Les migrations touristiques

Le tourisme est une activité de loisir au cours de laquelle on passe au moins une nuit hors de chez soi.
I. Un phénomène en forte croissance
• En 2012, environ un milliard de touristes internationaux ont été dénombrés : c'est dire l'importance du phénomène ! Parmi eux, 80 millions ont visité la France.
Les mobilités touristiques sont en forte croissance depuis 1945. En dépit de chocs nombreux et variés (crises économiques, menaces terroristes, événements politiques tel le Printemps arabe), le nombre de touristes internationaux n'a cessé de croître : seulement 25 millions en 1950, 277 millions en 1980, 435 millions en 1990, 675 millions en 2000 et 1 milliard en 2012. L'Organisation mondiale du tourisme prévoit 1,8 milliard de touristes pour 2030.
• Le tourisme est ainsi devenu un secteur économique majeur, qui génère 1 000 milliards de dollars de chiffre d'affaires. Ce qui représente environ 5 % du produit mondial brut, c'est-à-dire de la richesse créée dans le monde en une année, 30 % des exportations mondiales de services et la 4e activité exportatrice mondiale.
Le secteur emploie entre 6 et 7 % de la main d'œuvre mondiale, sous la forme d'emplois directs (par exemple, le loueur de planche à voile) ou indirects (l'ouvrier qui fabrique la planche en question).
• Dans les pays développés, le tourisme contribue entre 2 % du PIB (là où le tourisme est une activité marginale) et jusqu'à plus de 10 % dans les pays les plus touristiques (presque 7 % en France). Dans les petits États à forte vocation touristique, la place du tourisme est encore plus grande.
L'enrichissement des populations explique ce développement du tourisme. Le développement de la société des loisirs, depuis 1945 en Europe occidentale et en Amérique du Nord, se poursuit à présent dans les pays émergents. De même, le vieillissement de la population mondiale, particulièrement marqué dans les pays les plus riches, contribue à la croissance du phénomène touristique. La révolution des transports (et notamment du transport aérien) allonge la distance et la durée des flux touristiques.
II. Des flux relativement concentrés mais en voie de diversification
• Pendant longtemps, les pays développés ont concentré l'essentiel des départs et des arrivées de touristes internationaux. Mais le paysage change : leur part s'est réduite et celle des pays émergents et en développement a progressé de 31 % à 47 % entre 1990 et 2010. Autrement dit, la moitié des touristes dans le monde seront bientôt issus des pays en développement. Sur les années 2000-2010, la croissance annuelle du nombre de touristes internationaux a été de 1,8 % dans les pays développés mais de 5,6 % dans les pays émergents.
L'Europe reçoit encore plus de la moitié (51,3 %) des touristes internationaux, surtout l'Europe méditerranéenne (18,6 % du total mondial), mais sa part relative diminue. Après avoir doublé le nombre de touristes en dix ans à 216 millions, l'Asie-Pacifique est désormais le 2e pôle touristique mondial, avec 22 % du total mondial. Elle devance la zone Amérique (15,9 %), dont la croissance est moins forte. Avec 5,1 % et 5,7 %, l'Afrique et le Moyen-Orient ferment la marche, occupant une place encore marginale mais fortement croissante dans l'économie touristique mondiale : le nombre de touristes y a plus que doublé depuis l'an 2000. Les flux traditionnels vers l'Europe et l'Amérique du Nord sont donc à présent de plus en plus contestés par l'émergence d'autres destinations. Le tourisme régional intra-asiatique a ainsi très fortement augmenté ces dernières années.
• Les recettes touristiques nuancent sans le contredire le tableau des arrivées. On dépense toujours plus dans les pays développés que dans les pays en développement : 63 % des dépenses pour les premiers contre 37 % pour les deuxièmes. L'Europe chute à 44,2 % des recettes, au profit de l'Asie-Pacifique (27 %) et des Amériques (20 %).
Le pays le plus touristique du monde reste la France : 76,8 millions d'arrivées en 2010, contre 59,7 millions aux États-Unis, (deuxième pays pour le nombre de visiteurs, mais premier pour les recettes) et 55,7 millions en Chine, qui continue de progresser.
Les trois villes les plus visitées dans le monde sont Paris (15,1 millions de visiteurs), Londres (14,6) et New York (9,7).
Derrière ces trois villes mondiales, les villes asiatiques progressent, occupant de la 4e à la 10e place, avec Singapour, Kuala Lumpur, Hong Kong, Dubaï, Bangkok ou Istanbul, sans oublier l'étonnante Antalya (4e mondiale), capitale de la riviera méditerranéenne turque.
III. Des types de tourisme différents
• Différents types de tourisme permettent à chacun de trouver ce qu'il recherche, contribuant ainsi à la croissance du phénomène mais produisant des territoires spécifiques, plus ou moins marqués par l'empreinte humaine, sur des durées spécifiques (sports d'hiver, par exemple).
• On peut ainsi distinguer les tourismes suivants.
  • Le tourisme balnéaire, surtout estival. L'Europe méditerranéenne et l'espace caraïbe sont ici favorisés.
  • Le tourisme montagnard d'abord hivernal (sports d'hiver), avant le développement récent d'une saison estivale. Le massif alpin est le premier massif touristique au monde.
  • Le tourisme culturel, qui s'attache à la découverte des lieux historiques et culturels. Les grandes capitales européennes, surtout Paris, en sont les premières bénéficiaires.
  • Le tourisme vert, qui se développe dans les campagnes, en retrait des espaces balnéaires surpeuplés pendant la saison estivale.
  • Le tourisme religieux, qui persiste, avec des pèlerinages comme ceux de Rome et La Mecque.
  • Le tourisme gastronomique, particulièrement ancré en France.
  • Le tourisme thermal, plus anecdotique et lié aux grandes villes de cure.
  • Le tourisme cinématographique, qui se développe (on visite les lieux de tournage du Seigneur des anneaux en Nouvelle-Zélande, ou encore ceux qui ont inspiré le film Avatar en Chine).
Ces différents types de tourisme ne sont pas exclusifs les uns des autres : on peut profiter de vacances au bord de l'eau pour visiter un musée puis prendre un repas gastronomique à une grande table !
Exercice n°1
Le tourisme représente :
Cochez la (ou les) bonne(s) réponse(s).
1 % du produit mondial brut.
5 % du produit mondial brut.
2 % de la main d'œuvre mondiale.
6 % de la main d'œuvre mondiale.
Le tourisme est devenu un secteur économique majeur, qui génère 1 000 milliards de dollars de chiffre d'affaires. Il représente environ 5 % du produit mondial brut, 30 % des exportations mondiales de services et la 4e activité exportatrice mondiale. Sous la forme d'emplois directs ou indirects, ce sont entre 6 et 7 % de la main d'œuvre mondiale qui sont employés dans ce secteur.
Exercice n°2
Quels sont les facteurs qui expliquent le développement du tourisme ?
Cochez la (ou les) bonne(s) réponse(s).
l'enrichissement des populations
la révolution des transports
le développement de la société des loisirs
le vieillissement de la population mondiale
Le développement du tourisme s'explique, entre autres, par l'enrichissement des populations. Le développement de la société des loisirs en Europe occidentale et en Amérique du Nord depuis 1945, se poursuit à présent dans les pays émergents. De même, le vieillissement de la population mondiale, particulièrement marqué dans les pays les plus riches, contribue au développement du phénomène touristique. La distance et la durée des flux touristiques sont allongées par la révolution des transports, et notamment du transport aérien.
Exercice n°3
Quelle région du monde reçoit le plus de touristes internationaux ?
Cochez la bonne réponse.
l'Amérique
l'Asie
l'Afrique et le Moyen-Orient
l'Europe
Encore plus de la moitié (51,3 %) des touristes internationaux est reçue en Europe, notamment dans l'Europe méditerranéenne (18,6 % du total mondial), même si sa part relative diminue. L'Asie-Pacifique, après avoir doublé le nombre de touristes en dix ans à 216 millions, est désormais le 2e pôle touristique mondial, avec 22 %, devançant ainsi la zone Amériques (15,9 %), dont la croissance est moins forte. L'Afrique et le Moyen-Orient, avec 5,1 % et 5,7 %, arrivent en dernier. Ils occupent une place encore marginale mais en forte croissance dans l'économie touristique mondiale.