L'Europe sous la domination nazie


Fiche

La stratégie de la guerre éclair permet à l'Allemagne de remporter rapidement des victoires en Europe. De nombreux États tombent sous sa domination. Quel sort l'Allemagne réserve-t-elle aux pays vaincus ? Comment s'organise le pillage économique ? Comment se met en place la politique nazie ?
I. Que faire de l'Europe ?
1. La mainmise sur l'Europe
En 1942, l'Allemagne est à son apogée et domine l'Europe, de la Bretagne au Caucase, de la Norvège à la Méditerranée. Seuls quelques pays échappent à cette domination : l'Angleterre et quelques pays neutres, comme, par exemple, la Suisse ou l'Espagne. D'autres, la Roumanie, la Hongrie, la Bulgarie ou encore l'Italie, se sont alliés à l'Allemagne. Dans les faits, ils lui sont soumis.
2. Le Grand Reich
• Les territoires dominés par l'Allemagne ne le sont pas tous de la même façon. Certains lui sont annexés, l'Allemagne et ses annexions constituant le Grand Reich : c'est le cas de l'Autriche, de la Bohême-Moravie, d'une partie de la Pologne, de l'Alsace et de la Lorraine, du Luxembourg et de la Slovénie. Les Allemands justifient ces annexions par le fait que leurs populations sont germanophones.
3. L'organisation des autres territoires
• Les nazis définissent trois autres catégories de territoires. Certains pays, comme la France ou le Danemark, gardent un pouvoir politique plus ou moins autonome et collaborent avec l'Allemagne, espérant l'indulgence de Hitler.
• D'autres régions, jugées stratégiques, sont placées sous administration militaire directe. C'est le cas de la Belgique ou du Nord-Pas-de-Calais.
• Enfin, les régions de l'Europe orientale subissent une occupation très dure, régie par une administration civile allemande.
II. Exploiter l'Europe
1. Des objectifs différents
• Les dirigeants nazis ne sont pas toujours d'accord entre eux. Les chefs de la Wehrmacht veulent empêcher le développement des réseaux de résistants ; les dignitaires nazis pensent surtout à piller les richesses des pays occupés, les œuvres d'art des plus grands musées d'Europe, par exemple ; les économistes espèrent faire travailler les populations soumises pour le compte du Reich, comme main-d'œuvre servile à coût presque nul ; Hitler, lui, est obsédé par sa volonté d'éliminer les « races inférieures ».
2. Contribuer à l'effort de guerre allemand
• Les vaincus doivent verser de lourdes sommes (400 millions de francs par jour pour la France) censées financer l'occupation de leur propre pays : le paiement de cette indemnité, comme la réquisition des matières premières et des produits industriels, sert en réalité à renforcer l'économie allemande. La France livre 20  % de sa production agricole. C'est le pays occupé qui a, malgré la politique de collaboration du maréchal Pétain, le plus contribué à l'effort de guerre allemand. Les habitations des Juifs ainsi que tous leurs biens sont confisqués. Les populations manquent de nourriture. Quand elles le peuvent, elles s'approvisionnent au marché noir.
3. Travailler pour l'Allemagne
• Pour remplacer les jeunes Allemands partis au front, la main-d'œuvre européenne est exploitée. Les Allemands ont recours, en 1943, au Service du travail obligatoire (STO) : des millions d'Européens partent travailler dans les usines allemandes, surtout pour fabriquer des armes. De nombreux prisonniers de guerre travaillent alors déjà dans les fermes.
• En Pologne et dans la partie de la Russie occupée par l'armée allemande, les Slaves, considérés comme des races inférieures, travaillent jusqu'à l'épuisement. Himmler, le chef des SS, déclare en 1943 : « Que 10 000 femmes russes tombent d'épuisement en creusant un fossé antichar, cela m'est complètement indifférent pourvu que le fossé soit creusé. » De même, 6 millions de civils polonais paient de leur vie l'occupation allemande.
III. La répression nazie en Europe
1. Vaincre toute résistance
• La Gestapo, la police secrète d'État, et les SS terrorisent les populations. Ils exécutent les élites polonaises et soviétiques. Partout, ils assassinent des otages et brûlent parfois des villages entiers, comme à Lidice, près de Prague (Tchécoslovaquie), ou à Oradour-sur-Glane, aux environs de Tulle (France).
• Le décret Nacht und Nebel de 1941 ordonne la déportation dans les camps de concentration de tous les résistants. Pourtant, au fil de la guerre et des défaites allemandes, les réseaux de résistance s'organisent dans toute l'Europe.
L'Europe sous la domination nazie - illustration 1
2. L'extermination des Juifs et des Tsiganes
• Pour Hitler, la Seconde Guerre mondiale apparaît aussi comme un moyen de faire triompher la race aryenne et d'éliminer les Juifs d'Europe. En Union soviétique, beaucoup de Juifs et de Tsiganes sont exécutés au fur et à mesure de l'avancée de la Wehrmacht ; en Pologne, les Juifs sont d'abord enfermés dans des ghettos surveillés par l'armée nazie.
• En janvier 1942, lors de la conférence de Wannsee, les nazis décident l'extermination totale du peuple juif dans des camps tels que Treblinka ou Auschwitz-Birkenau : c'est la « solution finale ». Plus de 5 millions de Juifs trouvent la mort dans ces camps.
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