui provoque son renvoi temporaire.
Égérie du parti girondin, elle attaque particulièrement Danton, qui finit par répliquer : « Nous avons besoin de ministres qui voient par d'autres yeux que ceux de leur femme ». Surnommée « la reine Coco » par ses ennemis montagnards, elle périt avec le parti girondin. Elle est guillotinée le 8 novembre 1793 après s'être — dit-on — exclamée : « Ô Liberté, que de crimes on commet en ton nom ! ».
IV. Olympe de Gouges, première féministe
• Au-delà de pain, ce sont aussi des droits que réclament les femmes. Née en 1748, Olympe de Gouges, féministe, anticolonialiste et antiesclavagiste, publie des manifestes politiques, dont, en 1791, sa célèbre Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne. L'article 1 affirme : « La femme naît libre et demeure égale à l'homme en droits ». Elle définit la Nation comme « la réunion de la femme et de l'homme ».
• Elle revendique ainsi l'égalité des droits pour la femme, tant dans la sphère publique que privée, et milite pour le droit au divorce. Elle dénonce également la montée de la dictature de Robespierre et périt sur l'échafaud, pour cela plus que pour ses prises de positions féministes, le 3 novembre 1793.
V. Joséphine de Beauharnais
Joséphine de Beauharnais entre plus tardivement dans l'histoire : elle est la fille d'un riche planteur de Martinique et veuve d'un député aux états généraux devenu président de l'Assemblée nationale constituante. Emprisonnée pendant la Terreur, elle devient la maîtresse de Barras, l'un des hommes forts du Directoire. Très belle, elle fait ensuite la conquête d'un général appelé à un grand avenir, qu'elle épouse en secondes noces en 1796 : Napoléon Bonaparte.
• Épouse du Premier consul, elle devient impératrice des Français, couronnée par son mari le 2 décembre 1804 : c'est elle qui est sacrée sur le célèbre tableau de David. Napoléon divorce cependant en 1809, pour se rapprocher de la maison d'Autriche (il épousera Marie-Louise, une princesse autrichienne) et assurer sa descendance. Au final, l'influence de Joséphine a été plus mondaine que politique, paradoxalement plus forte sous le Directoire (elle passe pour l'une des « reines » du Directoire) que sous le Consulat et l'Empire.
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