L'explosion des échanges mondiaux


Fiche

La mondialisation qui façonne le monde d'aujourd'hui repose essentiellement sur des flux, qui traduisent l'explosion des échanges mondiaux. Facilité par de multiples facteurs, cet essor concerne, certes, les marchandises, mais également de plus en plus des flux d'information ou de capitaux, moins facilement visibles mais déterminants dans la structuration de l'espace planétaire.
I. L'essor des échanges
Le commerce mondial augmente plus vite que la production (6 % par an en moyenne entre 1995 et 2005). Depuis 1950, les échanges commerciaux ont été multipliés par 200 ! Plusieurs facteurs expliquent cette croissance.
• D'abord, la mise en place des zones de libre-échange, grâce à des organisations internationales comme le GATT (créé en 1947) puis l'OMC (à partir de 1995), qui négocient des accords facilitant la circulation des marchandises entre les pays. Les droits de douanes, par exemple, ont été baissés ou supprimés. Des organisations régionales, comme la Communauté européenne (créée en 1957) ou l'ALENA (Amérique), favorisent également la libre circulation des marchandises. Les droits de douane dans le monde étaient environ 10 fois moins élevés en 2010 qu'en 1945.
• Ensuite, la révolution des transports, qui permettent de transporter toujours plus de marchandises, plus rapidement. Le transport maritime (qui assure l'expédition de 80 % des marchandises) a ainsi connu de nombreuses évolutions, comme l'augmentation de la taille des bateaux (le Knock Nevis, un superpétrolier, mesure 458 mètres de long), leur spécialisation et l'apparition des porte-conteneurs facilitant le passage d'un moyen de transport à l'autre (l'Emma Maersk mesure 397 mètres de long et peut transporter 14 500 EVP).
On mesure les conteneurs en EVP (équivalent vingt pieds) afin de faciliter les comparaisons et les statistiques. En 2012, on compte près de 10 000 porte-conteneurs en service dans le monde. Chaque minute, 16 conteneurs sont chargés ou déchargés !
• Enfin, les multinationales (ou FMN, firmes multinationales). Il s'agit de grandes entreprises qui ont développé leur activité en différents points du globe. Elles cherchent à produire le moins cher possible et délocalisent une partie de leur production dans des pays où les salaires sont plus bas. La fabrication d'un produit est alors divisée en plusieurs étapes pouvant, chacune, être effectuée dans un pays différent, ce qui augmente encore le volume d'échanges dans le monde.
Les firmes logistiques (CMG-CGM, Maersk, Evergreen) et les opérateurs portuaires (Port of Singapore Authority, Hutchinson, Dubaï Port World) sont des firmes transnationales particulières, au cœur de la mondialisation.
II. Les principaux échanges
• La nature des produits échangés évolue. La part des produits manufacturés (industriels) augmente : les hommes en consomment de plus en plus et ils représentent actuellement 68 % des exportations mondiales (80 % des exportations en provenance des pays développés).
Le plus souvent, les échanges se font entre pays riches : 80 % des échanges mondiaux concernent les pays de la Triade (Union européenne, États-Unis et Canada, Japon), qui échangent surtout des machines, des automobiles, du matériel de transport et de télécommunication. Les produits textiles perdent de l'importance.
Les échanges entre pays du sud se développent très rapidement : la Chine est devenue le premier exportateur mondial en 2009.
Les produits primaires (bruts) reculent en proportion, mais pas en quantités. Il s'agit des produits agricoles (blé, coton, café, cacao, etc.), miniers (fer, cuivre) et énergétiques (pétrole, gaz, charbon). Les produits agricoles ne représentent plus que 10 % des exportations mondiales, les matières premières minières et énergétiques 22 %. Les échanges ont encore lieu essentiellement entre les pays du nord, mais les échanges sud-nord ou sud-sud sont en pleine croissance.
III. Les nouveaux flux
• Les années 1990 ont été marquées par l'augmentation des exportations de services (biens immatériels) comme les assurances ou le conseil, surtout en provenance des pays développés (et notamment des États-Unis).
• Les échanges de capitaux ont également connu un accroissement très important. Lorsqu'une entreprise industrielle ou de service s'installe à l'étranger, elle investit en dehors de son pays d'origine, ce qui donne naissance à un flux monétaire. De même, les placements financiers dans les banques ou les bourses internationales entraînent des mouvements de capitaux. Aujourd'hui, 90 % des échanges mondiaux sont des échanges de capitaux, les biens et services ne représentant plus que 10 % des échanges. C'est la globalisation financière. Les économies mondiales sont de plus en plus interdépendantes.
L'information, enfin, tient une place toujours plus importante dans les échanges. Les nouvelles technologies, qui permettent d'échanger de grandes masses d'information en des temps très courts, ne cessent de progresser : l'informatique, les télécommunications (la télévision, le téléphone, l'internet, etc.) se développent, souvent sous l'impulsion des pays développés.
• D'une manière générale, l'accroissement des échanges est étroitement lié à l'augmentation et à l'évolution de la production. Il est l'une des manifestations de la mondialisation qui se met en place.
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