La mondialisation en question


Fiche

La mondialisation est un processus complexe qui, dans chaque pays, fait des gagnants et des perdants. Les critiques sont nombreuses, émanant le plus souvent de ces derniers.
I. Les critiques d'ordre économique
• Le monde change vite et certains pays occidentaux, dont la France, peinent à s'adapter à ces changements. La mondialisation est souvent perçue comme l'une des causes des difficultés et des crises, aussi fait-elle l'objet de nombreuses critiques. Ces critiques sont d'ordre économique d'une part, et culturel d'autre part.
La mondialisation accroîtrait les inégalités Nord-Sud en bloquant le développement des pays pauvres.
Pourtant, depuis l'avènement de la mondialisation des années 1980 et jusqu'à aujourd'hui, les pays du Sud n'ont jamais autant développé leur économie et amélioré leur niveau de vie. La mondialisation semble au contraire réduire les inégalités Nord-Sud, notamment en permettant le décollage des pays émergents, lesquels sont de plus en plus nombreux.
Les firmes transnationales seraient à l'origine du chômage dans les pays du Nord, parce qu'elles délocalisent certaines de leurs activités dans les pays du Sud où la main d'œuvre est moins chère.
Pourtant, les firmes transnationales délocalisent beaucoup moins qu'elles n'investissent dans les pays du Sud. Les délocalisations sont visibles, mais les emplois créés (y compris au Nord), le sont beaucoup moins. Pourtant, le solde des emplois gagnés ou perdus en raison des délocalisations est nul.
Ce qui est vrai, en revanche, c'est que les pays du Sud se développent en prenant appui sur leurs avantages compétitifs, et le faible coût de leur main d'œuvre fait partie de ces avantages.
Les firmes transnationales ne respecteraient pas l'environnement et pollueraient les pays du Sud.
Les entreprises ont pour objectif de faire du profit, pas de respecter l'environnement. Cependant, la plupart ont développé des politiques environnementales sérieuses, ne serait-ce que pour éviter le boycott de leurs produits par leur clientèle écologiste. Par ailleurs, les firmes doivent respecter la loi, mais l'histoire récente a montré que les États étaient incapables de mettre au point une politique environnementale mondiale ambitieuse.
II. Les critiques d'ordre culturel
La mondialisation vue comme une américanisation du monde.
Pourtant, l'affirmation du modèle américain ne va pas sans contre-modèles ni sans réactions. En face du modèle américain, il existe d'autres modèles politiques ou culturels : le modèle autoritaire chinois, par exemple, cherche à étendre son influence, notamment par le développement des instituts Confucius partout dans le monde.
En réalité, nombre de groupes régionaux tentent avec succès de revaloriser leur culture régionale, d'affirmer leur identité propre face au déferlement de la culture américaine. Enfin, certains groupes rejettent cette diffusion du modèle américain, ou occidental au sens large, comme les mouvements islamistes qui ont ainsi choisi de le combattre, au besoin par le terrorisme.
La mondialisation perçue comme une marchandisation du monde (notamment en Europe).
Pourtant, la mondialisation n'achète que les cultures qui veulent se vendre. Cela n'empêche pas de faire valoir « l'exception culturelle française », ni l'UNESCO d'adopter une convention sur la diversité culturelle.
III. Le mouvement altermondialiste
Les réponses apportées aux critiques formulées à l'encontre de la mondialisation n'ont pas suffi à freiner le développement de mouvements altermondialistes un peu partout à travers le monde. Ces mouvements dénoncent la mondialisation, qu'ils rendent responsable des maux du monde actuel, et notamment des injustices sociales et des atteintes à l'environnement.
Fortement teintés d'écologisme politique, mais également influencés par les mouvances anarchistes ou gauchistes, ces mouvements altermondialistes se réunissent dans de grandes manifestations médiatisées, les forums sociaux mondiaux, avec comme devise : « Un autre monde est possible ».
• Le forum social mondial se tient tous les ans depuis 2001, souvent à Porto Alegre, au Brésil, mais aussi à Mumbai (2004), Nairobi (2007), Belem (2009), Dakar (2011), et rassemble autour de 100 000 participants, qui débattent librement des questions touchant à leur projet général altermondialiste.
• Le mouvement altermondialiste s'efforce de promouvoir d'autres modèles de développement, ainsi que l'écologie, le commerce équitable ou l'agriculture biologique, voire la décroissance économique ou le partage des richesses.
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