La France libre et la Résistance


Fiche

Dans un pays occupé par l'ennemi, gouverné par un État qui pratique la collaboration, résister est un choix difficile et dangereux. Pourquoi entre-t-on dans la Résistance ? Comment se bat-on ? Comment la Résistance a-t-elle contribué à la libération et au redressement du pays ?
La France libre et la Résistance - illustration 1
I. Pourquoi résister ?
1. Le refus de la défaite
• Après la déroute française face aux armées allemandes, le maréchal Pétain, appelé au gouvernement, annonce aux Français le 17 juin 1940 qu'il s'apprête à demander l'armistice. Dès le lendemain, le 18 juin, le général de Gaulle lance, depuis Londres, un appel à tous les Français qui souhaitent continuer le combat : « La défaite est-elle définitive ? non ! […] Cette guerre n'est pas tranchée par la bataille de France. Cette guerre est une guerre mondiale […]. La flamme de la Résistance ne doit pas s'éteindre et ne s'éteindra pas ! » Peu entendu, ce message marque pourtant le début de la Résistance.
2. Le refus de la collaboration
• En France même, les résistants de la première heure sont peu nombreux. Ils agissent d'abord contre l'occupant allemand ; très vite, avec le début de la collaboration, ils se dressent également contre le régime de Vichy. Ces résistants n'ont pas tous les mêmes idées politiques, mais tous se battent d'abord pour l'honneur et pour leur patrie, contre le fascisme.
3. Une résistance accrue avec la guerre
• Plus la guerre dure, plus les résistants, toujours très minoritaires dans la population française, voient leur nombre grandir. Les communistes rejoignent massivement la Résistance après l'attaque de l'Union soviétique par la Wehrmacht, en juin 1941. La politique de collaboration du régime de Vichy, notamment la persécution des Juifs, et l'invasion de la zone non occupée en 1942 poussent certains à s'engager. Enfin, beaucoup de jeunes hommes requis pour travailler en Allemagne par le Service du travail obligatoire rejoignent les maquis en 1943. Les défaites de l'Axe font naître l'espoir d'une libération prochaine : le débarquement de Normandie, le 6 juin 1944, provoque un nouvel afflux de résistants.
II. Comment résiste-t-on ?
1. À Londres, la France libre
• Les résistants sont peu nombreux à rejoindre de Gaulle dans la capitale britannique. Cependant, grâce aux 7 000 hommes présents à Londres, en juillet 1944, grâce au soutien des Anglais et de quelques colonies (comme le Tchad), les Forces françaises libres (FFL) participent aux combats : à Bir Hakeim, en Afrique du Nord, ou sur le front de l'est (escadrille Normandie-Niemen). Cette participation est modeste sur le plan militaire, mais elle revêt une grande importance politique.
• De Gaulle et ses amis à Londres entretiennent des relations avec les résistants de l'intérieur notamment grâce aux dix minutes quotidiennes de l'émission radiophonique sur la BBC : « Les Français parlent aux Français ».
2. En France, « le peuple de l'ombre »
• En France, la Résistance commence par la distribution de tracts et de journaux. Les résistants collectent des renseignements militaires, d'autres infiltrent les administrations ou encore aident des personnes à quitter la France. Peu à peu, des réseaux s'organisent, comme Combat en zone libre ou comme Libération Nord en zone occupée. Enfin, des groupes rassemblent des armes dans des caches en prévision de la libération, prennent le maquis ou organisent des expéditions punitives.
3. L'unification de la Résistance
• Pour être plus efficace, la Résistance doit s'unifier, de Gaulle pouvant ainsi parler au nom de toute la France libre et les résistants intérieurs pouvant ainsi recevoir les armes qui leur manquent. Le 27 mai 1943, sous l'action de Jean Moulin, le Conseil national de la Résistance regroupe les plus importants réseaux intérieurs et pose les bases d'un État clandestin. Peu après, Jean Moulin est arrêté, torturé et exécuté par les Allemands. Mais son action a permis de rassembler les résistants dans les FFI (Forces françaises de l'intérieur) à partir de mars 1944. De Gaulle réussit à associer Français libres et résistants de l'intérieur.
III. Insurrection et libération
1. Le soulèvement des résistants
• Au signal du débarquement de Normandie, les résistants multiplient les actions : ils sabotent les voies de communications et harcèlent les troupes allemandes et la Milice. Certaines régions sont ainsi libérées par les Français avant même l'arrivée des Alliés. C'est le cas de Paris, qui se soulève et qui se libère alors qu'arrivent les chars de la deuxième division blindée de Leclerc, le 24 août 1944. De Gaulle salue le combat des résistants parisiens : « Paris martyrisé ! Mais Paris libéré ! Libéré par lui-même, libéré par son peuple ! »
• Ces combats sont parfois menés au prix de lourdes pertes, comme sur le plateau du Vercors. Les SS répliquent également en exécutant des otages, voire des villages entiers, comme à Oradour-sur-Glane. Dans la France libérée, certains résistants, notamment communistes, mènent une épuration parfois expéditive.
2. L'honneur sauvé de la France
• Le rôle militaire de la Résistance n'est pas négligeable. C'est surtout sur le plan politique qu'il a son importance : les résistants lavent l'affront de la défaite et de la collaboration. Le pouvoir de de Gaulle est affermi : le 2 juin 1944, il s'impose comme chef du gouvernement provisoire de la République française (GPRF) et permet à la France de figurer parmi les vainqueurs.
• La Résistance est un combat de l'ombre, et non le fait de la majorité de la population. 100 000 résistants sont morts au combat, fusillés ou en déportation.
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