La négation

Le principe de la négation est d'inverser l'information contenue dans une phrase ou proposition. Elle peut servir soit à décrire une réalité, soit à contester une affirmation antérieure venant d'une autre personne.
I. Construction 
La négation lexicale
La négation peut être lexicale, c'est-à-dire que l'opposition est exprimée directement par les termes utilisés. C'est le cas avec les antonymes (grand / petit, lent / rapide) ou les termes formés par dérivation (volontaire / involontaire).
La négation grammaticale
• La négation peut aussi être grammaticale ; la syntaxe de la phrase utilise alors des termes négatifs de plusieurs catégories :
  • pronom (rien, personne) ;
  • déterminant (aucun) ;
  • adverbes (ne… pas).
• À l'origine, les mots goutte, point, pas ou encore mie (pour « miette »), étaient des noms utilisés pour renforcer la négation. Ils ont perdu leur sens avec l'usage, mais on peut le retrouver en imaginant le sens originel de phrases comme « Je ne vois goutte ».
Ne… guère ne nie pas totalement l'affirmation mais indique une très faible quantité. On peut s'en servir pour un effet de litote. Ex : Je n'aime guère cette plaisanterie.
• Une difficulté du français est que la négation est formulée en deux parties. Ne est associé à un autre élément, de part et d'autre du verbe ou de l'auxiliaire (ex. : Je ne me souviens plus). Pour nier un infinitif, ne pas se place devant le verbe : « Ne pas marcher sur les pelouses ».
• La langue orale tend à supprimer l'usage de ne dans la négation. À l'inverse, dans un registre de langue soutenue, il peut s'utiliser seul (ex. : « Je ne sais que dire »).
• Lorsque la négation porte sur plusieurs éléments, on les coordonne avec ni… ni. Ex : Je ne suis disponible ni ce soir ni demain.
II. Les types de négation
• La négation totale, exprimée avec ne… pas, ou ne… point, inverse tout le sens de la phrase, ou conteste la phrase positive correspondante. Par exemple, « Je ne le savais pas » est le contraire de « Je le savais », ou une affirmation qui sous-entend : « Il serait faux de dire que je le savais ».
• La négation partielle ne porte que sur un point de la proposition : ne est alors associé soit à un pronom (« Je n'en sais rien »), soit à un déterminant négatif (« Je ne connais aucun des invités »), soit à un complément circonstanciel de lieu (« Je ne trouve mes clefs nulle part ») ou de temps (« Je ne sais jamais quoi lui dire »).
• La négation restrictive, malgré son nom et sa tournure, n'est pas réellement une négation, puisqu'elle vise le seul cas positif. On la forme avec ne… que, ou rien… sinon, rien… sauf (ex. : Il n'aime que les pâtes). On peut ajouter pas dans une tournure restrictive pour en inverser le sens : « Le féminisme ne concerne pas que les femmes ».
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