Les dynamiques de la population française


Fiche

La population française n'est ni immobile ni figée : elle se déplace sur le territoire et évolue selon des mobilités et une démographie originales.
I. Les mobilités régionales
• Chaque année, 6 % des Français changent de domicile. Les migrations intérieures ont connu un certain bouleversement. Autrefois gagnantes, les régions du Nord et de l'Est ont aujourd'hui un bilan migratoire négatif : les vieux bassins industriels continuent, après la crise, de perdre des habitants, bien que ce mouvement de perte soit en net ralentissement depuis 1999. La région parisienne maintient ses positions depuis 1982 (seule la région Centre bénéficie de la décongestion parisienne).
• Les Français sont nettement plus attirés, en revanche, par les Midis (les « 3 S », le soleil, le sable et le ski), qui connaissent une forte croissance migratoire (installation de retraités et de jeunes actifs des industries de pointe notamment), suivis par l'Ouest et l'ensemble Alpes du Nord-Lyon. Les régions du Sud et de l'Ouest connaissent donc des dynamiques très positives, liées à l'héliotropisme (attirance pour les régions ensoleillées) et à l'halieutropisme (attirance pour les régions littorales) des populations. Les migrations interrégionales font donc apparaître des variations positives pour la Bretagne, le littoral atlantique, le Midi toulousain et le Midi méditerranéen.
II. De l'urbanisation à la rurbanisation
1. Un réseau urbain primatial
• Le réseau urbain français présente de fortes particularités, avec, tout d'abord, le gigantisme parisien : 2,1 millions d'habitants à Paris, et presque 12 millions pour son agglomération. Le réseau urbain français est dit primatial : la première ville écrase les autres. Les autres grandes métropoles françaises, bien que dynamiques, restent nettement en retrait. Par exemple, l'aire d'attraction de Lyon compte environ 2,3 millions d'habitants.
• On distinguait autrefois une France urbaine et des grandes villes, à l'est d'une ligne Le Havre-Marseille, et une France rurale et des petites et moyennes villes. Cette image d'une France urbaine partagée en deux est aujourd'hui en grande partie inexacte.
• On peut également considérer la France comme un vaste système urbain : les villes polarisent l'espace et la population. Si certaines régions sont encore rurales, est-ce vraiment le cas de leur population ? Les modes de vie urbains ont pénétré la quasi-totalité de la société française et seule la population vivant dans le rural profond est encore authentiquement rurale. Combien de représente-t-elle ? On estime que 4 millions de personnes vivent dans les espaces français de faible densité, soit 6 % de la population totale.
2. Le retour à la campagne ?
• Depuis la Seconde Guerre mondiale, l'urbanisation s'est nettement accentuée, au point de nécessiter la définition d'un nouveau type d'espace, les aires urbaines. Les citadins représentent plus de 80 % de la population totale. Depuis 1975 est apparu un phénomène nouveau : la croissance des agglomérations est devenue très lente (0,2 % par an seulement), alors que celle des communes rurales s'intensifie (1,1 % par an). S'agit-il d'un retour à la campagne ?
• Depuis 1975 la périurbanisation, également appelée rurbanisation, se développe. Les aires urbanisées s'étendent, bénéficiant à la fois du développement de la motorisation, de l'aspiration des ménages à la maison individuelle et de la présence de terrains peu onéreux tant pour les ménages que pour les entreprises industrielles et commerciales.
3. De nouvelles campagnes françaises
• Alors que les campagnes profondes voient leur population diminuer, la population continue de progresser dans les zones de rurbanisation. Les actifs n'hésitent pas à faire de 20 à 40 km, parfois plus, pour se rendre à leur travail. La recherche d'un cadre de vie meilleur paraît l'avoir emporté sur les autres considérations. Ces campagnes rurbanisées représentent aujourd'hui près de la moitié de l'espace rural.
• De nos jours, au-delà de la couronne périurbaine, les zones rurales bien reliées aux aires urbaines gagnent des habitants. En revanche, le rural profond s'enfonce dans la crise démographique.
III. Une démographie originale
• Au 1er janvier 2025, la France compte 68,6 millions d'habitants, dont 66,4 millions en métropole et 2,3 millions dans les départements et régions d'outre-mer (DROM). Depuis 1958, la population française a augmenté de plus de 20 millions de personnes.
• Cependant, la croissance démographique ralentit. En 2024, le solde naturel (différence entre naissances et décès) n'était que de +17 000 personnes, son niveau le plus bas depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Cette baisse s'explique par une diminution des naissances et une augmentation des décès.
• Le taux de fécondité a diminué, atteignant 1,62 enfant par femme en 2024, contre 2,01 en 2000. Ce niveau est inférieur au seuil de renouvellement des générations (2,1 enfants par femme) et reflète une tendance observée dans de nombreux pays européens.
• Toutefois, les projections démographiques indiquent que la population française pourrait dépasser celle de l'Allemagne d'ici le milieu du siècle, en raison des dynamiques migratoires et des différences de fécondité. Cela s'explique notamment par un solde migratoire positif.
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